N°10 : « Notre empreinte écologique »
En 2002, nous publions un article sur la notion d’empreinte écologique. Ce dossier simple mais assez complet tient sur 8 pages. Il y est énoncé que notre mode de vie occidental, n’est ni généralisable ni durable, car il consomme l’équivalent des ressources de 3 à 5 planètes... aussi militant écolo qu’on puisse être individuellement ! Mais alors, si la croissance et le progrès matériel tel que nous les connaissons ne peuvent durer, que va t il se passer... et que pouvons-nous faire ?
On en déduit les principaux axes de l’écologie en pratique, qui structure la permaculture, les écovillages... et la ligne éditoriale de Passerelle Eco.
Les notions théoriques sont illustrées par un test "Calculez votre empreinte écologique » qui s’appuie sur des travaux de recherche scientifique en les rendant accessibles et ludiques.
Pendant les 15 ans qui suivent, la revue diffuse les éco-savoir-faire collectés sur le terrain, mutualise les retours d’expériences et diffuse les bonnes pratiques dans les domaines de la permaculture, du vivre-ensemble, de l’autonomie, de l’auto-éco-construction et des alternatives en général (alimentation, santé, culture, dynamique des groupes, CNV, écoféminisme, énergies renouvelables, éducation, etc.) À partir du n°15, la revue Passerelle Eco présente les principes de la permaculture à son lectorat et en étudie des applications. En 2007, nous traduisons et éditons le livre Graines de Permaculture, puis Premiers Pas en Permaculture. En 2012, nous traduisons et éditons le livre Introduction à la Permaculture, de Bill Mollison : un livre de référence. Nous complétons ce balayage de la permaculture
– par le livre Faire Ensemble est édité en 2015. il présente des outils participatifs pour les groupes, et certains visent spécifiquement à faire le diagnostic d’une région puis à en développer la résilience
– par la méthodologie de conception en permaculture, avec le livre Design en Permaculture.La notion d’effondrement qui se diffuse largement à partir des années 2015 est une suite logique au constat exposé dans le n°10 : notre mode de vie pille et pollue les ressources de l’équivalent de 3 à 5 planètes, et évidemment, ça ne peut pas durer.
N°66 : L’effondrement écologique et social ; et la transition intérieure"
En 2018, c’est un numéro entier qui est consacré à l’effondrement. L’approche est douce, progressive et humaine, et bénéficie des conseils de Pablo Servigne. Car la perspective de l’effondrement secoue, fait peur, bouleverse, rend fou. Certains la rejettent comme étant démobilisatrice, d’autres y succombent et tombent dans la dépression. C’est une perspective dure à avaler, difficile à traverser. Un bouleversement personnel profond.
La revue présente des ateliers pratiques en groupe pour aider à digérer et traverser ces difficultés. La résilience se construisant à l’échelle d’un territoire, d’autres ateliers sont décrits pour élaborer des actions à l’échelle de la bio-région.
Un autre dossier présente le concept de lowtech. La plupart des articles pratiques de Passerelle Eco proposent des solutions low tech même si elles n’emploient pas le terme. En permaculture, on parle de solutions appropriées. Yvan Illich parle de solutions conviviales. C’était le moment de présenter ce concept et de l’inscrire comme cadre écologique et politique légitimant ces solutions...
Pablo Servigne y partage sa vision, qui fait singulièrement écho à la démarche de Passerelle Éco et du réseau écovillage global.
Enfin, un autre article présente ce que ça donne concrètement sur un écolieu, lorsque qu’un groupe conscient de la perspective de l’effondrement décide d’ancrer profondément son écolieu de vie de manière résiliente. Car l’effondrement, ce n’est pas un accablement définitif. Ce peut être un ressort pour nos actions et pour notre vie.
N°69, de avril 2019 « La Permaculture face à l’Effondrement »
Le n°66 ayant introduit avec une relative douceur le concept d’effondrement, et le concept s’étant par ailleurs répandu assez largement dans la société, et il est possible d’aller plus loin.
C’est avec Claire et Gildas Verret, professeurs de permaculture certifiés et créateurs d’un bastion de résilience, que Passerelle Eco aborde le sujet "La permaculture face à l’Effondrement ».
En effet, la permaculture, dés sa conception, est une solution pour un mode de vie durable. Bien qu’initialement il centre son approche sur l’agriculture (Bill Mollison, auteur du livre "Introduction à la Permaculture" est biologiste), il décline ensuite les principes universels de la permaculture à toutes les formes d’activité humaine. À partir de 2006, Rob Hopkins applique la permaculture aux sociétés et aux milieux de vie urbains et donne naissance au mouvement des Villes en Transitions.
Clairement, la permaculture est conçue comme un remède à l’effondrement, ou, quand c’est trop tard, une manière de mieux le traverser
Dans Passerelle Eco n°69, il y a 2 parties :
– une partie factuelle (rappel des faits et des chiffres) et prospective (évocation de scénarios possibles). Comme ça amène à évoquer des scénarios très moches, un soin particulier est apporté pour l’illustration.
– une partie pratique : concrètement que mettre en oeuvre dans nos vies ? En cas de crise et d’urgence : que préparer ?
L’expérience de Claire et Gildas Veret autour de la conception et de la mise en place de leur écolieu en tant que bastion de résilience :
- La rénovation, la gestion de l’énergie, de l’eau, de l’alimentation, des relations avec l’environnement humain local.
- Le bilan chiffré des consommations, des récoltes et du temps consacré
- Ce qu’il faut compter et comment le compter pour mesurer l’efficacité d’une démarche permaculturelle avec la perspective de traverser l’effondrement.
N70 de Juillet 2019 : l’alimentation
C’est un retour aux sources de la permaculture que propose ce n° : l’autonomie alimentaire et l’alimentation : un des besoins vivriers les plus criants pour tout être vivant.
Le dossier partage différentes bonnes pratiques autour de l’autonomie alimentaire.
Claire et Gildas Véret présentent une nouvelle facette de leur conception de la permaculture : elle doit viser l’autonomie vivrière. Loin des habitudes jardinières qui visent à agrémenter les salades de saveurs délicates assurant un minimum de calories pour garder la ligne, il faut, en période d’effondrement, s’assurer le nombre de calories nécessaires à la vie... et ce n’est pas évident !
Le dossier présente un tableur permettant de calculer les calories produites par un plan de culture, et d’ajuster ses choix et ses quantités jusqu’à pouvoir nourrir la vie de votre foyer ou de votre voisinage. Bien entendu les échanges locaux sont toujours possibles.
Le numéro présente aussi :
– faire de savoureuses conserves en fin de saison pour gérer l’abondance du jardin et en profiter pendant l’hiver,
– le lien local consommateur-paysan avec des exemples de groupements d’achat et de marchés autogérés,
– une perspective de société végane
– la cueillette, une démarche intérieure d’ouverture à la nature qui renoue avec des pratiques ancestrales
Mais de toutes façons,l’effondrement est inéluctable et il aura bien lieu.Il faut si préparer,mais seulement dans l’environnement auquel je vis çà ma paraît difficile et je devrai aller vivre dans un écovillage.