Passerelle eco
Actu : La revue 83 paraît dans quelques jours !
Commandez-la Abonnez-vous

Derniers articles

Nos Livres et revues

La revue Passerelle Eco : sommaire des numéros, compléments d'info, bulletin d'abonnement à imprimer ...

Derniers articles

Réseau éco

20 ans d'écolieux

Des reportages et les annonces du réseau éco et de la dynamique écovillage en France : écolieux de vie, projets d'écovillages, écofermes pédagogiques, personnes ressources ou en recherche, entreprises, centres de formations, etc... Plusieurs rubriques sont consacrées aux écovillages en germe ou en devenir, car ces initiatives font converger l'ensemble des aspects de l'écologie pratique : l'actualité, leurs activités, rencontres, chantiers ou échanges proposés.

Derniers articles

Thématiques

Dossiers thématiques : depuis les statuts de la loi de 1901, l'alimentation, la construction saine, l'habitat léger, le carburant tournesol ...

Derniers rendez-vous

Annonces, photos, comptes rendu des rassemblements, rendez-vous, festivals, colloques, manifestations...
Vous êtes ici > Accueil > Les Blogs
3. Thématiques

le 12 mai 2008

Les Blogs

Basculement Climatique : ça se prépare ... vite !

L’équilibre climatique de l’hémisphère nord peut basculer d’ici sept ans.

C’est ce qu’a affirmé Louis Fortier, océanographe et biologiste de l’université Laval (Québec) dans Le Devoir de Montréal le 24 avril dernier. Si nous ne voulons pas sérieusement dérouiller, c’est tout de suite qu’il faut agir ra-di-ca-le-ment. Élu « Personnalité scientifique de 2005 » par La Presse et Radio-Canada, Louis Fortier est le directeur d’Articnet, le plus important programme de recherche en réseau sur les changements climatiques à travers le Canada. Il n’a donc rien du dangereux activiste mauvais prophète qui tente d’effrayer le commun des mortels avec des fables apocalyptiques. À notre connaissance, il n’est pas affilié non plus aux éco-warriors hirsutes et il n’est payé par aucune force occulte pour démoraliser les marchés financiers ou pour culpabiliser les possesseurs de 4x4. Tout ça n’empêche pas Louis Fortier, en homme responsable, de tirer la sonnette d’alarme.

Dans un entretien avec Louis-Gilles Francoeur, journaliste au Devoir, Louis Fortier annonce que l’accélération des changements climatiques va au-delà de toutes les prévisions. « Les scientifiques du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) ont été trop timides, dit-il. Le GIEC est commandité par les gouvernements. » Traduction : les conclusions du GIEC sont rédigées par des scientifiques et par des politiques. Elles doivent rechercher le consensus. « Cet imprimatur politique fait en sorte qu’on arrache toutes les dents des rapports. On en est rendu au point où on voit des sceptiques se réfugier derrière les conclusions du GIEC de 2004 pour dire que ce ne sera pas si pire, après tout. Présentement, on sent un remords monter parmi les chercheurs parce qu’on n’a pas été assez ferme, qu’on n’a pas assez défendu nos conclusions. On a plié devant le barrage des négationnistes pour mitiger nos conclusions. C’est grave, parce que les politiques vont certainement nous reprocher de ne pas les avoir avertis à temps. On a aussi été influencé par l’opinion publique qui ne veut pas entendre parler de catastrophes, alors que des solutions existent. »

Passerelle Eco n°73 : Entrons en Résistance Climatique

Résistance Climatique Avec la crise du covid, on voit tout à coup qu’on peut réaliser des changements insoup­çonnés du monde et de nos habitudes. Et on mesure encore une fois que le basculement (...)

Les scientifiques ne doivent pas être à la botte des politiciens. Qu’ils disent au grand jour ce qu’ils savent. Que les savants cessent d’être complaisants, pour ne pas dire complices, avec les puissants. On attend d’eux courage et audace. Au cœur de l’assourdissant concert de langues de bois et de mensonges, la parole de Louis Fortier doit donc être entendue et amplifiée quand il livre le fruit de ses travaux. Même si on préférerait largement se laisser bercer par des roucoulades optimistes...

