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Autoconstruction d’une maison de paille à Carapa

le 9 décembre 2003

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Les murs en botte de paille et la toiture en bardeaux

3ème partie : les murs, la toiture et les ouvertures

Une fois la charpente montée, reste à la remplir et à la couvrir. Pour ce faire, Olivier utilise des bottes de paille bio, et des bardeaux de bois.

Les murs

Comme préparatifs j’ai creusé les arrivées d’air entre le foyer central et l’extérieur de l’enceinte, mis en place les passages des tuyaux d’eau et des fils du téléphone et de l’électricité, et coulé une semelle de mortier de la largeur du futur mur, servant en éloigner la base du sol. Une feuille de feutre bitumé isole ensuite la paille de la semelle. (En fait, en raison de l’humidité, il aurait mieux valu monter un muret en pierres et mortier de 30 ou 40 cm de haut.)

Les bottes de paille ont été achetées (environ 12F la botte) chez un producteur bio de la région, à qui j’avais demandé de les serrer plus fort que d’habitude, ce qui fait qu’elles étaient lourdes (15 à 20kg) et bien tassées. Pour monter le mur, les bottes de paille ont été empilées à sec, deux par deux et bloquées entre les poteaux périphériques verticaux. Les poteaux se retrouvent donc au cœur du mur, ce qui donne une pièce d’un diamètre utile de 6m50, et d’une surface de 33m². Les creux entre les bottes sont comblés par des faisceaux de paille serrés par de la ficelle.

Un enduit a ensuite recouvert la paille. La composition des trois couches en a été :
 1ère couche : 2 volumes de sable + 1 de chaux hydraulique + 1 de chaux aérienne + eau
 2ème couche : 4 sable plus fin + 1 chaux hydraulique + 1 chaux aérienne + eau
 3ème couche intérieure : 3 sable blanc fin + 1 chaux aérienne + eau ; extérieure : 3 sable jaune + colorant + 1 chaux aérienne + eau

La première couche peut s’accrocher directement sur la paille, sans aucun grillage. Il suffit d’y aller franchement avec la truelle (ou avec un compresseur). Des coups de main sont vraiment bienvenus !

Le mur extérieur est protégé au pied par une collerette de croûtes de bois et en haut par l’avancée du toit ...

la toiture

Les bardeaux sont des petites tuiles de bois qui peuvent se fabriquer avec quelques outils simples et un peu de temps. Personnellement, je les ai achetés tout faits ce qui revient à un peu plus de 120 F le m². Elles peuvent être soit fendues, comme à la hache, soit coupée-sciée. Une face fendue respecte mieux les lignes du bois, l’eau glisse mieux dessus, il ne se déforme pas, ne se fend pas, et se conserve mieux De plus, étant moins réguliers, ils rendent un trés beau visuel lumineux.

J’ai utilisé du thuya (= red cedar) avec une face fendue et une face resciée en biseau, plus facile à poser. Il existe également des fabricants de bardeaux en châtaignier, en robinier et en mélèze, bois qui ne nécessitent pas de traitements. (voire des exemples de fournisseurs en EcoAnnonce Contacts Construction )

Les douzes perches de la charpente sont reliées par des liteaux traités au sel de bore, chevillés, sur lesquels sont fixés les bardeaux avec des pointes galvanisées. Un recouvrement d’un tiers de chaque bardeau sur son voisin du dessous permet une bonne étanchéité. Des coupes d’angle sont nécessaires aux raccords des douze pans successifs.

Dans les teepee, on essaie toujours de faire dépasser les perches autant que possible, comme des antennes. Dans l’écologis, cela pose des problèmes d’étanchéité au niveau où les perches traversent la toiture, mais ç’aurait été trop dommage de couper les perches ... je les ai donc laissé pointer vers le ciel !

La toiture se termine juste au dessous du plexus, là où les six perches la traversent, par une coupole formée par une poterie en forme de grand plat rond renversé, supporté par une jante de moto posée sur des liteaux. Un solin, sortie de cheminée, est inclus à la toiture.

Pour la gouttière, des bambous de gros diamètre ont été utilisés.

Les ouvertures

Deux fenêtres de toit ont été incluses lors de la pose des bardeaux, une à l’Est et une à l’Ouest, pour éclairer l’étage et même le rez de "chaussée" grâce à des ouvertures vitrées dans le sol de l’étage. Au rez-de-vallée, des encadrements de planches ont été prévus dans la paille pour y placer des fenêtres aux points cardinaux. Celles-ci ont été soit récupérées, soit faites sur mesure.

