– L’ usage du bâton de paroles tournant est validé afin de faciliter l’expression de tou.te.s.
– Une ou deux personne(s) facilitatrice(s), gardienne(s) du bon déroulement du processus, se porte(nt) volontaire(s) en début de séance.
– Etat d’esprit nécessaire : nous travaillons sur une posture, avec le souci permanent d’être au service du collectif, dans les valeurs de communication non violente et d’incarnation de notre texte fondateur.
Clarification des termes employés :
– Tour de bâton : le bâton sert à donner la parole à chacun.e. Il permet de rythmer les expressions de tou.te.s. Chaque personne est invitée à exprimer un seul point lorsqu’elle a le bâton. Le bâton peut faire plusieurs tours de cercle.
– Porteur.se de la proposition : personne qui rapporte la proposition travaillée en amont, et la soutient. Elle la clarifie à l’étape 1 et synthétise les amendements à l’étape 2 afin d’aboutir à une proposition ajustée si besoin.
– Facilitateur.rice : personne garant.e du bon suivi du processus de décision pour la réunion. Elle incite à reformuler et à distribuer équitablement la parole sur ce temps d’échanges. Elle peut se faire aider, accompagner dans cette posture d’attention à l’ensemble du groupe et d’expression de chacun.e pour se former progressivement à ce rôle. Elle a vocation à rappeler le groupe à l’ordre et à ses fondamentaux autant que de besoin. Chacun.e est invité, dans la mesure de ses moyens, à expérimenter cette posture à un moment ou un autre au sein du collectif, dans la confiance et l’indulgence mutuelles qui nous caractérise.
– Coordinateur.rice : personne chargée d’organiser les réunions d’une commission, référente de cette commission pour son bon fonctionnement. Elle est gardienne de l’ordre du jour et du temps pour chaque réunion de ladite commission. Elle ne change pas d’une réunion à l’autre. Si elle a beaucoup de choses à coordonner sur une réunion, elle peut se faire aider d’un.e maître.sse du temps.
– La personne qui prend des notes ne peut pas assumer le rôle de facilitateur, et inversement.
Etape 0 : préparation d’une proposition
Trois scénarios possibles :
– mandat d’un groupe ou d’une personne pour réfléchir préalablement à une proposition ;
– création d’une proposition ensemble, lors d’une réunion.
La personne porteuse de la proposition 0 fait une synthèse avant de passer aux étapes suivantes.
Etape 1 : clarification
Tour de bâton durant lequel chaque personne reformule la proposition ou pose une question à la fois la concernant, pour vérifier leur bonne compréhension ou avoir des précisions. La personne porteuse de la proposition répond aux demandes de précisions.
Etape 2 : ressentis
Tour de bâton pour que chacun.e puisse exprimer ses ressentis vis-à-vis de la proposition.
Ils ne font pas l’objet de discussions. Ils sont écoutés et accueillis.
Une évaluation peut être faite pour savoir si un ressenti mérite d’être traité à part ( en fonction de
son intensité ? d’un blocage latent ?) :
– dans l’étape des amendements ;
– dans un espace en dehors du processus de décision (cercle d’émotions). Dans ce cas, cela
reporte la décision à plus tard.
Etape 3 : amendements - tour du « Oui, et... »
Chacun.e peut proposer un amendement à son tour de parole. Puis la personne porteuse de la proposition initiale la synthétise pour vérifier sa bonne compréhension des amendements suggérés. Elle peut demander de l’aide pour cela. Dans certains cas, le groupe décide si l’amendement peut être modifié ou non, et s’il peut être retravaillé par la suite en comité réduit, pour être reproposé plus tard. .
Retour à l’étape 2 pour valider les ajustements envisagés, puis 3 si nécessaire... etc.
Etape 4 : objections - tour des « Non ! « ou « Oui, mais... »
Cette étape arrive en dernier comme garde fou du processus par consentement. Dans la
plupart des prises de décision, il ne sera sans doute pas nécessaire de faire appel à cette étape.
Les objections se doivent d’être raisonnées, argumentées, centrées sur les intérêts pour le
collectif et non sur nos ressentis personnels.
Pour aider chacun.e à s’excentrer, voici quelques questions à se poser avant d’objecter :
– quels sont mes arguments ?
– est-ce que ce que je veux exprimer est une préférence ?
– si on adopte la proposition, est-ce que cela va faire du tort au collectif ?
– puis-je vivre avec cette proposition ?
Déroulement :
Un tour d’estimation du nombre d’objections à traiter par le biais d’une expression simple du nombre d’objections de chaque participant.e.s. Doit permettre d’avoir une visibilité sur la suite du processus.
Etape 5 : bonification
Traitement de chaque objection, les unes après les autres :
– expression de l’objection par la personne concernée ;
– le groupe se questionne sur l’objection : accepte-t-on ses limites ? Est-ce vraiment une
objection (se reporter à l’étape 4) ?
– tour de bâton pour aider à lever l’objection (nouvelles propositions).
Retour à l’étape 2 pour valider les traitements proposés pour chaque objection, puis 3 si nécessaire...etc.
Etape 6 : célébration !
Pour éviter les risques de banalisation de ce moment important, aucune proposition formelle n’est souhaitée. La célébration se fait à la mesure de la décision prise et de son impact pour le collectif, mais aussi de l’humeur et des envies du moment. Elle permet de renforcer régulièrement l’élan qui nous fait cheminer ensemble.
Ce texte vient en complément web au dossier sur les statuts juridiques de SAS et de SCI paru dans la revue Passerelle Éco 80.
Revue Passerelle Eco n°80 : « Écolieux, statuts juridiques, arrivées et départs. Climat et action citoyenne »
Revue Passerelle Éco n°80 - Ecovillage Global et Permaculture - Articles et 350 annonces