Expérience de la fièvre catarrhale dans le troupeau ovin de Rémi Picot à Pfaffenhoffen
Chronologie du déclanchement et des soins
– Le lundi 8 octobre 2007, en aprés midi, un voisin prévient qu’il y a 2 agnelles de mortes dans une patûre. Le fils de Rémi fait le constat des langues bleues, de museaux avec des tâches noires, de mamelles bleues et de lèvres ensanglantées.
Le même soir, il donne 2 granules homéopathique de Mercurius solubilis 30CH à chacune des 6 agnelles qui étaient avec les 2 mortes. (pour info : les granules homéopathiques "Mercurius Solubilis" sont notamment recommandée, à l’usage des humains, pour le traitement des aphtes)
– Le mardi 9, 8h du matin, il redonne 2 granules de Mercurius solubilis aux 6 agnelles. A 14h, Rémi va voir les agnelles qui ont déjà des tâches brunâtres, noiraîtres autour des yeux et sur le museau ainsi que du mucus autour des naseaux. La plus malade a une température de 41.1°C ; il leur redonne 2 granules par voie orale. Il va voir le reste du troupeau à 2km des 6 agnelles : il s’agit de 60 brebis en patûre, de 6 agneaux en bergerie et 9 agnelles en patûre.
Les premiers symptômes apparaissent, en particulier les tâches noirâtres sur les museaux. De plus, les brebis viennent voir leur pâtre au lieu de continuer à pâturer. Rémi rentre toutes les brebis et les agnelles en bergerie et leur donne Mercurius solubilis 30CH dans l’eau de boisson et dans la balle (glumes et glumelles) d’épeautre à raison de 2 à 3 poignées par animal.
Pour traiter 75 ovins, il fait fondre 5 granules dans 0,75 litre d’eau dans une bouteille en verre ; il dynamise durant 3 mn et verse cette eau dans 5 litres d’eau qu’il redynamise durant 3 mn. Puis, il en met un verre dans chaque seau d’abreuvoir et mouille la balle d’épeautre qu’il distribue à tous les moutons.
– Mercredi 10 : le matin et le soir, une balle d’épeautre est distribué avec la solution d’eau et de Mercurius solubilis 30CH ainsi que dans l’eau de boisson. Il pulvérise aussi de l’essence de citronelle sur le dos des brebis.
– Jeudi 10 octobre : le même traitement est appliqué que le mercredi. L’agnelle qui avait 41.1°C de température n’a plus que 39°C.
– Vendredi 10 octobre : même traitement que mercredi et jeudi mais il remet les brebis en patûre car tout allait bien.
Bilan à l’heure actuelle
Alors que « normalement » il y a au moins 1 cas sur 4 de maladies déclarées qui seraient mortelles, Rémi est satisfait de ce traitement qui lui a couté 1,90€ pour soigner son troupeau de 80 ovins.
Maintenant les moutons dorment à l’intérieur car c’est la nuit qu’ils sont le plus fragiles, et semblent en bonne santé.
Il se tient disponible pour répondre aux éleveurs touchés par l’épidémie et partager son expérience.
A l’occasion du Comité National de Suivi de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) qui s’est tenu le 21 Juillet, les pouvoirs publics ont annoncé leur décision de rendre la vaccination contre la FCO volontaire à compter de la prochaine campagne de prophylaxie. En d’autres termes, le ministère renonce à l’obligation vaccinale.
La Confédération Paysanne sera vigilante sur les conditions d’application de ces mesures. La Confédération paysanne souhaite que l’Etat français tire les enseignements de son changement de politique et abandonne les poursuites engagées à l’encontre les éleveurs ayant refusé de vacciner.
De la même manière la CP demande à l’Etat de prendre en charge les dégâts sur les troupeaux occasionnés par la vaccination. En effet, l’obligation vaccinale d’une part et l’absence définition des conditions de vaccination d’autre part, ont concouru à des dégâts très importants sur les troupeaux vaccinés. Quelle que soit l’attitude de l’Etat, la Confédération Paysanne continuera à soutenir ces deux catégories d’éleveurs.
La Confédération Paysanne se félicite enfin de cette décision, certes d’inspiration budgétaire, mais qui montre que la vaccination obligatoire n’est pas la réponse adaptée à la situation.
La fin de l’obligation vaccinale signifie l’abandon de l’objectif de l’éradication de la FCO ce qui apparaît réaliste au vu de l’importance des réservoirs de porteurs de virus : caprins, cervidés, chevaux. Le recul de la maladie ne peut être attribué uniquement à la vaccination massive : il met en valeur le rôle de l’immunité naturelle acquise.
Contact :
Michel David, secrétaire national : 06 30 87 21 13 Antoine De Ruffray, commission sanitaire : 06 62 15 02 56 Jean-Louis Meurot, commission sanitaire : 04 75 21 23 77