Signaux et situations à risque
Pour commencer, listons quelques situations, comportements ou fonctionnements qui sont des symptômes clairs de dysfonctionnement et qui doivent amener à questionner le fonctionnement du groupe :
– On a peur de dire les choses, il y a des tabous.
– Certains sujets génèrent des réactions extrêmes
(explosion de colère, tensions, sortie de réunion…).
– Fréquemment, voire de façon routinière, des comportements
et/ou des paroles sont en contradiction flagrante
avec les principes permacoles : paroles ou comportements
blessants, gouroutisation, les tâches « ingrates » ne sont
pas partagées ou certaines personnes n’y participent pas / peu ...
– Il y a surcharge de travail, épuisement voire burn-out de certains
membres du groupe.
– La structure connaît un turn-over important (congés maladie
en nombre, démissions...).
– Le socle minimum (cf niveau 1 ci-après) ne peut pas être mis en
place - il y a en fait
des raisons cachées à cela, souvent des questions de pouvoir,
en tout cas il faut s’interroger.
– Il y a « gouroutisation », une personne est au centre de tout
et doit donner son OK sur tout sans que cela ne soit le
fonctionnement explicitement approuvé...
Le fonctionnement est peut-être même officiellement le contraire.
Dans les faits, aucune initiative n’est laissée.
Qu’une personne soit particulièrement charismatique et prenne
assez naturellement le lead est une chose, mais attention
à ce que chacun.e puisse trouver sa place et s’exprimer.
– Il y a concentration des pouvoirs et/ou des compétences entre
quelques personnes sans partage ou volonté de faire monter les
autres en compétence et en responsabilité. Des responsabilités
sont éventuellement données, mais dans les faits sans moyens
et avec toujours nécessité de demander l’autorisation (il n’y a pas
de réelle délégation ; des tâches sont confiées à des personnes
sans qu’elles aient les compétences requises).
– Il n’y a pas de frontière claire entre l’intérêt du collectif/de l’asso
et l’intérêt personnel : des travaux sont faits à des fins personnelles,
ne correspondant pas à un partage équitable.
– L’organisation et les objectifs sont flous, ce qui crée de l’insécurité (Qui décide ? Qui a le droit de décider ?).
Au mieux, cela génère de l’inefficacité, au pire cela
sert la « gouroutisation ».
– Les activités du projet / de l’association se déroulent
essentiellement dans le lieu d’une personne, sans que la place
particulière de cette personne ne soit très clairement explicitée
(pouvoir de décision, de veto,... place et pouvoir décisionnel des
autres membres du projet).
– Il n’y a pas de correspondance entre les responsabilités statu-
taires officielles et la place réelle dans l’activité (ex. : tout se déroule chez une personne qui est elle-même au centre de toutes
les activités et décisions, mais cette personne n’apparaît nulle part
dans les statuts de l’association).
Quelques ressources pour vous aider
Vous trouverez sur le site internet de l’UPP, des ressources supplémentaires et des listes d’organisation utiles pour :
– poser de bonnes bases dans votre collectif pour anticiper, accueillir et répondre
de manière adaptée à des situations conflictuelles ;
– faire face à un conflit dont le collectif n’arrive pas à sortir et repartir dans la mesure
du possible du bon pied avec des relations plus authentiques entre les acteurs ;
– trouver de l’aide à titre individuel dans une situation de souffrance
en lien avec le fonctionnement du collectif (par exemple : congé maladie,
dépression, forte perte de confiance en soi,...).
Auteurs et contacts :
– Brin de paille
– Université Populaire de PermacultureLire également
– Première partie de cet article : Conflits, enjeux de pouvoir et sécurité émotionnelle au sein du monde permacole (1) (1)
– Les revues Passerelle Éco 78 et 79 :Revue Passerelle Eco n°79 : « Gouvernance Partagée. Écolieux et démocratie profonde »
La Gouvernance Partagée, telle que des écolieux et des écovillages la mettent en œuvre et la vivent au quotidien, développe peu à peu une forme de démocratie profonde. Ces expérimentations et leurs modalités de gouvernance sont les sujets de ce (…)Revue Passerelle Eco n°78 : « Violence et Collectif »
Comment ça, violence ? Les collectifs alternatifs, pourtant portés par des visions généreuses, ne seraient pas exempts de violences relationnelles ? Dans les écolieux de vie aussi ? Mettre le respect de l’humain au cœur d’un projet ne (…)