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Un interview par Claire Eggermont

le 29 janvier 2009

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Revue & Livres

Le numéro courant de la revue Passerelle Eco est le 83 (Printemps 24). Vous pouvez la commander ou vous abonner pour la recevoir.

Le bouclage vient d'avoir lieu ! L'envoi aux abonnés est en cours.

Le bouclage du prochain n°84 est prévu le 18 juin et sa parution aux environs du 30 juin. Vous pouvez la commander, vous abonner ou déposer une éco-annonce.

A l’origine de la revue ... « Reconquérir sa vie, Avancer vers l’autonomie »

Réponse de Jean Luc Girard, fondateur de Passerelle Eco, au questionnaire de Terre et Humanisme

Quelques mots sur Passerelle Eco

En tant que fondateurs et coordinateurs de Passerelle Eco, pouvez-vous nous dire quelques mots de cette revue ?

Passerelle Eco est une revue trimestrielle visant au développement concret de modes de vie écologique. Pour construire un avenir choisi, et non subi, il faut faire appel à des ressources dans tous les domaines de la vie :

 écoconstruction & énergies,
 organisation,
 communication et prise de décision non violente,
 permaculture en général,
 éducation,
 naissance,
 foncier solidaire...

Dans tous ces domaines, il y a des expériences pionnières que la revue présente, sous forme de reportages ; il y a des savoir faire à partager, sous forme de fiches techniques ; des témoignages d’expériences vivantes qui relieront le lecteur à un réseau.

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Les lecteurs, acteurs de ces alternatives, communiquent à la revue leur projets et leurs annonces de recherches et d’offres. Ces annonces sont classées en 3 grandes parties.

 L’une pour les écolieux existants : une terre et un habitat sont là, un groupe y expérimente l’écologie concrète. Ces propositions sont fondamentales : elles permettent au lecteur de débuter un parcours de découverte des écolieux, ou d’approfondir sa connaissance des pratiques qui le rendent possible. Les écolieux, de leur côté, peuvent y présenter leurs activités et rendez vous.

 La 2eme rubrique est consacrée aux porteurs de projets d’écolieux. Ceux-ci ont l’envie, un projet, ont peut être monté un groupe et une association, et ils cherchent des partenaires, du capital ou un savoir faire juridique, un terrain, ou une autre ressource nécessaire à l’avancée de leur projet, et pour cela, ils font appel au réseau éco des lecteurs. Y parviendront ils ? Chaque saison, les projets progressent ces projets sont vivants ! Par choix éditorial, jamais les annonces ne sont republiées si elles sont identiques - jusqu’à l’aboutissement sous une forme, qui parfois est bien différente de ce qui était imaginé au début. Ces annonces révèlent une grande diversité : des projets politiques voisinent d’autres spiritualistes, et des décroissants radicaux en refus de technologie voisinent des projets simplement "écobio"... Ce joyeux décloisonnement invite chacun à s’ouvrir à l’autre, chacun ayant sa contribution nécessaire à apporter au collectif...

 La dernière rubrique, c’est celle des annonces thématiques : écoconstruction, agriculture, écovolontariat, arts vivants, santé sans machine et sans chimie, etc... elle s’adresse aux associations spécialistes, ou aux personnes qui en ont besoin ! avec enfin, un agenda rendez-vous de la saison. La revue jette ainsi des passerelles entre les personnes, les projets et les groupes...

Comment la revue est-elle née ?

Après avoir quitté mon emploi parisien, j’ai vécu une année dans une communauté paysanne des Cévennes. J’y ai découvert avec l’évidence que l’écologie pratique, c’était possible, simplement et sans grands moyens financiers : il suffit de s’autonomiser dans sa tête, de s’entraider et de se lancer dans le concret.

Je me suis ensuite installé à Montpellier, et y ai construit et animé un SEL. J’y ai découvert la force du "réseau", pour relier et réaliser les complémentarités.

C’est alors que j’ai participé à des réunions sur le thème des écovillages. Dans ces réunions reignait à la fois la formidable envie de créer de beaux villages écologiques et harmonieux, et en même temps, une grande ignorance de l’écologie pratique et des écolieux existants. Comme j’avais déjà quelques expériences très inspirantes en ces 2 domaines, j’ai voulu mieux les faire connaître, et en collecter et diffuser les bonnes pratiques et les témoignages.

