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Eolien et biodiversité

le 7 janvier 2014

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L’éolien en France et en Alsace

Potentiel et développement de l’énergie éolienne en Alsace.

Issu de la loi Grenelle 2, chaque région française est aujourd’hui dotée d’un Schéma Régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE). Ce document réalisé par les Régions et les Préfectures, indique les orientations stratégiques à mettre en oeuvre d’ici 2020 et 2050. Ce sont des objectifs qui visent à réduire les gaz à effet de serre et la consommation énergétique, à s’adapter au changement climatique et à améliorer la qualité de l’air. Les régions contribuent ainsi à un objectif national.

L’Alsace a validé son SRCAE le 29 juin 2012 et a accompagné ses travaux d’un Schéma Régional Eolien (SRE). Ce dernier est un véritable document de planification qui définit les parties du territoire Alsacien favorables au développement éolien. Si l’objectif national est de 19 000MW éolien terrestre, l’Alsace s’est fixée comme objectif 100MW d’ici 2020 et 300 MW d’ici 2050.

L’alsace est une région qui est vouée à jouer un rôle peu important dans l’atteinte des objectifs nationaux, mais néanmoins indispensable. Avec l’Aquitaine, la région Alsace faisait en 2012, figure de lanterne rouge au tableau du nombre d’éoliennes par région, avec aucune éolienne installée. C’est grâce à un permis de construire accordé en janvier 2007 que l’Alsace voit en 2013, son premier parc éolien sortir de terre (11.5MW sur la commune de Dehlingen). Deux autres projets sont en cours, un de 20MW (4MW côté alsacien et 16MW côté Vosgien) a été accordé sur la commune de Saâles et un récemment sur la commune d’Herbitzheim de 14MW. Il faudra encore attendre 1 à 2 ans pour qu’ils entrent enfin en production.

La première raison de cette maigre contribution est le faible potentiel éolien. En effet, la région se trouve entre le massif montagneux des Vosges à l’Ouest et le Rhin à l’Est. La majorité de la région est abritée dans le graben rhénan, et seul 15% du territoire alsacien se trouve dans des zones bénéficiant d’un régime de vent supérieur ou égal à 5.2 m/s à 100 mètres, limite minimale admissible pour le développement de l’éolien. Le territoire se trouve ainsi déventé et oblige les projets à se réaliser sur les hauteurs, et très souvent en forêt, ce qui est la seconde raison à la faible contribution de l’Alsace.

Les projets éoliens en forêt sont évidemment plus contraignants que ceux développés en milieu agricole. La biodiversité et les richesses environnementales y sont plus importantes. Plus que dans d’autres régions françaises, l’Alsace, à travers le développement de l’éolien, est contrainte à se poser la question centrale du développement des énergies renouvelables et du respect de la biodiversité. Le développement des éoliennes en Alsace est donc davantage dépendant de cette équation environnementale et oblige à une mise en oeuvre de projets d’une très grande qualité.

L’éolien : éléments de contexte

Avant d’évoquer le contexte de l’éolien en Alsace, il me semble important de rappeler quelques éléments de contexte global.

Dernièrement, la publication du 5ième rapport du GIEC vient, malheureusement, une nouvelle fois nous rappeler l’importance du défi majeur auquel nous sommes confrontés. Si dans un premier temps les conclusions de ces experts internationaux étaient discutées, minorées par certains, aujourd’hui la communauté internationale semble considérer davantage ses travaux. Plus nous avançons dans le temps, plus nous découvrons l’importance et l’urgence de lutter contre le changement climatique. Il reste cependant à confirmer quelques timides essais.

Actuellement des négociations sur le climat ont lieu en Pologne. La France accueillera elle en 2015 la COP 21, le sommet international sur le climat. Le président de la république souhaite être exemplaire pour accentuer les chances de trouver un accord à la fois universel et contraignant.

