Les échanges engagés entre les groupes d’habitants, certains avec une trentaine d’années d’expériences, les autres en train de renouveler l’habitat participatif en locatif social vont s’ouvrir aux organismes HLM et pouvoirs publics. Quels sont les questionnements-clés à partager et les freins à lever ?
Gérer les espaces collectifs durablement
Le projet collectif se fonde, entres autres, sur des espaces communs, mutualisés de manière pérenne. Leur charge financière a pu condamner des projets ou menacer la cohésion collective. Manquant de reconnaissance formelle, ils peuvent être remis en cause par les organismes HLM.
On peut alors se demander :
- Comment dès la conception optimiser les surfaces entre le logement privatif et les espaces collectifs ?
- Comment maîtriser l’impact des espaces communs sur les loyers individuels ?
- Comment garantir la pérennité des espaces collectifs ?
- Comment mettre en œuvre une gestion adaptée par les habitants et la délégation des charges locatives ?
Développer la visibilité de l’habitat participatif en locatif social
L’habitat social et participatif est méconnu en France alors qu’il ouvre la construction d’un mieux vivre ensemble aux bénéficiaires de l’habitat social. Sous différentes formes, il est pourtant mis en œuvre chez nos voisins européens ainsi qu’outre Atlantique, parfois avec des statuts de coopérative.
À partir de ces constats :
- Comment apparaître auprès des institutionnels, des organismes HLM et du grand public afin de changer les représentations et favoriser le développement de ces types d’habitats ?
- Comment développer une expertise parmi les acteurs de la filière de l’habitat social ?
- Comment mettre en réseau l’habitat participatif locatif social avec les autres réalisations et groupes d’habitants en Europe ?
S’inscrire en partenariat avec les organismes HLM
Les organismes HLM ont pour mission de proposer un habitat qualitatif donc social au sens des liens, du respect et des solidarités de voisinage. Certains organismes s’impliquent parfois localement avec les groupes, mais le cadre réglementaire actuel menace la pérennité des projets et freine les nouvelles expériences.
Les questions en suspens :
- Quels indicateurs pour permettre l’accès à l’habitat social et participatif aux demandeurs et locataires HLM adhérents à ses valeurs ?
- Comment développer et garantir la pérennité de la coopération entre les habitants et l’organisme HLM ?
- Comment mobiliser des financements HLM pour la réalisation des espaces collectifs et l’accompagnement de la maîtrise d’usage ?
Concevoir une architecture en adéquation avec le projet participatif
L’habitat « clés en main » ne répond pas à la philosophie de l’habitat participatif. Les habitants sont co-constructeurs de leurs lieux de vie et peuvent prévoir de les adapter à l’évolution de leurs besoins.
Les interrogations qui émergent sont alors les suivantes :
- Comment formaliser la co-maîtrise d’ouvrage entre habitants et organismes HLM tant que les attributions ne sont pas actées ?
- Comment concilier maintien dans les lieux et évolution de la composition des familles (naissance, décohabitation, etc.) ?
- Comment s’appuyer sur la maîtrise d’usage des habitants pour améliorer la conception et la gestion des programmes ?
Bibliographie
- « Habitats autogérés – MHGA », Philippe Bonnin, Éditions Alternatives/Syros 1983.- « L’habitat participatif à Montreuil » Recueil d’expériences, août 2011, étude commandée par la ville de Montreuil à Éco Habitat Groupé, rédigée par Anne d’Orazio.- « Éco Habitat Groupé, 30 ans de réalisations » Éco Habitat Groupé, 2011.- « Habitat Groupé et organismes HLM : une utopie réalisable et reproductible ? » Émilie Cariou, Mémoire Master 2, IAE-Université Bretagne Occidentale, 2011.auxquels nous ajouterons bien entendu :