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Il y a une grande baie vitrée au Sud à laquelle il est encore prévu d’ajouter une véranda sur un socle de pierres accumulatrices de chaleur, afin de bénéficier de quelques m² supplémentaires et d’avoir un espace agréable à vivre en Hiver.

Une porte a été installée au Nord-Ouest vers les toilettes, et la porte d’entrée, à l’Est, a été faite sur mesure par Hugues, installé également à Carapa.

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Article publié dans Passerelle Eco n°8 - Photos par Jean Luc Girard


13 votes

15 messages

  • > 30. Les murs en botte de paille et la toiture en bardeaux

    Le 24 janvier 2004, par marie jeanne

    bonjour, je fais une maison en paille, j’en suis à refléchir sur les ouvertures, en fait j’ai simplement laissé des espaces vides ds les murs qui correspondent à mes futures ouvertures. je n’ai pas de cadres, je ne sais plus trop comment me dépatouiller avec ça ; faut il des apuis de fenetres pour éviter le ruisselemt sur les murs, comment fixer ces appuis de fenetres ? J’ai un étage, je cherche à isoler phonétiquemt, quels matériaux choisir pour éviter d’etre genée par les bruits d’impact ; pour l’isolation au toit j’ai fait un mélange : copeaux bois, sable, chaux ; j’ai du poser le lambris des chambres avant la toiture pour utiliser cette technique. quels matériaux pour les cloisons si je renonce aux 1/2 bottes (qui utilisent trop d’espace) merci pour votre présentation de maison ; nos choix architecturaux st tres différents : je vis en bretagne , ma maison est donc couverte d’ardoises ; c’est un carré de 12ms sur 12, avec un poele à bois central, un préau juste pour me faire plaisir, un cellier pour ranger bois, outils jardin, vélos et surtout mes bottes crotteuses...je fais de l’agriculture bio merci marie jeanne

    • > 30. Les murs en botte de paille et la toiture en bardeaux

      Le 11 février 2004, par juju

      bonjour marie-jeanne(quel jolie prénom)le mieux pr tes fenetre serait qnd m^de pouvoir reposer sur un cadre dont la partie inférieur serait pentue et dépassant du mur pour eviter les ruissellement (au passage... le meilleur moyen d’eviter ce genre de soucis réside dans une bonne dépassée de toiture 30à40cm et les goutières)tu peux ensuite combler les trous avec un béton paille ou le meme que celui de ta toiture et pour les bruits d’impact le mieux c le plancher fottant sur un lit de copeaux ou un mélange terre paille sans clous car c’est eux qui répercutent les vibrations dans la maisons au niveau des plancher quand ce sont des "flottant" bn crge julien

      • > Les murs en botte de paille et la toiture en bardeaux

        Le 17 novembre 2004, par X

        bonjour, je vis dans ma maison paille depuis 2 mois, c’est tres tres agréable... Juste un petit bemol pour l’isolation phonique. j’ai pourtant évité les clou, j’ai isolé avec des copeaux humidifiés+ chaux, le résultat est myen ; c’est une technique à améliorer ! à bientôt Marie jeanne

    • > Les murs en botte de paille et la toiture en bardeaux

      Le 15 mai 2005, par X

      D’apres les informations que j’ai glanées jusqu’ici, de-ci de-là, sur la construction en murs de bottes de paille et pour en venir à ta question sur l’aspect para-sismique de celles-ci, je crois qu’il faut distinguer

       les "grandes" maisons (à 2 étages, par exemple) et grands édifices comme il en existe en Californie, région trés "sismiques" et ou néanmoins de tels batiments ont été réalisés et pour lesquels, d’aprés ce que j’ai pu comprendre par les docs consultés, des architectes étaient intervenus dans le calcul des contraintes à supporter par l’ossature et leur éventuels comportement en cas de séisme.

       les réalisations plus modestes et surtout de plein-pied et pour lequelles à priori,on ne risque pas l’écroulement d’un étage sur celui d’en dessous.

      Il faut bien penser que la paille pressée est "déformable", ce qui n’est pas le cas de l’ossature, mais que celle-ci, néanmoins peut, dans une certaine mesure faire preuve d’un peu d’élasticité.

