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Témoignage

le 3 janvier 2003

Parcours de Serge Guza

Production et vente directe de plantes médicinales

Serge Guza est producteur de plantes médicinales dans l’Indre, et propose au sein de son association Phytobrenne, l’accueil et la formation de ceux qui souhaitent découvrir son activité, et, qui sait, se lancer dans la production. Interview pour un vademecum de l’installation.

D’où vient ce nom, Phytobrenne ?

Phyto signifie « plante » en grec, et « Brenne » est le nom du parc naturel régional situé à l’ouest du département de l’Indre.

C’est donc dans l’Indre que tu as trouvé ta terre d’accueil. Est-ce par hasard ?

Avant de m’installer, j’étais responsable logistique dans une entreprise hollandaise. Je me suis installé en plantes médicinales assez récemment, en 1997. Nous avions, Maryse et moi, un projet d’accueil, avec les plantes médicinales pour support. C’est l’inverse qui s’est passé, l’activité de production domine sur l’accueil : « l’organe crée la fonction ». Quant au choix de la région, il s’est effectivement fait par hasard : je voulais m’installer sur une exploitation à taille humaine, avec potentiel de bâti intéressant pour développer l’accueil, un puits. C’est ici que j’ai trouvé nos deux hectares et les bâtiments que j’ai en partie rénovés. Je produis en biodynamie : les animaux ont une place importante dans cette approche, nous avons une vache jersiaise et une ânesse. J’aurais aimé avoir deux hectares de plus pour ne pas être obligé d’acheter du foin, mais cela demanderait davantage de travail, nous sommes déjà bien occupés ! Ce genre d’achat ou d’échange permet, et c’est important, d’entretenir des relations avec des voisins, des amis…

Le sol de ton exploitation est-il propice à la production de plantes médicinales ?

Très propice, j’ai eu de la chance. Les plantes médicinales et aromatiques sont pour beaucoup d’entre elles originaires des régions du sud, elles aiment les sols secs, plutôt calcaires, avec un pH >7. Ici le sol est argilo-calcaire, très peu profond (10 à 15 cm) : il s’assèche rapidement après une grosse pluie, mais retient une humidité suffisante grâce à l’argile.
Dans d’autres région, quand le sol est moins propice, il y a tout de même moyen de produire des choses intéressantes, en choisissant d’autres plantes médicinales adaptées aux conditions locales, ou en amendant le sol.

Quels choix techniques as-tu fait pour ces cultures ?

Au démarrage, j’ai fait des semis, puis j’ai replanté, bouturé, marcotté… Le principal inconvénient est un démarrage lent de l’activité : la première année, on ne peut compter que sur les plantes annuelles, avec cette manière de faire les vivaces (comme le thym, la lavande…) n’entrent en production qu’au bout de trois ans environ : il leur faut du temps pour se développer. En revanche, l’avantage est considérable : j’obtiens des plantes qui ont eu le temps de s’adapter aux conditions locales, qui se ressèment seules…

Pour que les plantes médicinales développent bien leurs principes actifs, il faut aussi qu’elles manquent un peu d’eau. Je n’arrose qu’à la mise en place, cela signifie que je consens à produire un peu moins, afin d’obtenir la qualité que je souhaite pour mes produits. J’ai aussi des notions de permaculture, je laisse les plantes se ressemer naturellement. A terme, je ne voudrais pas avoir un champs de plantes médicinales, mais un champs où l’on trouve des plantes médicinales plus ou moins rangées, et d’autres spontanées. Dans la même logique, 1/3 environ des plantes que je vends provient de la cueillette de plantes sauvages.

Comment as-tu appris à connaître les plantes médicinales et aromatiques, et comment as-tu choisi celles que tu vends ?

Je me suis surtout formé seul, grâce à des livres, des rencontres, des informations glanées cà et là. J’ai aussi suivi les cours de l’Association pour le Renouveau de l’Herboristerie. (cf encadré). Il m’a fallu environ trois ans pour être opérationnel, mais bien sûr je continue à me former.

Le choix des plantes mises en cultures tient compte de nombreux critères :

 Les conditions édaphiques (le sol), biotiques (interaction avec les animaux, les hommes, les autres formes de vies présentes), et climatiques sélectionnent déjà certaines plantes.

 Il existe des contraintes légales : seules certaines plantes peuvent être librement vendues en circuit direct comme je le fais, et encore, sous certaines conditions (voir encadré à ce sujet).