L’équilibre climatique actuel dépend du bilan radiatif de l’hémisphère nord, de sa capacité à réfléchir plutôt qu’à absorber les rayons solaires grâce au pouvoir réfléchissant de la calotte polaire. « Ce qui se passe actuellement accélère la mutation du climat au-delà de toutes les prévisions, dit Louis Fortier. Parce que plus la calotte polaire fond rapidement en été, plus l’océan Arctique absorbe la chaleur solaire. Ce qui accélère la fonte de la glace l’année suivante parce qu’elle est moins épaisse d’une année à l’autre. »

Le scientifique poursuit. « On prévoyait, il n’y a pas vingt ans, que la calotte polaire disparaîtrait vers 2070-2080 si les concentrations de gaz carbonique continuaient d’augmenter. Puis, des modèles plus perfectionnés ont prédit que l’océan Arctique serait libre de glace solide en été vers 2030. Et au rythme où on mesure maintenant la diminution du couvert de glaces, cela va se produire vraisemblablement dans sept ans environ, vers 2015, à moins d’épisodes météorologiques imprévus. La calotte polaire de l’océan Arctique a perdu l’été dernier 1,2 million de kilomètres carrés supplémentaires par rapport à 2006. Il y a une trentaine d’années, cette calotte affichait une surface de huit millions de kilomètres carrés, mais elle n’en compte plus aujourd’hui que quatre millions. Et, le plus inquiétant, c’est que la proportion de la glace pluriannuelle, celle qui est forte et qui durait de deux à onze ans, diminue sans cesse parce que son épaisseur diminue. Ce qui la rend plus friable et la fait passer dans la partie vouée à la fonte annuelle. De la glace de dix ans, il en reste très peu au pôle Nord. »

La calotte polaire disparue, le climat de l’hémisphère nord va basculer très rapidement et pour longtemps. Privées d’apports en froid, les températures tempérées que nous connaissons vont vite appartenir au passé. « Il faut donc devancer de trente ans les prédictions du GIEC. Ce que corrobore aussi la fonte beaucoup plus rapide que prévu des glaces du Groenland. Cela est d’autant plus compréhensible et inévitable que les modèles prévisionnels utilisés par le GIEC ne tiennent pas compte de la réduction de l’albédo (le pouvoir réfléchissant) de la calotte polaire. Tout comme ces modèles ne tiennent pas compte de la diminution de l’épaisseur des glaces. Un chercheur de l’École navale supérieure d’océanographie des États-Unis a voulu intégrer ces variables et ces conclusions dans un modèle. Les conclusions se sont avérées tellement inquiétantes que ce chercheur a décidé de ne pas les publier pour ne pas faire peur au monde », poursuit Louis Fortier dans Le Devoir.

Un autre spécialiste va dans le même sens que Louis Fortier. Il s’agit de James Hansen, le patron du Goddard Institute de la NASA. Une grosse pointure également peut suspecte d’extrémisme écolo. Il affirme que l’humanité a franchi le seuil critique en matière de changements climatiques en 1990, lorsque la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère terrestre a dépassé le cap des 350 parties par million (ppm). Nous en sommes aujourd’hui à 385 ppm et cette concentration augmente au rythme de 2 à 3 ppm par année… L’Europe s’est fixée le taux de 450 ppm dans la deuxième phase du protocole de Kyoto. Pour Hansen, ce seuil qui annonce la catastrophe climatique générale et l’irréversibilité des changements est beaucoup trop haut.

La paléontologie nous donne aussi des indications fondamentales sur notre situation. « Si la température moyenne augmentait de 2 à 6°C sur la planète, le climat entrerait dans une phase qui pourrait durer entre 10 000 et 15 000 ans, avant de revenir à ce qu’on connaît aujourd’hui. C’est ce que nous apprennent les traces laissées par le début de l’éocène, il y a cinquante-quatre millions d’années, le seul moment documenté où on a vu basculer le climat aussi rapidement. Et il a fallu alors quelque 20 000 ans pour que se modifie cette tendance », argumente Louis Fortier.