Enfin, pour en finir sur les éléments de contexte, la France se trouve actuellement à un moment clef de l’évolution de son système énergétique. Des choix stratégiques d’envergure doivent être pris aujourd’hui. Ces choix se font dans un climat budgétaire et économique difficile. C’est ainsi qu’une conférence environnementale a été organisée dans le but de préparer une loi de transition énergétique qui devrait être discutée au parlement à l’automne 2014. Des caps que je qualifierai de prometteurs ont ainsi été fixés :
  la réduction de 50% de la consommation finale d’énergie d’ici 2050 ;
  la réduction de 30% de notre consommation d’hydrocarbures d’ici 2030 ;
  et enfin, la diversification du mix énergétique qui nous conduira, entre autre, à ramener la part du nucléaire à 50% à l’horizon 2025.

L’éolien en France et en Alsace

Les éléments de contexte étant posés, je souhaite à présent revenir sur l’éolien en France et en Alsace.

Le parc éolien français a atteint une puissance installée de 7821 MW au 30 juin 2013. Si les puissances annuelles installées n’ont cessé de croître sur la dernière décennie, nous constatons ces 3 dernières années un net ralentissement des raccordements. En effet, les capacités de raccordement n’ont cessé de décroitre depuis 2010, à l’image des résultats du premier semestre 2013 qui s’établissent à 200 MW, soit une baisse de 26 % par rapport au premier semestre 2012.

La règlementation toujours instable de l’éolien en France ainsi que l’incertitude autour du sort réservé au tarif d’achat sont les principales raisons de ce ralentissement.

Avec de tels chiffres, avec la meilleure volonté du monde, je ne peux vous faire rêver. Si le sujet n’était pas d’une si grande importance, j’ironiserai et j’emprunterai une métaphore du journaliste Raymond Couraud concernant l’écotaxe. Je comparerai l’éolien Français à un véhicule qui fonctionne avec une boîte de vitesse révolutionnaire. Attention, BMW ou encore Mercedes n’ont qu’à bien se tenir ! Le véhicule éolien français dispose d’une marche avant et six marches arrière et bien sûr le point mort !

Si je ne vous fais pas rêver, beaucoup dans notre pays rêvent d’emplois, d’investissement, de développement et d’indépendance énergétique. L’éolien, mérite-t-il objectivement une telle instabilité ?

L’ère de l’éolien "OUI MAIS"

Nous en sommes encore à l’ère de l’éolien OUI, MAIS !

L’éolien oui mais pas n’importe où !

L’éolien oui, mais pas à n’importe quel prix !

L’éolien oui, mais pas tout de suite !

L’éolien, oui, mais vous supportez les coûts de raccordement !

L’éolien oui, mais les tribunaux décideront !

Oui…MAIS ! MAIS : cette conjonction de coordination permet de marquer une restriction. Pourquoi limiter et restreindre le développement de l’éolien par des enchevêtrements de lois. Cela relève principalement d’un manque de volonté politique franc et sincère à l’égard de cette énergie. Si à la place du Oui MAIS, on dirait MAIS OUI, à y voir une solution, ce serait bien plus que 150 PME et PMI francaise qui fourniraient les pièces nécessaires à la fabrication d’éoliennes. Ce serait plus que les 56.5 millions d’euros de recettes fiscales aux collectivités locales pour 2012. Si un timide et difficile Oui MAIS représente déjà 11 000 emplois directs, ce sont 50 000 emplois et bien plus que créerait un OUI franc et sincère !

Mes propos ne font qu’illustrer la marge de progression dont dispose la France pour atteindre l’excellence dans le domaine de l’énergie éolienne. Je reste convaincu et positif quant à l’avenir de l’éolien en France car qu’on le veuille ou non, l’éolien est peu chère et est une réponse cohérente à notre besoin d’indépendance énergétique et à notre devoir de diversification.

Ces hésitations ne dureront qu’un temps, car si la France prend du temps, elle comprend très bien qu’elle se situe sur le second gisement de vent d’Europe. Ce temps semble nécessaire, car il faut le dire, il s’agit pour nous d’un véritable changement dans le paysage énergétique national !