C’est ainsi que progressivement Passerelle Eco est née et s’est développée, à un rythme très organique...

Pourquoi l’autonomie

Il y a semble-t-il de plus en plus de personnes qui cheminent vers l’autonomie. D’après votre connaissance de ce réseau, quelles sont les motivations qui les poussent à cela ?

Il devient clair pour de plus en plus de personnes que le système économique actuel n’est pas en mesure de répondre aux besoins de la vie, et qu’au contraire il génère la destruction de l’environnement et des sociétés. Par ailleurs le travail se fait rare, il ne profite qu’à une petite part de la population, qui accepte d’en faire toujours plus pour bénéficier des éphémères paradis artificiels de la consommation. Les autres, ceux qui refusent d’en faire toujours plus dans un travail qui n’a pas de sens, et tous les "sans-bon-travail", ceux-là n’ont plus le choix qu’entre devenir victimes, ou s’autonomiser.

image wikipedia

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S’autonomiser, c’est aller vers plus de congruence, comme on dit en psychologie, c’est à dire de cohérence entre le ressenti, la compréhension qu’on a du monde, et le vécu. ça se passe dans la tête, mais ça se passe aussi dans le concret : ne plus consommer d’électricité du réseau EDF si on a conscience de l’insupportable nocivité du nucléaire et des centrales thermiques, ne plus manger l’industriel du supermarché mais faire connaissance avec le paysan bio du coin, résilier son contrat de travail avec une entreprise inique, aller à la rencontre des gens et des écovillages, se rapprocher de sa famille ou des autres, construire sa maison en écomatériaux et avec ses voisins, faire son jardin...

La recherche d’autonomie n’est pas une fin en soi, c’est un moyen de se mettre en accord. En parrallèle, nécessairement, il y l’insertion dans un autre systéme, "alternatif", choisi : un réseau éco dont Passerelle Eco explore les paysages et donne les pistes, et qui est bien nécessaire pour affronter les difficultés de l’autonomisation.

Ce « mouvement » reste-t-il très marginal ou touche-t-il de plus en plus de monde, de tous bords ? Exemples de parcours originaux rencontrés sur votre chemin ?

Ce mouvement touche des personnes de tous bords car il est maintenant officiellement établi que les choses ne peuvent plus continuer comme ça !

Collectivement à l’échelle du pays, la résistance au changement est énorme, ainsi qu’en témoigne la mesquinerie du Grenelle de l’environnement. Mais individuellement, la force qui pousse à changer peut heureusement aussi être grande !

Les RMIstes et les chômeurs auquel le reclassement n’offre que des leurres, ont tout à gagner à chercher leur bonheur ailleurs. Disposant de tout leur temps, et n’ayant qu’un accés restreint à la consommation, ils sont à l’origine des expériences les plus originales et créatrices. Les personnes agées, elles, se tournent vers des préoccupations plus essentielles que la vaine course qui a trop longtemps mobilisé leur attention... Elles aussi en ont aussi le temps, et en plus, elles en ont souvent les moyens !

Pour des familles, c’est la volonté de s’offrir un cadre de vie propice au bien-être, dans le présent, et de contribuer à ce qu’il y ait un futur viable.

Et de plus en plus, pour le meilleur et pour le pire aussi, il y a les entrepreneurs, qui trouvent là un marché propice à leurs affaires. Ce mouvement n’a donc rien de marginal ! Au contraire, Deleuze disait : "La minorité, c’est tout le monde ; la majorité, c’est personne !". S’en rappeler donne de la force...

Ecolieux, ecovillages, oasis en tous lieux…etc. font référence à des projets collectifs. L’autonomie passe-t-elle forcément par des projets collectifs ? En quoi peuvent-t-ils aider à y parvenir ?

A moins de manger les plantes sauvages qui poussent toutes seules dans la nature, de se chauffer du bois mort tombé au sol, d’habiter dans une petite cabane de branchages et de ne se déplacer qu’à pieds, il est nécessaire de faire appel aux autres pour vivre.

Peu de personnes envisagent de quitter à ce point le confort moderne qu’elles pourraient se passer des autres. A ce niveau de confort contemporain, l’efficacité dans un domaine n’est atteint qu’au prix d’une certaine spécialisation.

