Vivre en yourte
— qu’est-ce qui vous a décidé à choisir ce mode d’habitat ?
Peggy et Jérôme : Il devenait urgent pour nous d’habiter sur le lieu de mon activité agricole (Jérôme), nous avions également commencé un jardin sur nos terrains. Les trajets incessants entre notre habitation et le terrain devenaient pénibles. Nous regardions du coté des yourtes mais sans être vraiment décidés. Au cours de l’été 2007 nous avons rencontré Mathieu, fabricant de yourtes sur le Larzac. Cette belle rencontre a été déterminante pour nous conduire vers ce choix, le prix a joué aussi. Nous avons fabriqué nous-mêmes le plancher, mais ensuite le montage de la yourte a été très rapide (une journée et demi).
— Pourquoi choisir un fabricant français plutôt que d’opter pour une yourte mongole moins cher ?
P et J : C’était davantage dans notre démarche éthique de choisir un fabricant sur place, au plus près de l’endroit ou nous habitions, ensuite, nous ne savons pas dans quelles conditions de travail sont réalisées les yourtes mongoles. Pour finir, il y a aussi des raisons plus techniques, les yourtes mongoles sont conçues pour un environnement où il ne pleut pas ou très peu, les toiles utilisées sont peu résistantes à l’humidité comme nous en avons en France, celles importées de Mongolie posent rapidemment des problèmes d’étanchéïté.
— Quels avantages voyez-vous à ce mode de vie ?
P et J : Il n’a fallu qu’une journée et demie pour monter la yourte, une fois fabriquée, le montage a été très rapide. Ensuite, elle est facile à chauffer, nous utilisons une cuisinière à bois, cela suffit pour nos 50 m2 de surface habitable, pourtant le point le plus haut de la yourte va jusqu’à 4 m. L’espace rond donne une belle ambiance, il est facile de donner une belle lumière à cet espace, notamment par le chapeau du sommet. A la yourte principale, nous avons accolé une plus petite pour notre fille, avec un passage entre les deux, ce qui nous donne une surface totale de 65 M2. L’isolation s’est faite avec une laine de mouton feutrée.
Vivre en yourte, sur un territoire
— Y a-t-il eu des réticences dans votre voisinage, et quelle est la position des administrations ?
P et J : Les problèmes ont commencé avec l’acquisition du terrain, alors qu’à l’époque, nous n’avions pas encore l’idée d’y installer une yourte. Nous avions un projet agricole en bio, les voisins et le conseil municipal de la commune se sont ligués contre nous. Une pétition a circulé pour faire échec à notre installation, prétextant le risque de nuisance, pollution de l’eau, sonore etc...alors qu’ils ne connaissaient pas vraiment notre projet.
J’ai participé à un conseil municipal dans lequel nous avons été accusés de tous les maux de la terre, m’empêchant de répondre à leurs questions, j’ai même cru qu’ils allaient me taper dessus. Je me croyais victime d’un tribunal moyenâgeux à l’époque de l’Inquisition.
Auprès de la Safer, ça a été aussi très dur, les terrains vont en priorité aux voisins et aux gros exploitants de la région, l’acquisition de la terre, c’est très difficile pour les jeunes qui veulent s’installer.
Finalement, ça a pu se faire mais non sans mal et après de nombreuses démarches administratives. Nous avons été soutenus par la Confédération Paysanne.
Suite à cet épisode, j’ai construit un bâtiment agricole pour la vinification et c’est ensuite seulement qu’est arrivé notre projet de Yourte.
Après visite de la gendarmerie nous avons déposé un permis de construire, les choses en sont là pour l’instant. Nous sommes protégés par notre statut agricole et le fait d’avoir déjà construit un bâtiment agricole sur le lieu. La législation n’a pas évolué dans le bon sens pour ce type d’habitat.
- Yourte Peggy
— pouvez-vous nous en dire davantage sur vos activités professionnelles ?
Peggy : avec mon association « Tout’azimut », nous avons un projet de BD-thèque, nous cherchons un lieu pour accueillir nos animations, pourquoi pas en yourte aussi, mais là encore nous nous heurtons à la législation, la difficulté d’obtenir un permis de construire etc... J’anime des ateliers théatre pour enfants et ados, mais également des séjours « pleine-nature » pendant les vacances scolaires, avec des activités nature et artistiques (peinture, musique, théatre, photo etc...).
Jérôme : Je dispose d’environ 7 ha au total dont une bonne partie en vigne . J’ai participé au dernier Salon des Vins bio à Gaillac en décembre dernier, je suis aussi présent à biocybèle et au marché de Cordes tous les samedi matin. J’ai également développé un élevage de poulets sous volière (à cause des buses, elles aiment bien les petits poulets bio !), nourris avec les grains de ma production.
Vous pouvez contacter Peggy et Jérôme au 06 11 92 33 12.
bonjour jai apprecier votre message.il devrait y avoir boucoup plus de monde a vivre en yourte cela rendrait les gens un peux moin consomateur a tout va.je suis un fervant de la decroissance pour vivre mieux depensons moins..un normand du var.coordialement...anonymous...