Bonsoir,
Partout en Belgique, des millions de gens ont bouleversé leur quotidien afin de ralentir la propagation du coronavirus. Nous faisons des progrès, merci à tous pour vos efforts. De nombreuses personnes sont hélas tout de même décédées ou sont gravement malades. Toutes nos pensées vont à elles et à leurs familles.
La pandémie nous a obligés à prendre des mesures sans précédent. Malheureusement, je dois vous annoncer que ces mesures ne seront pas suffisantes pour faire face à la véritable gravité de la situation. Je m’adresse à vous aujourd’hui, une fois de plus, pour vous faire part de nouvelles connaissances que nous avons acquises sur la crise actuelle.
La communauté scientifique nous fait savoir que la crise du COVID-19 n’est en fait qu’une des nombreuses conséquences d’un problème beaucoup plus vaste. Si nous voulons surmonter la crise actuelle ainsi que celles, peut-être plus graves encore, qui se présenterons à nous dans le futur, nous devons nous attaquer à ce problème immédiatement.
Ce que j’ai à vous dire aujourd’hui sera peut-être difficile à entendre. J’en suis tout à fait consciente.
Au cours des dernières décennies, nous avons assisté à une augmentation spectaculaire de nouvelles maladies telles que Ebola, la grippe porcine, le SRAS et maintenant, COVID-19 [1], [2]. Les recherches scientifiques démontrent que ces épidémies sont directement liées à la destruction et à l’exploitation par l’humain de l’environnement naturel : la déforestation, l’agriculture industrielle, l’usage d’antibiotiques, le réchauffement climatique ou encore les déplacements internationaux en sont des exemples [3]. Les animaux sauvages n’ont plus assez d’espace pour vivre. Des maladies se transmettent ainsi entre espèces qui ne se rencontraient jamais auparavant. L’élevage intensif crée des possibilités d’évolution et de propagation de maladies dangereuses à grande échelle. [4]
Le Coronavirus est un signal d’alarme que nous ne pouvons pas ignorer. Ces pandémies sont un des résultats d’une crise écologique profonde. Les scientifiques, les peuples indigènes et les environnementalistes nous en avertissent depuis longtemps : nous sommes confrontés à l’effondrement imminent des écosystèmes dont nous dépendons tous pour notre survie. [5]
Pendant des siècles, nos sociétés ont traité la nature comme un simple stock de ressources. Nos besoins en énergie et en matériaux n’ont cessé de croître [6]. Un petit nombre de nations européennes - dont la Belgique - a colonisé de larges parties du monde, exploitant ses populations et pillant la terre. Il ne s’agit pas que d’histoire ancienne. Ces injustices subsistent encore aujourd’hui : les dix pour cent les plus riches de la population mondiale consomment vingt fois plus d’énergie que les dix pour cent les plus pauvres. [7] L’empreinte écologique de la Belgique est l’une des plus élevées au monde. [8]
Les gouvernements parlent d’un réchauffement de 1,5°C ou 2°C. Cette différence d’un demi-degré semble minime, mais elle provoque l’élévation du niveau des mers, d’avantage d’inondations, d’incendies, de sécheresses, de désertification, de famines… Ce demi-degré représente à lui seul des centaines de millions de morts [9]. Chaque jour, une quantité sans précédent d’espèces végétales et animales disparaît à jamais. Dix à cent fois plus vite qu’au cours des dix derniers millions d’années. [10] Cette crise n’est pas une menace lointaine. De nombreuses populations sur notre planète voient déjà leurs moyens de subsistance anéantis. [11]

L’effondrement écologique et social, et la transition intérieure La revue diffuse habituellement dans ses numéros des alternatives pratiques et concrètes permettant de développer des modes de vies (...)
Jusqu’à présent, notre pays a été épargné par les effets les plus graves de la crise écologique. Ici aussi, pourtant, des récoltes seront réduites à néant en raison du manque d’eau et d’insectes pollinisateurs. [12] Les habitants de la côte seront chassés de leurs maisons à cause de l’élévation du niveau de la mer. [13] Beaucoup plus d’entre nous mourront à cause des vagues de chaleur et de la pollution de l’air. [14] Aujourd’hui, les gens se disputent pour du papier toilette. Si nous ne faisons rien, c’est bientôt pour de la nourriture qu’ils se battront.
Nous mettons beaucoup trop d’espoir dans les nouvelles technologies. [15] La science nous apprend qu’il n’existe aujourd’hui aucune technologie qui nous permette de contrecarrer ou d’inverser les effets de la dégradation écologique. Et il ne semble pas que de telles technologies puissent être développées et rendues disponibles dans un avenir proche. [16]
Nous avons échoué en tant que responsables politiques à prendre la mesure de la gravité de la catastrophe écologique. Mais aujourd’hui, la crise du Coronavirus nous fait enfin prendre conscience de la profondeur du changement qui sera nécessaire : nous devons transformer notre mode de vie, et ce dès maintenant.
Je continuerai à faire usage des pouvoirs spéciaux qui m’ont été confiés par le Parlement pour traiter les aspects les plus urgents de la pandémie. Mais nous devons aller plus loin. Cela demandera courage et efforts de la part de chacun d’entre nous, entreprises, décideurs politiques et citoyens.
