« L’écologie doit être rendue accessible à tous au travers des échanges culturels », tel est le credo de Chloé. D’où l’idée de constituer une caravane dans l’esprit wwoof (2), « un peu comme un éco-hameau ambulant, qui proposera ses services partout où il y en a besoin, en échange de nourriture et de logement ». Le wwoof est un système d’accueil et d’échange, qui permet à des personnes désirant apprendre ou tout simplement passer du temps dans des fermes biologiques, d’être logés et nourris en échange d’une participation aux activités de la ferme. Le principe de la caravane sera donc de faire un long voyage autour du monde basé, d’une part sur l’échange culturel (chant, musique, danse, massage, cuisine, permaculture et jardinage biologique, cueillette de plantes sauvages comestibles, etc.) et d’autre part, sur le partage de savoir-faire, notamment dans le domaine des technologies alternatives et de la construction écologique (bassins de phyto-épuration, cuiseurs et chauffe-eau solaires, construction en bois cordé, paille, torchis, briques d’adobes, terre-paille, etc.)..
Le voyage n’est pas organisé. Une seule certitude cependant, la caravane sortira rapidement d’Europe, afin d’aller dans des régions du globe où le système wwoof est peu, voire pas du tout implanté, comme l’Asie, l’Afrique et l’Amérique Latine. Deux « itinéraires possibles » sont quand même envisagés pour « sortir de l’Occident » : vers le Levant en passant par les pays de l’Est, ou vers le Ponant en embarquant au Portugal pour se rendre en Amérique du Sud. Comme le dit Chloë, « le chemin devra s’ouvrir aux découvertes ». La durée du voyage est elle aussi tout aussi incertaine : un à trois ans », imagine-t-elle.
Un petit groupe partirait en éclaireur, afin d’annoncer l’arrivée de la caravane et de trouver des lieux où celle-ci pourrait se rendre utile, en particulier là ou des chantiers écologiques pourraient être nécessaires, « mais pas dans une optique de charité, qui serait malsaine ». Il s’agit surtout de partager, dans ce que Chloë appelle l’esprit wwoof, de colporter l’écologie ou d’être solidaire d’initiatives écologiques qui se retrouvent très souvent isolées, comme elle a pu le constater pour certains groupes lors de ses précédents voyages en Inde et au Pakistan.
Un autre des objectifs de cette aventure sera d’expérimenter des alternatives au système économique dominant en « voyageant sans un centime en poche, pour montrer par la pratique que l’on peu vivre dans la simplicité volontaire tout en étant heureux et comblé ». « C’est un bonheur de vivre au quotidien le choix de la décroissance », ajoute Chloë qui n’a quasiment pas acheté un seul légume depuis deux ans et dont l’écolieu permet à plusieurs personnes de vivre avec très peu de revenus extérieurs. Reflétant l’esprit « écologie et simplicité volontaire » de ses initiateurs, la caravane wwoof sera basée sur des modes de transport lents et autonomes tels que la marche, le vélo ou les chevaux.
Pourquoi partir et laisser derrière elle le lieu qu’elle a mis quinze ans à construire, ainsi que les nombreux chantiers qui sont toujours en cours ? « Me retrouver en voyage au rythme de la route à vélo est un cadeau que je me fais », répond Chloë. Initiée très jeune aux voyages basés sur la simplicité volontaire par ses parents, elle s’est déjà offert ce type de pause, lors d’un voyage de deux ans en vélo et carriole, entre 1998 et 2000, allant de ferme en ferme en tant que wwoofer. « Le fait de partir ouvre des possibilités localement », affirme-t-elle. Et Chloë a effectivement déjà de nombreux projets pour son retour en Creuse...
De nombreuses personnes de plusieurs nationalités se sont déjà dites intéressées à intégrer la caravane wwoof.
Des personnes qui étaient à l’initiative du projet, qui se prépare depuis, il y a neuf ans ! 1996 la plupart ne sont finalement pas prêt pour partir cet hiver, et Chloë souhaiterai en rencontrer d’autres qui seraient dans la même démarche ou d’autres projet similaires avec lesquels nous pourrions faire un bout de route ensemble.
En outre, elle cherche un groupe qui serait intéressé pour faire vivre le lieu pendant son absence, entretenir son magnifique jardin en permaculture et habiter la belle maison en granit.
Un double appel à ceux qui souhaiteraient expérimenter la simplicité volontaire, nomades ou sédentaires !
Alban Labouret et Aymeric Mercier
Contact : ²²²Chloë tél : 05 55 66 65 18, dequekerchloe@yahoo.fr
(1) Lire « Tout, autour de la Terre », p. 31, S !lence N°265-266 sur les Alternatives en Limousin.
(2) Wwoof, World-Wide Opportunities on Organic Farms, cette organisation internationale met en contact des fermes biologiques avec des personnes, avec ou sans expérience agricole, qui souhaitent travailler dans une ferme en échange du logis et du couvert.