Tout comme l’éolien, l’isolation des bâtiments met également du temps à prendre ses marques en France et subit de nombreux recours alors qu’aujourd’hui qui peut contester le bien fait d’une bonne isolation de nos bâtiments et d’une meilleure maitrise de l’énergie ?

Concernant l’Alsace, vous l’aurez compris, avec un objectif de 100MW et seulement 16MW autorisés, cette région ne sera bel et bien pas la locomotive de l’énergie éolienne en France. Elle est déjà riche par l’hydraulique et la géothermie, elle ne dispose cependant pas des faveurs du dieu Eole. Si au niveau national, il faut du temps pour la mise en œuvre de l’éolien, l’Alsace se trouve confronté à une difficulté majeure supplémentaire, celle de la conciliation entre la biodiversité et le développement. Non pas que le reste de la France se trouve dépourvu de richesses environnementales, mais l’Alsace n’a que d’autre choix pour faire de l’éolien, que cette cohabitation difficile, inattendue et peu désirée.

Le vent se trouvant sur les hauteurs, une majeure partie des projets devront se réaliser en forêt. Doit-on pour autant se laisser séduire, trop facilement souvent, par l’interdiction de l’éolien ? N’est-ce pas ici l’occasion d’avancer et d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche et de collaboration ?

Alors comment installer 85 MW supplémentaires et satisfaire son Schéma Régional Eolien d’ici 2020 dans un tel contexte ?

Pour mémoire, la multiplication des démarches administratives en France entraine un délai moyen d’environ 8 ans entre les premières démarches et la construction d’un parc éolien. Soit 3 fois plus qu’en Allemagne ou en Espagne. Compte tenu des projets en instruction et des temps de recours, de toutes évidences, l’objectif Alsacien ne sera pas atteint. Pas grave diront certains, les objectifs seront atteints à une échéance plus grande ! Voilà l’erreur qu’il faut justement éviter !

Il semble manquer un but commun entre protecteurs de la nature et acteurs des EnR alors qu’il existe ! Oui, nous avons un but commun, invisible et malheureusement lointain à notre échelle. Si lointain que l’on manque de cohérence et que le climat semble décorrélé de nos actions. Si peu visible aussi que nous abordons le réchauffement climatique comme une donnée quelconque dans notre équation alors qu’il sera le résultat de nos décisions. L’idéologie aveugle, freine inexorablement les réflexions et fait se tromper de cible.

Quel impact aura le réchauffement climatique sur la biodiversité en Alsace ? Y travaille-t-on réellement ? Je dis que l’éolien est une réelle opportunité en Alsace, l’éolien est le moyen de travailler sur ces questions, à condition de le vouloir et de ne pas se fermer face aux difficultés.

Si en pratique la cohabitation est difficile, c’est très souvent, malheureusement par pure idéologie. S’il est indispensable de réaliser des études de qualité, les protecteurs de la nature doivent pouvoir comprendre que le principe de précaution ne peut s’appliquer au développement des énergies renouvelables. Protéger et ne rien faire est un moyen de laisser mourir par le réchauffement climatique.

L’exercice souhaitable consiste à utiliser le potentiel de développement des projets éoliens pour avancer sur les connaissances et la préservation de la biodiversité. Les acteurs de cette filière doivent aussi comprendre l’enjeu du massif vosgien pour la biodiversité. On ne développe pas un projet éolien en forêt comme dans un milieu agricole. Les projets en forêt ne doivent pas faire les frais de maladresses vécues par d’anciens projets. Ces difficultés, cet historique devraient non pas freiner les acteurs et leurs initiatives, mais permettre au contraire la création d’un laboratoire d’échange entre la nature et les EnR. Nous disposons d’un terreau riche, d’acteurs nombreux et de qualité pour travailler dans ce sens.

J’appelle les acteurs des territoires à se rencontrer, à prendre le courage du choix le plus difficile sans doute, celui du consensus, de l’avenir et du compromis.

