Février 2006 : Tout va bien au jardin
Les fèves et les petits pois poussent ; l’aillet est magnifique ; les carottes pointent leur nez ; les salades sont prometteuses ; il y a de la roquette partout ! La jardinière est en forme et pleine d’espoir, d’enthousiasme et de courage, sereine même pour l’année à venir, forte d’une première année d’expérience.
Pas d’attaque, comme l’an dernier, d’oiseaux qui dévorent tout ; je pense que c’est en grande partie du au fait que le terrain n’est pas nu (les oiseaux adorent venir gratter dans de grandes étendues de terre fraîchement retournée ...)
Un nouveau terrain, plus grand, est prévu ainsi que l’embauche d’un deuxième salarié en avril.
Un chantier collectif a réuni pas moins de 36 personnes en comptant les enfants. Adéliens et selistes confondus. Cette année, la plupart des adéliens se sentent vraiment responsables du jardin et beaucoup s’impliquent ; c’est un vrai bonheur pour moi cette convivialité, cette solidarité autour de notre production de légumes et c’est vraiment ce que je souhaitais, que chacun se réapproprie sa nourriture..
Début avril 2006 : Des bonnes et des mauvaises nouvelles
D’abord les mauvaises :
Le nouveau terrain n’est toujours pas prêt...
Toujours personne en vue pour le deuxième emploi...
Les bonnes nouvelles :
La nouvelle terre est très bien pour le maraîchage et il y aurait une couche d’argile imperméable dessous qui ferait que le sol resterait humide même l’été ! :-)) Je me décarcasse un max les méninges pour voir ce que je peux semer sur les autres terrains (que l’on doit rendre fin juin) en attendant le nouveau, et pour qu’il y ait le moins de creux possible dans la production entre les deux...Il y aura quand même un retard avec les haricots verts, les carottes et les blettes.
Début mai : après bien des péripéties, le nouveau terrain est enfin prêt
Le montage de la nouvelle serre (20mX4,50m) s’est effectuée dans une bonne ambiance avec une quinzaine de personnes et elle a même été baptisée au champagne ! Cela a représenté environ 70heures de travail sur 2 jours.
En plus de ma petite expérience dans ce domaine, les compétences des uns et des autres et la mise en commun de nos capacités a été très riche. Vive l’intelligence collective !
J’ai décidé de faire de la culture en buttes sur ce terrain car il est très hydromorphe (il retient l’eau) et risque l’inondation à la moindre pluie un peu forte, ceci malgré les fossés creusés tout autour. C’est aussi un bon moyen pour que les nombreux visiteurs marchent bien dans les allées et non sur les planches cultivées.
De plus je souhaite pailler un maximum : cela permet une culture économique en eau, moins de désherbage et apporte de l"humus. En plus de la paille bio achetée, nous récupérons les tontes des adhérents et ramassons l’herbe fauchée sur le terrain alentour.
Nous avons donc commencé à faire les buttes (il y en a environ 100 à faire, soit un peu plus d’une par adhérent de Terre d’ADELES ) et au fur et à mesure nous repiquons et paillons les premiers plants qui n’en peuvent plus d’être dans leurs barquettes et godets (il y en a bien 2 000 qui sont prêts ) ...
Nous n’avons pas encore l’eau !... Heureusement il pleut parfois un peu, le temps n’est pas aussi chaud que l’an dernier ; de plus l’eau sous le paillage à tendance à remonter par capillarité sur ce terrain , ce qui sauve nos cultures !
Fin mai
Enfin un autre salarié probable ! Toujours pas d’eau...
Je travaille encore plus d’heures que l’an dernier, mais physiquement je tiens beaucoup mieux le coup ! J’ai un copain, surnommé Albert ou « le poulet », qui me suit partout sur le terrain : un magnifique faisan !
Sinon, le travail en équipe, l’entraide et la solidarité permet la réalisation d’actions assez incroyable ! Un convoi de bidons d’eau et un chantier collectif qui a rassemblé suffisamment de monde a permis d’arroser plus de 1 000m2 de culture (38 buttes sont faites) à l’aide de bouteilles et d’arrosoirs ! Et de sauver ainsi les cultures du Jardin d’ADELES. Je signale que le paillage et l’arrosage à la bouteille à l’avantage d’économiser énormément l’eau et permet de mesurer la dose pour chaque plant au quart de verre près !
Nous participons à la semaine du développement durable qui a lieu du 29 mai au 4 juin 2006
Le développement durable au Jardin d’ADELES, c’est :
- Une production bio : pas d’intrant de pesticides ni d’engrais de synthèse.
- Une production locale : peu de transport des légumes (production à 5km du lieu de la distribution, dans le quartier où habite la plupart des abonnés-paniers).
- Une production peu consommatrice en eau : culture en buttes paillées, projet de cultures avec BRF (Bois Raméal Fragmenté).
- Une production peu consommatrice d’énergie : légumes de saison et pas d’outils à moteur.
- Une production sans déchet ni gaspillage : recyclage intégral des tontes, débroussaillage et reste de légumes ; de plus, toute la production est vendue d’avance avec le système AMAP et il n’y a donc aucune perte.
- Préservation de la biodiversité : production de légumes anciens, oubliés ou méconnus.
- Une production conviviale : les abonnés-paniers participent aux cultures et récoltes.
- Une consommation solidaire : solidarité avec les producteurs, solidarité avec un projet de paniers selidaires.
Je recherche une formation de culture en buttes, classique ou par bénévolat, de préférence dans les départements proche du var. Je voudrais pouvoir me lancer dans mon jardin et y réussir afin de pouvoir attirer d’autres personnes à cette forme de culture. Rapidement puisque c’est encore la bonne période. Merci de votre aide et de votre réponse directement sur mon adresse : nicole.chelli@aliceadsl.fr