A très brève échéance, on peut s’attendre à d’énormes chambardements écologiques et géopolitiques. Disparition des espèces polaires, redistribution des enjeux économiques et militaires autour d’un nouvel espace maritime bordé par les Etats-Unis, l’Europe et la Russie, migrations tumultueuses des réfugiés climatiques, nouvelles menaces sur la paix mondiale… Louis Fortier n’est pas certain que nous soyons collectivement prêts à faire face à des changements aussi importants et aussi soudains. Nous non plus ! Le chercheur espère que le monde se réveillera vite. Pourquoi se réveillerait-il ? Hypnotisées par un certain confort, les belles déclarations des politiciens aux longues dents blanches, l’illusion de vivre une vie méga fun et sexy..., les masses sont plus préoccupées par le dernier jeu télévisé, par les performances de leur téléphone portable ou par la couleur de leur prochaine grosse voiture que par la survie de la planète.

Quant aux gens les plus revendicatifs, ils feraient bien d’inclure d’urgence des priorités environnementales aux slogans sur la défense du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des retraites. Au train où nous allons, dans quel état sera la Terre au bout de quarante ans de cotisations ? Ah la belle retraite qu’on nous prépare ! Nous vivons une époque ubuesque où tous les leaders de droite, de gauche ou même parfois d’extrême gauche font comme si nous avions une éternité sereine et réjouissante devant nous. Quand des centaines de millions de personnes se retrouveront sous le niveau de la mer, on ne rigolera plus du tout.

Ce que les premiers écolos annonçaient dans les années soixante-dix est sous notre nez. Le scénario se déroule hélas comme prévu. Mais c’est tout juste si on lève le pied. Au lieu d’agir promptement, on tente encore de nous leurrer avec des mesures aussi efficaces qu’un pansement sur une jambe de bois. Avec le développement durable, le capitalisme a trouvé de quoi calmer un moment les naïfs. Le développement durable était une excellente idée il y a trente ou quarante ans. Mais maintenant, il est trop tard. Et chaque année qui passe, nous rapproche un peu plus d’une situation inextricable. Si les citoyens du monde ne se réveillent pas tout de suite, nous pourrions vivre dans un cauchemar qui fera des films Mad Max et Soleil vert de charmants contes de fées.

Il n’y a pas de capitalisme à visage humain. Le capitalisme, machine morbide et suicidaire, préfèrera crever en nous entraînant tous plutôt que d’arrêter ses conneries. Il faut casser le cou des politiciens qui osent encore parler de croissance quand seule la décroissance peut sauver l’humanité. Comment continuer à croître dans un monde fini aux ressources épuisées, dans un monde inégalitaire dirigé par des voyous incapables de voir plus loin que leurs gros et petits profits ? Stop. On arrête. On réfléchit. Et on prend les choses en main.

Les utopistes sont aujourd’hui celles et ceux qui pensent qu’il est possible de continuer comme si tout allait bien. Repeindre en vert pâle les vieilles façades délabrées ne suffira pas. En fait, un changement radical de société est à envisager. Nous ne sommes même plus dans le débat idéologique. C’est une évidence, une question de survie. Il faudrait réinventer nos modes de vie, nos loisirs, nos transports, notre habitat, notre consommation, notre façon de penser le travail, la retraite... de manière équitable, fraternelle, solidaire, libertaire.

Nous vivons une époque formidable. Mais, comme je n’ai qu’une confiance relative dans mes contemporains et que l’avenir sent pas mal le soufre, juste un conseil. Si vous aimez les enfants, n’en faîtes pas. Si vous en avez déjà, bougez vous le cul. Sinon, un jour, ils pourraient vous attaquer en justice pour les avoir fait naître sur une planète pourrie.

http://www.lemague.net/


1 vote

14 messages

  • Basculement Climatique : ça se prépare ... vite !

    Le 22 février 2011, par xandersharflandia

    Tout à fait d’accord avec ces prévisions alarmantes mais plus que réalistes.Il serait grand temps d’entrer dans un processus de décroissance et de tendre vers une limitation drastique de la population... Au lieu de cela, force est de constater que l’on ne cesse de détruire des espaces naguère encore vierges et que des terres nourricières sont bradées au profit d’une urbanisation de plus en plus anarchique et mégalomane.Et cela dans des espaces encore éloignés de tout il y a peu ! J’ose encore croire à un sursaut de la part de quelques personnes clairvoyantes.Vite,ça chauuffe !!

