A l’inverse, est-il acceptable, pour un pays dominant, de fermer ses marchés aux produits des pays émergents sous prétexte que, produits dans des conditions sociales et écologiques déplorables, ils viennent détruire les conquêtes sociales nationales ?

L’habitat participatif, les écolieux, les écovillages et leur parcours de création : organisation, financement par l’emprunt participatif, juridique pour le foncier et pour les activités, étapes des (...)
Faudrait-il promouvoir un « protectionnisme altruiste », soit au niveau des 27 membres de l’Union européenne, soit au niveau de l’Hexagone ?
Ce néo-protectionnisme, comme l’ancien, aboutirait à ressusciter la Sainte Alliance des capitalistes et des prolétaires des pays riches contre l’ensemble des populations des pauvres et émergents. Est-ce à cela que nous appelle Nicolas Sarkozy quand il déclare : « je conjure nos partenaires européens d’entendre la voix des peuples qui veulent être protégés ; je les conjure de ne pas rester sourds à la colère des peuples » ?
La nécessaire régulation du commerce et de la finance internationale ne peut se faire en dressant les pays les uns contre les autres. L’immensité des besoins élémentaires qui restent à couvrir, d’un côté, et le gaspillage frénétique des ressources, de l’autre, exigent la mise en œuvre urgente de nouvelles formes de coopération économique et politique internationale, fondées notamment sur l’égalité des droits d’accès aux ressources et aux biens communs.
Cela suppose une réforme profonde du FMI, de la Banque mondiale et de l’OMC, qui ont une lourde responsabilité dans la crise actuelle.
Il faut reconnaître l’autorité supérieure des législations supranationales en matière sociale, en matière des droits de l’homme, et en matière d’environnement. Cette idée de hiérarchie des normes n’a rien d’utopique : en matière sanitaire et vétérinaire, elle est acquise depuis les lois maritimes du XVIème siècle sur la quarantaine.
La relocalisation de l’agriculture est la première condition de la souveraineté alimentaire. Et cela vaut autant pour les pays d’Afrique que pour les pays développés (les AMAP doivent être encouragées).
Un autre point essentiel doit aussi être pris en considération. Dans notre économie mondialisée, les transports de marchandises représentent une part importante de la consommation de pétrole, alors qu’on sait que celui-ci sera épuisé d’ici quelques décennies : le modèle actuel ne saurait donc perdurer longtemps. Et surtout, les transports de marchandises représentent l’une des principales sources d’émission de gaz à effet de serre (aggravant ainsi le dérèglement climatique, principale menace pesant sur l’humanité) et d’autres pollutions.
Il faut donc promouvoir la relocalisation de l’économie.
Pour ne citer qu’une mesure : une taxe sur les kilomètres parcourus, pondérée par l’émission de CO2 générée par l’activité. Le produit de cette taxe réparti en trois parts : un tiers en chèques -transports pour les déplacements domicile travail ; un tiers pour le financement des transports collectifs ; un tiers versé au budget européen.
Cette écotaxe s’oppose au caractère inévitablement chauvin de tout droit de douane, puisqu’elle s’applique à tous nos échanges internes et à nos exportations.
Et l’Union européenne ne devrait pas s’interdire d’imposer des taxes aux frontières vis-à-vis des biens importés de pays ne s’inscrivant pas dans l’accord de Kyoto.