 Il est intéressant de sélectionner les plantes que l’on vend selon un schéma thérapeutique : pour ma part, j’ai recherché des plantes adaptées aux pathologies courantes des différents systèmes de l’organisme (digestif, respiratoire, etc.), ainsi que de grandes fonctions liées aux plantes médicinales, comme le drainage, le sommeil…

Comment vends-tu tes plantes ?

Je vends toute ma production en circuit direct, par correspondance et dans quelques boutiques. Ces boutiques sont peu nombreuses car vendre des plantes médicinales nécessite une véritable implication : il faut les connaître, prendre le temps de conseiller les gens, alors que la marge est faible.

A quels types de contrôles ta production est-elle soumise ?

La DSV (direction des services vétérinaires) est susceptible de venir faire des contrôles à tout moment. Elle est chargée de vérifier non seulement la qualité sanitaire des produits, mais aussi le fait que je produise et vende dans le respect des lois, très restrictives, régissant le commerce des plantes médicinales et aromatiques.

Par ailleurs, je vends tout en bio : l’organisme certificateur vient donc faire un contrôle par an. Il regarde mes factures et ma comptabilité, recherche d’éventuelles substances interdites dans mon atelier, effectue quelques prélèvements pour vérifier la conformité des plantes avec l’appellation « bio ». Lorsque je me suis installé, nous nous sommes aussi mis d’accord sur mes lieux de cueillette de plantes sauvages.

Considères-tu que c’est une installation difficile ? Faut-il beaucoup de moyens ?

Pour ma part, j’ai cherché toutes les astuces pour ne pas avoir trop de frais : matériel d’occasion, modeste, auto-construction avec des matériaux locaux, souvent prélevés dans la nature. Cela nécessite de devenir (humblement et tour à tour) maçon, menuisier… J’ai fait le choix de m’installer sans aides publiques. On m’avait d’ailleurs dit que ce n’était pas faisable, mais je suis têtu, j’en ai fait une sorte de défi personnel ! Maryse m’encourage beaucoup, sans elle j’aurais sans doute abandonné l’aventure. « L’important, c’est que ça existe, pas la perfection », dit-elle si mon mur de pierre monte de guingois !

Sérieusement, je pense qu’on peut démarrer ce type d’activité avec environ 5000 euros : cela permet de faire face à l’achat du matériel nécessaire au début, et aux premières cotisations. Bien sûr, n’entre pas dans cette somme l’achat de la terre, des bâtiments (ou leur location). Ensuite pour les débouchés, c’est un domaine où il faut tout créer soi-même.

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent s’installer en plantes médicinales et aromatiques en vente directe ?

Je crois qu’il ne faut pas chercher à faire un gros truc, mais d’abord comprendre le territoire où on se trouve pour comprendre ce qu’on doit faire dans sa ferme. Beaucoup d’échecs sont dus au fait que les gens s’isolent. Il faut rester ouvert, on n’a jamais la science infuse, et l’on peut apprendre beaucoup de l’entourage, des voisins, des gens qui vivent là de longue date. Techniquement, matériellement, il n’est pas très compliqué de réussir des produits de qualités. Mais c’est une production, et un choix d’installation, qui se fait aussi avec le cœur et la tête.

Plus concrètement, je vois deux choses à souligner : d’abord ce n’est pas une installation très coûteuse, mais il faut quand même un peu d’argent. Ensuite il est important de se former à l’herboristerie, et de ne pas avoir des plantes toutes de même fonction. Il faut sélectionner celles-ci pour avoir dans ses produits un « spectre thérapeutique » large.

Et quels conseils adresserais-tu aux utilisateurs de ces plantes ?

C’est du bon sens ! Il ne faut jamais utiliser une plante que l’on n’a pas clairement identifiée. La phytothérapie ne tolère pas l’à-peu-près ! On prend souvent l’exemple des amateurs cherchant à faire de la liqueur de gentiane en Auvergne, et qui confondent la plante avec le vérâtre, extrêmement toxique, et qui lui ressemble un peu. Ce genre d’erreurs a fait des morts, alors que si l’on se forme un peu, différents caractères permettent de distinguer facilement ces deux plantes.