Les mesures nécessaires pour faire face à la crise écologique affecteront chacun d’entre nous de manière permanente. Aucun gouvernement ne devrait prendre seul des décisions d’une telle portée, même en situation d’urgence. Ceux qui seront affectés par ces mesures doivent être ceux qui les déterminent. Il s’agit non seulement de l’option la plus juste, mais aussi de la plus efficace.
J’annonce ainsi la mise en place immédiate de nouvelles Assemblées Citoyennes. Assistées d’experts, ces assemblées auront pour tâche de déterminer les priorités les plus urgentes ainsi que formuler les politiques que le gouvernement devra suivre. Ses membres seront tirés au sort et représenteront proportionnellement tous les habitants de la Belgique : chacun pourra être appelé à participer à une assemblée, jeunes et vieux, riches et pauvres, citoyens de toutes tendances politiques et de toutes provenances ethnoculturelles.
Déterminer la manière dont nous sortirons de la crise du coronavirus aura une conséquence énorme sur notre avenir. Les différents secteurs économiques ont des impacts très différents sur notre environnement ainsi que sur le bien-être des personnes. Quelles entreprises choisirons-nous de soutenir avec l’argent du contribuable une fois sortis du confinement ? Comment au mieux venir en aide à toutes celles et ceux qui bientôt auront des difficultés à payer leurs factures à cause du coronavirus ? Comment faire en sorte que notre système de santé reste suffisamment solide pour résister aux prochaines crises ? [17] Répondre à ces questions sera la première tâche des Assemblées Citoyennes.
Nous avons gravement endommagé notre planète. Il est temps de faire face à cette difficile vérité et de prendre nos responsabilités. Je vous demande de vous rassembler, de former une communauté résiliente pour qu’ensemble, nous puissions renverser la vapeur. Ce fardeau historique sera partagé sur de nombreuses épaules et nous travaillerons ensemble pour un avenir plus sain, plus équilibré et plus radieux.
Je vous remercie.
Sophie Wilmès

La revue N69 vient de paraître ! Pour son numéro de printemps, Passerelle Eco n°69 se consacre à l’effondrement et à la manière avec laquelle la Permaculture aborde cette perspective. Les textes (...)
Extinction, rebellion !
Extinction Rebellion demande aux gouvernements de dire la vérité et d’agir en conséquence :
– La reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques actuelles et une communication honnête sur le sujet.
– La réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2025, grâce à une réduction de la consommation et une descente énergétique planifiée.
– L’arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, à l’origine d’une extinction massive du monde vivant.
– La création d’une assemblée citoyenne chargée de décider des mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs et garante d’une transition juste et équitable.
Participez à ce changement dès maintenant et soutenez les communautés locales
– en Belgique en suivant ce lien https://www.extinctionrebellion.be/fr/seuls-ensemble
– en France en suivant ce lien https://extinctionrebellion.fr
Toute ressemblance avec des personnes existantes est intentionnelle. Bien que cette vidéo soit un montage, les informations qu’elle contient sont authentiques.
Partout, en France, en Belgique et dans le monde, des millions de gens ont bouleversé leur quotidien afin de ralentir la propagation du coronavirus. Nous faisons des progrès, merci à tous pour vos efforts. De nombreuses personnes sont hélas tout de même décédées ou sont gravement malades. Toutes nos pensées vont à elles et à leurs familles.
Ce même discours, prononcé par des membres de Extinction Rebellion
Au cas où il est nécessaire de le préciser : cette vidéo est un montage. Un fake. C’est bien la vérité qui est énoncée, mais ce n’est pas la première ministre qui l’a prononcée.
Nous sommes heureuses et heureux de vous présenter la vidéo de rebelles s’appropriant les mots de l’allocution de Sophie Wilmès et leur donnant ainsi encore plus de poids à travers leur bouche de citoyen.ne.s concerné.e.s mettant en lumière les causes écologiques profondes de cette pandémie qui touche les plus vulnérables.
Afin de faire résonner dans toutes les têtes cette allocution au-delà des écrans et dans les rues, certain.e.s d’entre vous ont paré fenêtres et balcons affiches et bannières inspirées du discours !
Reçu de la part de Extinction Rebellion Belgique (extraits) : En premier lieu, soulignons que nous avons accompli un merveilleux travail ! L’Essaim Numérique Tell the Truth a fait en sorte que la déclaration fictive - mais rêvée - de notre Première ministre atteigne plus de 100 000 vues, explosant ainsi tous nos records sur les réseaux sociaux et permettant d’atteindre bien plus de personnes que d’ordinaire. Vous êtes formidables ! De nombreux articles ont relayé cette action et plusieurs personnalités engagées ont réagi de façon pertinente et encourageante à cette vidéo...
Entre temps, nous avons contacté les dirigeants de chaque parti politique, ainsi que la Première ministre et les ministres du Climat, de la Santé et de l’Économie du pays et des 3 régions. Nous leur avons demandé de réagir aux vérités énoncées dans la déclaration. Jusqu’à présent, seuls les dirigeants du MR et de Groen ont répondu. A travers la prochaine étape de notre campagne, nous veillerons à ce qu’ils et elles répondent à notre demande de dire la vérité sur la crise climatique et écologique. De plus amples informations arriveront sous peu !
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