Monter une éolienne demande du temps, des compétences que tout le monde peut acquérir, mais pendant ce temps là, on ne construit pas la phytoépuration ! Alors on peut s’associer, s’entraider. C’est le réseau éco. Et si ces autres personnes avec lesquelles on échange ne sont pas trop loin, c’est mieux.

Et si même elles sont tout près, et qu’on peut vivre au quotidien avec elles la recherche de qualité, y compris dans les relations, alors c’est motivant ! Et c’est un écovillage, un écohameau, un écolieu, un oasis...

Autonomie ou individualisme ?

Parallèlement, en quoi l’autonomie est-elle différente de l’individualisme et de l’autarcie ?

Cette recherche d’autonomie est motivée par l’attention portée à la vie dans son ensemble, par le soucis de ne pas nuire à son prochain ici ou à l’autre bout de la planète, aujourd’hui ou demain. C’est donc bien à l’opposé d’un individualisme égoïste.

Peut être pourrait on parler d’individuation, c’est à dire d’émancipation par rapport aux valeurs inculquées par l’éducation et la publicité, notamment, et donc de recréation de soi-même. En tout cas, concrètement, l’autonomie passe par de nombreux échanges locaux, ou moins locaux.

Pouvez-vous nous parler de votre itinéraire personnel sur ce chemin d’autonomie ?

Une fois mes études finies, je me trouvais dans une situation où j’étais sensé me faire embaûcher, mais je sentais que ce scénario n’était pas le mien. Faute d’inspiration, je me suis autorisé une année sabbatique en Inde.

Là-bas, j’ai découvert combien nos modèles occidentaux étaient ... absurdes au regard de la possibilité de vivre bien, heureux et tout à fait en dehors des modèles consumméristes. De retour en France, je n’ai pas trouvé la correspondance. J’habitais à Paris, et me laissait embaûcher comme informaticien. Ce travail, très créatif, s’est révélé passionnant, mais je savais désormais que ce n’était pas là ma vie. Sans idées précises, je devais néanmoins me mettre en route pour la trouver ! Ce fut un arrachement progressif, qui a duré 3 ans...

Pendant cette transition, Paris m’a appris le tai chi chuan et l’art contemporain, les squatts artistiques m’ont appris une certaine liberté, le fonctionnement participatif, la beauté forte de l’improvisation, et certaines de mes limites.

Enfin, j’ai rompu avec mon emploi, et suivi une troupe de théâtre de rue et de performances. Je suis finalement arrivé dans un écolieu libertaire dans les Cévennes...

Les résistances au changement, et les remèdes

Pouvez vous nous parler des freins et de leurs remèdes ?

Les motivations sont aussi diverses que les freins. La tâche est rendue plus difficile par le fait qu’il faut allier des aptitudes généralement contradictoires. Ainsi, la passion qui anime les porteurs de projets doit se conjuguer avec une grande écoute ! Une bonne communication est essentielle au sein du groupe, sinon les non-dits viendront à bout de l’enthousiasme, ou bien le groupe qui se serait complu dans de beaux sentiments et une unité de façade se dissoudra au moment de signer un acte devant le notaire... Des techniques de communications non violentes existent. Par ailleurs, un projet équitable cherchera à allier l’intégration égalitaire de personnes sans capital, avec les soucis de sécurité des apporteurs de capitaux. Cela demandera une structure juridique adéquate, un respect réciproque, et une organisation interne adéquate.

Pour chaque difficulté, il y a des outils adaptés, ou des personnes ressources qui peuvent aider. On en trouve les contacts dans la revue Passerelle Eco ! Et on peut y passer une annonce pour trouver ce qu’on cherche ...

Au final, il faut surtout savoir allier la force d’une vision ou conviction durable, et l’adaptation à la réalité du terrain et des évènements. C’est un apprentissage permanent ...


4 votes

12 messages

  • A l’origine de la revue ... « Reconquérir sa vie, Avancer vers l’autonomie »

    Le 15 mai 2009, par cat

    Tout simplement excellent. Démarche intelligente, claire et réaliste. Merci

  • « Reconquérir sa vie, Avancer vers l’autonomie »

    Le 25 février 2009, par X

    merci ça fait plaisir de lire un topo si clair, pas idéologiste et réaliste

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