Contacts

Serge et Maryse proposent des stages d’initiation à la botanique, des visites du champ et des vallées avoisinantes, des séjours dans leur chambre d’hôtes, des repas à leur table… et bien sûr la vente de plantes médicinales et aromatiques par correspondance !

Serge et Maryse, Benjamin, Paul et Axel Guza
Le Bois d’haut, 36 220 MERIGNY
Tél : 02.54.37.36.52 - Fax : 02.54.37.36.52.
envoyer un email - visiter le site de phytobrenne :

Photo : Un stagiaire au boulot


84 votes

20 messages

  • Parcours de Serge Guza

    Le 16 mars 2016, par X

    je suis intéressé par la culture des PAM est il possible de faire un stage chez vous merci

  • demande de renseignement

    Le 17 novembre 2006, par stephanie

    bonjour monsieur, Je recherche actuellement un fournisseur de plantes médicinales car j ai le projet d ouvrir un magasin d herbes et plantes medicinale et aromatiques pourriez vous s il vous plait m envoyer vos tarifs pour chaques plantes que vous cultivées cela me donnerai une idee et je pourrai poursuivre mon projet ; merci infiniment

    Stéphanie

    • demande de renseignement

      Le 28 avril 2007, par ririmouna

      Salut je m’appel Rim de la Tunisie et je suit entrain de crée un projet de culture et extractions des huiles des plantes médicinales et aromatiques. On pourrait peut être collaborer et voir de quoi tu as besoin Mon mail rim.temani@yahoo.fr

      • demande de renseignement

        Le 23 juillet 2008, par kadri

        SALUT LA famille kadri ;des tunisiens a AVIGNON ON PRATIQUE LA BOUTURE DES HERBES AROMATIQUES VOTRE MOTIVATION NOUS INTERRESSE . PEUT ETRE ON PEUX REALISER UN PROJETDE COLLABORATION

    • demande de renseignement

      Le 20 février 2010, par pierrot

      j ai bleuets en calice a vendre

      • demande de renseignement

        Le 22 novembre 2010, par X

        Bonjour,

        J’ai remarqué que vous vendiez des produits issus du jardin. Peut-être en possédez vous un ?

        Savez-vous qu’il existe un site entièrement dédié à la vente des produits issus des jardins personnels (légumes, fruits ou autres) ? Il s’appelle CAVIENTDUJARDIN.com et vous pouvez y déposer des annonces pour la vente de vos différentes productions.

        Les personnes qui le consultent sont clairement à la recherche de produits naturels. C’est, à mon sens, plus efficace que les sites de petites annonces classiques.

        En espérant que cela vous aidera.

        M.SAUZE

    • demande de renseignement

      Le 24 mars 2011, par X

      Bonsoir,

      je suis une propriétaire d’une société tunisienne "DecoVerte" spécialisée dans la production des plantes médicinales

      Je peux offrir les variétés (BIO) suivantes : * camomille * géranium * eglantine * myrthe, * romarin, * eucalyptus...

      je suis à la recherche d’un partenaire étranger ou bien un client fidèle afin de lui exporter mes produits.

      Si vous êtes intéressés de mon offre, on peut se mettre d’accord sur les autres formalités de travail.

      Imen Skandrani imen_sk@hotmail.com decoverte@ymail.com

      • demande de renseignement

        Le 19 décembre 2017, par Lemger

        Bonjour Je compte m’installer en production de plantes aromatiques dans le sud de la France ( Pyrénées orientales) .faites vous des formations, Vendez vous des plants ? Peut-on faire une visite de votre exploitation ? Salutations

  • > Parcours de Serge Guza

    Le 27 décembre 2005, par JP

    Bonsoir Je suis intéressé pour pratiquer ce type de culture ainsi que des legumes bio. Il est toutefois difficile de trouver les indications concernant les différentes formalités administratives à faire pour l’installation d’une telle entreprise artisanale. Pouvez vous me fournir des indications ? merci

  • > Parcours de Serge Guza

    Le 16 octobre 2004, par petit yasmina

    bonjour

    je souhaiterais suivre des cours et une visite de vos lieux m’interesserais

    Merci de me repondre

  • > demande de stage

    Le 27 août 2004, par A.ASSIME

    bonjour je suis un jeune marocain j aimerai bien commencer mon projet de culture des plantes medicinales mais il me faut un stage pour accumulé un savoir faire et merci d’avance pour votre interet voila mon e-mail : assime77@yahoo.fr

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