Consultez Les pages et outils pour les AMAP
Du coté du producteur, il y a tout à gagner.
Le système des AMAP lui permet d’avoir une bonne visibilité sur une année complète : contrat solidaire basé sur l’engagement financier des consommateurs, ces derniers règlent à l’avance la totalité de leur consommation. Producteur et consommateur partagent ainsi les risques liés aux aléas climatiques : gel, canicule et autres tempêtes. C’est donc l’assurance d’un revenu prévisible, notamment pour des exploitations débutantes qui sont alors en mesure de pondérer leur investissement de départ.
C’est également un avantage pécunier indéniable pour la conversion au bio : le système de l’AMAP est bien souvent l’occasion pour certains de se lancer pleinement dans l’agriculture biologique. Malgré tout, la difficulté reste que la certification coûte souvent trop cher pour ces petits exploitants, raison pour laquelle certains de ces producteurs ne peuvent pas afficher le fameux logo vert Agriculture Biologique même s’ils cultivent de facto en bio.
Pour le consommateur lambda :
L’intérêt d’une telle pratique est essentiellement militant mais pas uniquement.
Par le soutien qu’il apporte à de petits producteurs locaux respectueux de la nature, il lutte contre l’agriculture intensive et productiviste qui est devenue la règle dans la filière agricole standard. C’est donc une réelle démarche de responsabilisation de l’acte d’achat qui fait du consommateur un véritable consom’acteur.
En faisant le choix d’aider à relocaliser l’économie de façon solidaire, il répond à trois objectifs de développement durable :
– le soutien à une économie locale, l’externalité positive de cette relocalisation étant qu’elle est moins émettrice de gaz à effet de serre,
– le respect de l’environnement par l’aide apportée à certains producteurs pour leur passage au bio
– la solidarité par engagement pécunier et le partage des risques reposant sur les récoltes.
Le revers de cet engagement solidaire :
C’est bien sûr que le panier prépayé peut s’avérer plus ou moins plein et plus ou moins varié selon les aléas de la météo. Il peut aussi être remplis de légumes pour lesquels la maisonnée n’a pas forcément le goût. Pas d’inquiétude : la plupart des AMAP distribue en accompagnement des paniers des recettes en lien avec leur contenu qui contenteront les plus récalcitrants aux blettes ! Et c’est un moindre mal car l’AMAP permet au consommateur d’accéder à des produits de saison dans une totale transparence quant à la qualité de ce qu’il achète. En lien direct avec le producteur, il est même très souvent encouragé à venir visiter l’exploitation, l’occasion pour les enfants de voir que les arbres à steak n’existent pas !
En se passant d’intermédiaires et de transport à rallonge, on paie en outre un peu moins cher pour un produit de qualité équivalente (souvent issu de agriculture biologique qu’il soit certifié ou non) dans le circuit de distribution classique.
C’est enfin l’occasion de faire de belles rencontres avec de nombreuses personnes partageant les valeurs de solidarité et de respect de l’environnement lors de la distribution hebdomadaire des paniers.
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Je souhaite compléter un peu.
Tout d’abord, l’AMAP se situe encore bien souvent dans l’économie de marché. Les producteurs en viennent à remplir le panier, non pas en fonction du volume de leur production, mais plutôt en fonction des prix du marché : ils calculent ce qu’ils doivent mettre dans le panier pour atteindre les 15 €, en fonction du prix au kilo des légumes (qu’ils obtiennent parfois auprès des grossistes bio). C’est bien en cas de disette, mais on ne profite pas de la profusion de tomates en été...
Comme la plupart d’entre eux vendent également sur les marchés, il arrive qu’ils réservent les plus beaux produits au marché (qui doit séduire chaque jour) plutôt qu’aux amapiens qui sont déjà séduits et ont déjà payé.
Il manque à mon sens un engagement du producteur sur une partie de sa récolte AVANT tri. L’amapien s’engage sur une durée et sur l’acceptation de la livraison. Il serait juste que l’amapien reçoive une part (un pourcentage) de la production.
Le producteur n’est pas le seul responsable de ce fait. L’amapien, presque toujours, souhaite connaitre le prix de ce qu’il achète !
Parfois même, sous la pression des amapiens, les producteurs deviennent marchands, en achetant et revendant d’autres productions (en général locales)
Dans l’article vous parlez de producteur et de consommateur. Le terme de consommateur me semble bien réducteur concernant les amapiens.