Dans la Nature
Quand une forêt ou un terrain sont dégradés, la nature commence le processus de guérison en envoyant des plantes robustes qu’en d’autres circonstances, on appelerait des mauvaises herbes. De par leur implantation, ces plantes pionnières forment un mulch et commencent à arrêter l’érosion. Elles fixent les nitrates et rendent accessible à d’autres plantes les nutriments présents dans le sous-sol. Elles rétablissent le délicat équilibre des micro-organismes du sol et peu à peu créent de l’humus. Avec le temps, le sol parvient à accueillir des fleurs et d’autres herbes, des plantes vivaces. Avec le temps, ce sont des buissons et des arbres pionniers ou des vignes qui parviennent à pousser. Et finalement, les conditions deviennent favorables pour des arbres adultes, et là, c’est une véritable forêt qui s’établit. Si l’état de dégradation initial est bien avancé, ce processus peut nécessiter jusqu’à un siècle, voir plus.
Imiter la Nature
Pour restaurer un paysage, on peut accélerer ce processsus naturel de succession des espèces en plantant plusieurs espèces utiles au même moment, et ensuite en les laissant évoluer naturellement. Si on observe attentivelent, on voit alors les équilibres se transformer. Il est alors possible de guider le système jusqu’à sa maturité, avec le minimum d’intervention pour un résultat optimal.
Dans une prairie surpâturée, par exemple, on pourra introduire un certain coléoptère bien adapté aux chardons. On peut planter des légumineuses annuelles ou vivaces pour fixer les nitrates au sol ; des espèces utiles comme la luzerne, la consoude, et des échinacées (fleurs des prairies) aideront le système à évoluer. Pour bien lancer la régénération, on peut introduire le long des clôtures des arbres pionniers favorables, comme le robinier ou faux acacia. Ainsi, bien que le champ doive au début être protégé du bétail, il pourra après quelques temps être pâturé, et il produira aussi du bois de chauffage, des herbes et des fruits.