La génétique
L’industrie innove beaucoup (informatique, robots, etc...). L’agriculture est conservatrice et continue de cultiver les mêmes plantes et à élever les mêmes animaux que nos ancêtres. Il va falloir introduire de nouvelles plantes et de nouveaux animaux en agriculture pour gérer la biodiversité. Il existe 1 million d’espèces animales seulement 100 sont domestiquées. Il existe 250 000 espèces végétales, seules 250 sont cultivées. Le choix du tout génétique reste traditionnel et archaïque.
Il faut améliorer génétiquement de nouvelles espèces de plantes pour :
– Valoriser les sols pauvres.
– Protéger des sols contre l’érosion (cultures intercalaires, couvertures, etc...).
– Apporter de nouvelles solutions de remplacement à l’irrigation.
– Recycler les engrais pour lutter contre la pollution des nappes phréatiques.
– Il faut sélectionner et améliorer de nouvelles espèces de plantes de couvertures adaptées aux
différentes agroécozones.
Il faut améliorer génétiquement de nouvelles espèces animales pour :
– Valoriser les zones désertiques à l’aide des espèces d’antilopes qui ne boivent pas.
– Valoriser les zones tropicales humides d’Afrique à l’aide du buffle africain et des antilopes
africaines résistantes aux maladies, etc...
Les pesticides
Après les abus de ces produits, il faut utiliser les trois méthodes d’avenir :
– Lutte raisonnée
– Bas volumes
– Réduction des doses
Il ne s’agit pas d’exterminer 100 % des parasites mais de limiter leur population à un niveau économiquement viable.
Les herbicides peuvent être utilisés non pas comme défoliants totaux, mais comme molécules permettant de gérer des plantes de couvertures permanentes. Ils deviennent alors un allié des techniques de semis directs. En rééquilibrant les sols, on peut alors baisser les doses de fongicides et d’insecticides.
Il est nécessaire de développer les biopesticides produits directement par les agriculteurs.
Exemple :
– Insecticides : neem, pyrèthre
– Herbicides : plantes de couverture à fort pouvoir allélopathique
– Nématodes : crucifères, seigle, etc...).
Les engrais
Jusqu’alors l’industrie agricole a vendu des engrais solubles mal adaptés aux conditions climatiques des tropiques. Il faut que les entreprises développent des engrais peu solubles et non toxiques pour les plantes afin de pouvoir les mettre en même temps que le semis au contact de la graine. Il est nécessaire de développer les biopesticides produits directement par les agriculteurs.
Avec la technique du semis direct sous couvert, on remonte la teneur en humus du sol et donc, la capacité d’échange en action. Il devient alors possible d’économiser les engrais positifs (cations) K+, Ca++, Mg++, Na+. Avec le semis direct, on remonte l’activité microbienne des sols. Or, les microbes produisent les engrais négatifs (anions) : N03, SO4, PO4.
On peut alors économiser la quantité d’engrais et descendre par exemple à 1 kg d’azote pour
produire 100 kg de céréales.
L’utilisation des plantes "pompes" permet de remonter les engrais lessivés en profondeur :
– l’éleusine coracana (pour le magnésium)
– le sorgho (pour le calcium, la potasse).
Le travail du sol
Dès le début de l’agriculture, l’homme a travaillé la terre pour lutter contre les "mauvaises"
herbes car il n’avait ni engrais, ni herbicides.
L’agriculture ne s’est jamais posé la question :
"Pourquoi les mauvaises herbes ?".
Parce que le sol nu est soumis à l’érosion et l’évolution a mis au point un système de "couverture
permanente" du sol.
Maintenant, nous avons des engrais pour nourrir nos plantes et des herbicides pour calmer les
adventices, nous pouvons développer une agriculture sous "couvert".
L’agriculteur de demain sera plus celui qui est premier au concours de labour, mais celui qui sera capable de semer ses cultures dans un "couvert temporaire ou permanent".
Pour arrêter l’érosion, il faut s’inspirer des modèles de végétations sauvages (climax) car ceux-ci sont "pérennes".
Pour développer cette technique du semis direct sous couvert, il faut respecter trois règles :
- La recherche-action doit être faite pour, avec et chez les agriculteurs (L. Seguy, 1997).
- Les parcelles doivent montrer des résultats de court terme :
– Facilité de réalisation du semis direct ;
– Economie du temps de travail et des intrantset de long terme : (L. Seguy, 1997)
– Pérennité du système (essais longue durée) ;
– Remontée et entretien de la fertilité du sol ;
– Amélioration de la qualité des productions.
- Ces parcelles de démonstration doivent montrer le semis direct sous couvert mort et sous couvert vivant ainsi que leurs interactions.
Pour mettre en place cette technique du semis direct, il faut suivre le protocole suivant :
- Diagnostic du sol
– Si le sol est compacté (dégradation physique), il faut intervenir mécaniquement : Ripper sur 15- 25 cm ou technique Zaï et installer très vite la plante de couverture.
– Si le sol est lessivé chimiquement, il faut apporter de l’engrais soit organique (compost), soit minéral (cendres, engrais chimiques) sur la plante de couverture.
– Si le sol est dégradé biologiquement, il faut choisir une légumineuse de couverture pour relancer l’activité biologique de surface et une graminée de couverture pour relancer l’activité biologique de profondeur.
- Mettre en place une technique de semis direct adaptée :
– au climat local,
– aux culture annuelles ou pérennes,
– à la présence ou à l’absence de l’élevage.
Place de l’arbre dans le semis direct sous couvert
L’arbre est indispensable dans les systèmes agricoles de maintien de la fertilité des sols. L’arbre a cinq rôles fondamentaux :
- L’équipe de Lenton et Hamilton (Institut de Zoologie d’Oxford) a montré que tous les arbres,
sauf l’eucalyptus et les résineux, font tomber la pluie par l’émission de microbes synthétisant du
diméthyl sulfide qui accroît la coalescence des gouttes d’eau des nuages.
- Les arbres protègent les sols contre l’érosion hydrique et éolienne. Pour cela, il faut placer des
haies :
– le long des rivières pour conserver leur limpidité,
– le long des routes pour boire l’eau non absorbée par le goudron ou la piste,
– dans les points de convergences des pentes (Thalweg).
- La haie défensive pour protéger la parcelle du bétail.
- La haie utilitaire : bois de chauffe, arbres fruitiers, bois de construction, fourrage pour les
animaux.
- L’arbre du Sahel : des espèces comme Acacia Albida sont en feuillage en saison sèche et fournissent du fourrage aux animaux et de l’ombrage au sol. En saison humide, elles perdent leurs feuilles et permettent de cultiver les plantes vivrières à leur pied.
Conclusion
Cette révolution verte, par le choc de mentalité qu’elle représente, demande un effort général de la société humaine, pour se développer.
Tous les échelons de la société doivent s’impliquer dans cette nouvelle révolution verte, politiques, chercheurs, enseignants, vulgarisateurs et paysans.
C’est à ce prix que nous relèverons le défi du nouveau millénaire : la réconciliation de l’homme avec sa planète la Terre.
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