Cet article a été initialement publié dans Passerelle Eco n°12. Depuis 1999, Passerelle Eco est une revue trimestrielle d’écologie pratique et de lien entre les initiatives alternatives : abonnez-vous !
Amis lecteurs, trices, salut !
Avec la méthode suivante vous allez pouvoir goûter facilement aux joies de la lacto-fermentation (pluriel rappelant qu’il n’y a pas que le chou dans la vie et le jardin...). Même et surtout les citadins !
Il vous faut : des pots en verre, à couvercle vissé ou à joint de caoutchouc, des légumes frais, un couteau et une planche à découper, une râpe, du sel gris non raffiné, un pilon pour tasser, et des aromates si vous voulez.

Jardiner pour produire nos calories vitales, en vue d’une meilleure autonomie alimentaire. Conserves et recettes de fin de saison. Groupements d’achats locaux et relocalisation solidaire du lien (...)
Et c’est parti !
- laver les pots
- éplucher, laver, râper/couper les légumes en tout petits morceaux
- ébouillanter quelques secondes les pots et leurs couvercles
- remplir les pots avec les légumes en tassant au maximum pour chasser l’air
- verser par-dessus du sel, une cuillerée à soupe pour un bocal d’un litre
- ajouter de l’eau tiède ; laisser l’eau remplir les éventuels vides d’air, puis compléter juste pour couvrir les légumes. Si quelques morceaux flottent un peu, ce n’est pas grave
- fermer sans serrer les couvercles à fond ; laisser 2 à 3 jours à température ambiante (moins longtemps en été), à l’abri de la lumière, pour démarrer la fermentation
- puis bien serrer les couvercles, et mettre au frais pendant un mois minimum avant de pouvoir déguster
- à l’ouverture, vérifier à l’odeur que la fermentation s’est bien déroulée
- facultatif mais instructif : comparez aux produits du commerce...
Voilà, c’est tout simple.
Vous n’avez pas besoin de beaucoup de place. Vous pouvez étaler vos productions en fonction de vos envies et de votre disponibilité. Si un pot est raté - ce qui peut arriver avec des aliments vivants - vous perdrez peu de produit. Vous suivez le rythme...des légumes = surplus du jardin, produits de saison.
Chaque pot pourra être différent
Plein de mélanges à tester et de saveurs à découvrir... Par exemple je n’obtiens pas les mêmes saveurs et le même croquant quand j’utilise des variétés de choux différentes.
Vous bénéficierez d’une conserve vivante, jusqu’à l’hiver et plus, dont le goût évolue avec le temps. Elle contient des vitamines (non chauffée) et même d’autres que celles qui se trouvaient à l’origine dans le légume. Vous réutilisez intelligemment vos emballages. C’est plus écologique que de les acheter-jeter et même que de les collecter-recycler (coût énergétique)
Quelques observations avant de vous quitter :
– Si vous n’avez pas d’eau de source, vous pourrez utilisez celle du robinet, ça marche quand même
– Pour vous lancer, un exemple de mélange ayant obtenu un franc succès : oignon, carotte, navet, topinambour
– Certains légumes font rapidement du jus quand on les tasse (oignon, navet..), d’autres non (carotte...). Avec les premiers vous mettrez donc beaucoup moins d’eau. Je vous conseille de panacher légumes juteux et légumes « secs »
– Mettez des épices ! Thym, laurier, genièvre...
– Encore un truc : je mets la même quantité de sel, mais en trois fois, au fur et à mesure que je remplis le pot : dès le début, le jus sort mieux des légumes, ce qui évite les bulles d’air au fond du pot, là où l’eau a plus de mal à descendre
– Vous aurez certainement du jus qui s’écoulera de certains pots pendant la fermentation, surtout si vous n’avez pas de cave et que vous les stockez dans un placard pas trop chaud comme je le fais. Pas de panique, c’est normal. Prévoyez juste un plateau pour le recueillir et éviter les taches. Nettoyez de temps en temps l’extérieur du pot avec une éponge pour éviter les moisissures
– Enfin, ne consommez pas trop de lacto-fermentations. C’est un aliment assez acide et qui contient du sel. Il ne faut donc pas en abuser. Considérez-le comme un complément alimentaire stimulant l’appareil digestif. Une cuillerée à soupe de temps à autre dans votre salade suffit pour la transformer complètement aux niveaux gustatifs et nutritionnels.
Je vous souhaite de bonnes fermentations et vous dis à bientôt pour de nouvelles auto-productions autonomisantes.

Autoconstruction en bois cordé, jardinage bio, chronique des écolieux de vie... Le n°12 de la revue propose des articles sur l’écologie pratique, des témoignages, l’actualité et la présentation de (...)
Bonnjour, quand le bocal perd de la saumure faut il en rajouter pour que les légumes restent immergés merci