Le Village de Terre Crue

Le domaine

Il s’étend sur 16 hectares où chacun doit travailler à l’autosuffisance alimentaire du collectif (agro-pastoralisme biologique) et à différents ateliers. La particularité est qu’au Village “la personne se reconstruit en construisant sa maison”.

Le Plan du Village

Larrangement concentrique des maisons du village évoque la recherche utopique d’une ville idéale.

L’ouverture de chaque maison vers une place centrale en cercle reconstitue la place du village où chacun se voit et se rencontre.

La proximité est susceptible de rassurer les nouveaux arrivants précarisés, mais le contrôle social induit peut être difficile à supporter pour des personnes (devenues) autonomes.

Aujourd’hui la plupart des résidents habite à la ferme et, en plus des 2 maisons affectées à l’accueil d’urgence, une seule personne habite “une maison du cercle” ( 4 personnes prévues en 2001).

Quand les constructions seront achevées, le bâtiment central remplacera la ferme en tant que résidence communautaire.

Les tâches quotidiennes

Elles donnent une reconnaissance à l’individu et font fonctionner le collectif :

– Agriculture  : maraîchage biologique - vergers - élevage - soins aux chevaux de trait ...

– Constructions  : production de briques de terre crue - réalisation de bâtiments d’exploitation, de pavillons d’hébergement.

–  Entretien : espaces verts du domaine - réparations diverse bâtiments, outillage... En plus d’une douzaine de résidents, le Village accueille entre 30 et 40 CES sur ces métiers.

–  Des ateliers “environnement et économie alternative” (solaire, éolien, pisciculture, phyto-épuration) attendent des financements.

Les résidents

Chômeurs de longues durée, en grandes difficultés sociales.
Ils peuvent adhérer à l’association, mais, étant écoutés sans être adhérents et ayant d’autres intérêts, ils ne le font pas.

Le lien spirituel promu au sein du groupe est la citoyenneté et l’autonomie de personnes en difficulté.

Le lien physique est la Terre, planète mère et nourricière, matériau disponible pour nourrir et abriter les hommes.

Une fois autonomes, ils restent ou s’en vont, en travaillant sur place ou à l’extérieur, selon leur souhaits.
Tandis que le règlement intérieur privilégie l’hygiène de vie, les habitants acquièrent des compétences techniques et des repères sociaux qui préparent leur sortie dans une entreprise ou avec un projet d’entreprise personnelle.

En effet, en regard de la désertification des espaces ruraux, des personnes ayant appris comme ici à s’alimenter et à se construire un toit à partir des ressources locales peuvent valablement s’installer et exploiter des terres en friche. C’est une ouverture vers la redistribution du paysage agricole au profit des plus démunis.

(Sur cette photo, on voit par en dessous que les toitures sont posées sur des "voutes nubiennes" en brique de terre crue comprimée, oeuvre de ces nouveaux artisans qui redécouvrent des gestes traditionnels en d’autres terres)

Terre Crue et Solidarité Internationale

Les programmes de solidarité internationale apprécient également les techniques déployées par Le Village. Certes, nos actions ne sont pas directement transférables, mais nous avons engagé une relation d’échange avec des organisations privées de pays africains, prenant en compte nos démarches et besoins réciproques, et s’appuyant sur les connaissances et compétences des hommes qui les constituent.

C’est l’association 3T.C.I. (Tradition, Technique, Terre, Coopération Internationale) qui développe cet aspect et élabore des projets avec des partenaires congolais, béninois, ...