  • Basculement Climatique : ça se prépare ... vite !

    Le 27 décembre 2010, par X

    je pense que ces propos sont cohérents avec ce que l’on a connu et ce que l’on connait. la planète se réchauffe, certe. mais j’aimerai que l’on m’explique pourquoi les hivers en france sont de plus en plus froids. est-ce le hasar ? je ne pense pas. est-ce un cycle de 10 ou 20 ans ? sans doute. est-ce le début de ce que prévoyaient certains experts en météorologie notemment a savoir le début d’un age de glace ? je ne l’espère pas car étant gérant d’une société du batiment en zone de montagne, cela ne serai pas bon du tout !

  • Basculement Climatique : ça se prépare ... vite !

    Le 11 novembre 2010, par giovanni

    bonjour a vous tous je suis completement d’accor avec cette breve moi meme qui sui regulierement le climat dans sa globalité pour moi il et trop tard pour eviter la fonte des glace qui ne sera plus regenerai (eaux marine acide donc pluie acide sur les terre vegetation nul (famine) dans le monde donc la fin commence)

  • Basculement Climatique : ça se prépare ... vite !

    Le 7 décembre 2008, par Beonard

    Bonjour ;

    j’ai créé un blog (en attendant un site web) sur la "déconsommation" et la nécessité de gagner en autonomie le plus vite possible ; je pense que notre "société" a vécu et que s’acharner à continuer dans le même système est une pure folie ;

    mon blog : Altermundo

    scientifiquement, nous avons déjà dépassé depuis longtemps le point de non retour, et le réchauffement climatique dure en moyenne 20000 ans minimum, ce qui, si on le compare à la durée de vie moyenne de Homo Sapiens Sapiens (80 ans) donne une appréciation très nette de ce qui va nous arriver ; nous en avons déjà des signes clairs.

    mon but, retourner vivre plus près de la nature, genre écovillage ou oasis de vie autonome, avec de fortes chances de faire cela dans le sud de l’Espagne ;

    Beonard

    Voir en ligne : http://altermundo.hautetfort.com/

  • Basculement Climatique : ça se prépare ... vite !

    Le 3 décembre 2008, par van de woude roland la hulpe belgique

    tout a fait d accord avec vous, c est hallucinant, je crois qu au sortir des cavernes, on s est trompé de chemin....

Contact --- Mentions légales

ecovillageglobal.fr

le site de l'écovillage global des lecteurs et annonceurs de la revue Passerelle Éco

PASSEZ UNE ANNONCE

Groupe de Réflexion pour un Ecolieu Naturiste (Gren) (Un Groupe Existe dans le 59)

Projet : Recherche de personnes pour créer ou intégrer un écolieu naturiste dans le sud de la France. Prochaine rencontre dans la région de Limoux , mi avril, dans vaste domaine pour réfléchir ou pour (...)

Concilier Amour, Projet, Autonomie et Partage (Rencontres amoureuses dans le 04)

Projet : H 62 ans souhaite rencontrer femme au grand cœur région sud, sud ouest Offre : joie de vivre, mon dynamisme, vie saine et heureuse, sérénité de vie et de passions partagées, je dispose (...)

Offre de Cohabitation (Contacts dans le 48)

Projet : Partage de lieu de vie Offre : Par périodes de 3 semaines à 3 mois, (éventuellement renouvelable) venez co-habiter dans les jardins des 7 bancels, prendre part à l'entretien du terrain et de (...)

Co-Habitation dans une Maison et son Jardin (Offres de CoHabitation dans le 78)

Projet : La maison se libère à partir du début du mois d’avril 2024 j'aimerai l'ouvrir à la co-habitation. Offre : J'aimerai accueillir des personnes prenant plaisir de jardiner, le jardin nourricier (...)

. . Création / Inspiration / Sérénité. . (Rencontres amoureuses)

Projet : Hello, Je recherche une personne équilibrée, femme, qui souhaite vivre au contact de la Nature et au Calme, sans être trop isolé(es). Le but est de vivre confortablement, en harmonie, et (...)