      J’ai l’intuition, mais, peut etre, me trompe-je, qu’en cas de séisme sérieux une construction de ce type de plein-pied "encaissera" peut-etre mieux qu’une constuction "en dur" sauf si celle-ci est réellement parasismique, mais,là, on rentre dans une technicité plus complexe et à cout plus élevé et qui est..un autre type de construction.

      Mais,il y aura surement des fissures dans les différents enduits, voire des écroulements de parties de ceux-ci.

      L’ossature peut éventuellement se déformer voire se rompre à certains endroits, mais elle sera, je pense, "maintenue" par la paille.

      Il me semble,en tout cas, qu’en prévention d’éventuels séismes, l’importance et la qualité du "contreventement" est essentiel.

      Plein d’astuces sur celui-ci ( par utilisation de lanières utilisées pour le maintien de matériaux sur palettes de transport, par exemple ) sont décrites dans un livre, apparemment assez sérieux, écrit par un certain André de Brouter :"Batir en paille" qui, me semble-t’il, est un bon commencement pour une étude technique minimum de ce type de constructions.

      On a décrit des fondations faites avec des pneus remplis de sables ou autres qui sont surement trés antisismiques.

      Le simple film de "polyane" décrit quelquefois pour empécher les remontées par capilarité de l’eau du sol, me semble inadapté en construction "anti-sismique" (perte de l’étanchété en cas de déchirure de celui-ci au moment du séisme).

      D’autre tuyaux peuvent surement etre obtenus sur les sites web U.S.,genre "strawballs", puisque, comme déjà dit, il existe pas mal de réalisations en bottes de pailles dans ce pays, et, notemment en Californie, région bien connues pour ses tremblements de terre assez fréquents.

      Bon courage

      P.S. Dans un genre un peu différent, il existe une technique de construction de maisons par empilement de sacs de terre, puis maintien et entrelacement de ceux-ci par du fil de fer barbelé, le résultat étant particulièrement anti-sismique.

      Voir en ligne : http://www.lamaisonenpaille ;com

      • > Les murs en botte de paille et la toiture en bardeaux

        Le 25 juillet 2005, par Herve

        Bjr je souhaite apporter quelques précisions (de part mon exp. en bureau d’etude) à vos questions sur les règles sismiques. Je suis très interresse par tous vos projets et ouvert à toute discussion sur le sujet. Tout d’abord il faut savoir qu’une maison anti-sismique n’est définis q’après étude de la zone dans laquelle elle est implantée(Zone 1A 1B 2...)Seules les fondations et les chainages sont soumis à une modification des sections d acier.N’importe qui peut trouver chez un revendeur de béton un feuillet explicatif sur ce sujet. Il semble évident(malheur à moi de dire cela) que du béton dans des pneus ne peut pas remplacer une semelle de fondation calculée et mise en oeuvre dans les regles de l art.Au sujet des ponts thermiques au niveau des ouvertures j’ai étudié le sujet et j’ai trouvé ma solution Bon pour l’instant je doit partir en urgence prendre l’apéritif chez un couple d’amis qui construit une maison bois que je leur ai dessine.je sens que nous allons encore une fois refaire le monde... A bientot...

        • > Les murs en botte de paille et la toiture en bardeaux

          Le 4 octobre 2008, par Michel

          Bonjour,je prends le train en marche...j’étudie pour ma fille un projet de maison en paille. 1) les normes anti-sismique concerne aussi le liaisonnement des murs en eux mêmes ; puisqu’il est prévu des doubles murs en remplacement des murs mitoyen avec joint en carton de 4cm. 2)sur le plan constitutif des maisons en paille, quelques que soit le procédé, est il techniquement possible de remplacer l’ossature bois par des poteaux, contreventements, chainages béton armé incorporés dans les balles de paille ? éventuellement en pratiquant des trous circulaire de diam 16,dans la masse du ballot qui servirait de coffrage perdu ? ce qui permettrait une mise en place plus rapide, car il suffirait de manier les blocs de paille comme des agglo et couler le béton de la même façon ? Ce n’est qu’un questionnement écologique...et non une agression ! Merci d’une réponse, ma fille à son projet dans le 72 et moi je suis actuellement dans le 06 mais des projet dans le 87. Bon courage à tous.N’étant pas inscrit sur ce blog je suis joignable sur micgeo06@yahoo.fr.

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