Michel Odent a une histoire exceptionnelle : chirurgien séjournant en Chine à la fin de la révolution culturelle, il se voit offrir la charge de la maternité de Pithivier par l’État français.
Le « médecin aux pieds nus » s’y installe alors et y transforme la pratique. Il comprend rapidement ce qui favorise une naissance : « la grossesse n’est pas une maladie » déclare-t-il au grand dam de l’institution...
Son équipe installe, entre autres, des piscines dans les salles de naissance et supprime les lits à étrier. Car l’on comprend ici l’importance de la douceur, les bienfaits de l’eau et de ne pas imposer de limite de temps à l’accouchement.
Lorsque nous visionnons des films tournés à Pithiviers dans les années 70, on est frappé par l’attitude du praticien : toujours en retrait, et comme en périphérie de l’événement...
L’obstétricien laisse la sage-femme auprès de la mère : « une femme qui a vécu un ou des accouchements sait mieux que lui comment accompagner une femme en travail » dit-il humblement.
Le taux de césarienne à Pithiviers se situait autour de 5% et, en Europe, les femmes prenaient l’avion pour venir y accoucher !
Ce n’est plus le cas, aujourd’hui...
Mal vu par l’Ordre des médecins, Odent s’exile à Londres et fonde le « Primal Health Research Center » qui centralise les études relatives à la périnatalité.
Il est l’auteur du premier article publié dans la littérature médicale sur les piscines d’accouchement (« The Lancet », 1983, éditions Elzevier) et du premier article sur l’initiation de l’allaitement dans l’heure qui suit la naissance.
Le père de l’éco-obstétrique crée la banque de données de « recherche en santé primale » et un site internet pour présenter l’écologie périnatale.
Bonjour, J’ai partagé cet article sur mon blog référencé ici (je suis co-fondatrice, et co-présidente de l’association MMM en Loire-Atlantique)car j’ai rencontré, en 2006 si je ne me trompe pas, Michel Odent. Malgré son parcours, ou sans doute grâce à celui-ci, il a su rester ou devenir encore plus ouvert d’esprit et de culture ; on peut discuter avec lui.
Lire ses livres est aussi intense, il sait s’adapter au grand public sans perdre en justesse, bien que certains de ses ouvrages soient plus adaptés aux spécialistes, la plupart est une mine d’informations utile pour les futurs parents. Mais si vous le pouvez, parents ou non, quelques heures de discussion ou une conférence avec lui valent vraiment la peine !
A bientôt !