Elus présents :
– Odile Blanc à Bourg Les Valence (26)
– Fabien Puzenat à Lagorce (07)
– Pierre-Gilles Bellin à St Gonlay (35)
– Aucun maire n’était présent
Q : Les élus ont-ils des outils, des moyens d’échange entre eux et avec les citoyens pour parler des initiatives innovantes, écologiques, etc... ?
R Odile : Chaque lundi à Bourg Les Valence, les élus de la majorité municipale se réunissent entre eux. Il est possible d’y ajouter un point à l’ordre du jour. Des réunions publiques sont aussi organisées quand il y a un projet précis qui se met en place. Elles permettent au public de s’approprier le projet, de poser des questions, etc. Il y a également sur notre commune cinq structures sociales (des maisons de quartier, des centres socio-culturels, etc.) qui réunissent des groupes de réflexion et des commissions sur la citoyenneté ou sur l’environnement.
R Pierre-Gilles : Il y a une complexité entre la commune, la communauté de communes et ceux qui y ont des enjeux financiers comme le syndicat des eaux (Veolia). La superposition des tâches rend l’avancée des projets très complexe.
Q : Qui prend les décisions pour la construction d’HLM, leur conception et leur gestion ?
R Odile : On ne parle pas d’HLM dans ma commune mais d’habitats à mixité sociale. C’est la commune qui décide, ou le service de l’urbanisme s’il existe. La commune peut également déléguer à des aménageurs sociaux.
Q :Quelle implication avez-vous par rapport à la conception du Plan local d’Urbanisme ?
R Fabien : On peut intervenir. Sur notre commune, on s’est engagé à aider des exploitants agricoles à s’installer. Les projets écologiques autonomes que les citoyens proposent seraient bien moins chers que les solutions conventionnelles mais quand la majorité des élus appartiennent de près ou de loin à Veolia, ce n’est pas facile de les défendre !
R Pierre-Gilles : On a trop peu de budget pour avoir de la marge de manœuvre. On ne réfléchit pas assez à la manière de faire des économies. Le pouvoir d’achat des habitants ne permet pas qu’on augmente nos ressources. Pour économiser, on pourrait baisser le nombre d’emplois publics, ce qui n’est pas évident ! Les élus ne savent pas forcément gérer un budget ; ils devraient être formés ou guidés pour cela.
Q :Quelle marge de manœuvre avez-vous pour demander des aménagements écologiques dans les logements sociaux ?
R Odile : Les bailleurs sociaux nous répondent que c’est trop cher.
Q :Et pour encourager des toilettes sèches et des systèmes de phyto-épuration ?
R Pierre-Gilles : Les pressions de divers bords sont nombreuses mais on a les moyens que l’on se donne. Un maire pourrait encourager de tels aménagements même si cela va à l’encontre du préfet !
Q :Quelle est votre position face aux habitats nomades ou légers ?
R Fabien : Au cas par cas. J’ai besoin de savoir comment vous gérer vos déchets, le traitement de l’eau, etc. On a besoin de garde-fous. A Lagorce, on est prêt à encourager ce genre d’aménagements s’ils sont faits dans les règles de l’art. Si votre système de phyto est réalisé par une association experte comme Eau Vivante et que des tests prouvent la qualité des eaux rejetées, alors nous n’y verrons pas d’inconvénient.
Intervenant : Valence a investi des millions d’euros pour créer des boulevards bétonnés sans aucune vie. La ville aurait pu investir la même somme dans des projets intelligents. Le problème est que les femmes, les jeunes, les immigrés, les ouvriers, etc, ne sont pas à l’assemblée nationale ni aux conseils municipaux. Les décisions prises ne tiennent donc pas compte de leurs réalités. Les budgets participatifs sont intéressants comme à Porto Allegre. On pourrait par exemple réunir les gens d’un quartier et leur demander quelles seraient leurs priorités locales.
R Odile : J’ai proposé la démocratie participative à Bourg Les Valence et on m’a répondu qu’il n’y a pas assez d’habitants pour cela, alors que nous sommes 19 000 !
R Fabien : Si on veut que les élus agissent, il faut l’implication des citoyens. Allez demander un budget participatif à votre commune. Mobilisez vous. Regroupez vous. Pour poser des questions au conseil municipal, il faut les soumettre à l’avance. Si vous y allez nombreux, vous établirez un rapport de force.
R Pierre-Gilles : Le problème est que les élus n’arrivent pas au pouvoir par leurs compétences mais par leur capacité à éliminer les autres. Il est très difficile aujourd’hui pour certains élus de se positionner à l’encontre de la majorité de leurs collègues, des autres élus. Ce qu’il faut, c’est donc un changement institutionnel complet pour créer une démocratie authentique.