Ne pas tout faire pour atteindre ces objectifs c’est laisser le champ libre au réchauffement climatique.

L’Alsace est classée 21 ième région sur 22 en installation d’éolien. Mon souhait le plus grand serait que cette région soit le laboratoire francais, voire Européen de l’éolien en forêt, qu’elle soit la première en recherche, en nombre de publications scientifiques sur l’éolien et la biodiversité. Elle dispose déjà d’atouts non négligeables. Je pense à la proximité de l’Allemagne qui dispose déjà de nombreuses éoliennes en forêt, aux institutions européennes qui sont des acteurs incontournables dans cette lutte contre le réchauffement climatique et enfin des acteurs et un monde associatif de qualité.

En guise de conclusion, je souhaite rappeler qu’il n’y a pas plus prévisible que le réchauffement climatique, notre avenir dépendra des réponses que l’on souhaite y apporter. L’éolien en est une !

Crédit photo : Olivier Tétard CC2.0-By-SA


35 votes

15 messages

  • L’éolien en France et en Alsace

    Le 25 avril 2014, par spip

    Votre plaidoyer pour l’éolien en forêt pose problème : il est basé sur l’idée (encore communément admise) que cette énergie permettrait de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Or l’expérience allemande d’un recours massif à l’éolien montre qu’il n’en est rien.

    Il y a donc un écart entre l’image vertueuse de l’éolien et son réel potentiel de limitation du réchauffement climatique. Il est important d’en avoir conscience, au vu des sommes investies dans cette industrie "verte", autant que des impacts environnementaux de son déploiement.

    Faisons la part des choses et ne nous laissons pas berner par une habile communication de marketing : il en va de la préservation des derniers espaces naturels épargnés par l’activité humaine.

    Ouvrons les yeux, bon sang !

    • L’éolien en France et en Alsace

      Le 25 avril 2014, par JLG (Passerelle Eco)

      Votre commentaire pose problème : vos affirmations péremptoires ne s’appuient sur aucune source. Pouvez-vous citer et lier les études qui étayent votre affirmation ?

      Il y a donc un écart entre l’image rationnelle de votre commentaire et sa réelle valeur d’argumentation. Or il est important d’avoir conscience qu’il ne suffit pas d’être persuadé de quelque chose pour que ça soit vrai... et pour que cela apporte quoi que ce soit à une discussion.

      Faisons la part des choses et ne nous laissons pas berner par l’habile communication des professionnels du marketing : il en va de l’avenir de la vie sur notre planète.

      Ouvrons les yeux, bon sang ! Jusqu’à preuve du contraire, comme source d’énergie, l’éolien présente l’un des meilleurs bilans écologiques !

      • L’éolien en France et en Alsace

        Le 26 avril 2014, par spip

        D’accord avec vos remarques, et désolé pour les sources manquantes...

        Voici un lien pour un développement qui peut fournir les données nécessaires à la compréhension du problème (développement de l’éolien versus réchauffement climatique) :

        www.manicore.com/documentation/transition_allemagne.html

        En espérant qu’il contribue à nous rendre moins naïfs sur ces questions énergétiques...

        • L’éolien en France et en Alsace

          Le 27 avril 2014, par JLG (Passerelle Eco)

          Mouais, c’est un site pro-nucléaire impossible à prendre sans recul. Il faudrait toute détricoter le discours pour démêler le vrai du faux habilement maquillé. Pour commencer, on peut voir sur cette page que contrairement à ce que vous affirmez, le recours allemand à l’éolien est loin d’être massif puisqu’il ne couvre que 8% de la production énergétique.

          • L’éolien en France et en Alsace

            Le 29 avril 2014, par spip

            Dommage ! C’est apparemment plus simple de coller vite fait une étiquette pro-nucléaire que de détricoter ce qu’il y aurait à détricoter... Avec probablement à la clé une remise en question du développement éolien "à tout prix" (tel que celui esquissé dans l’article auquel je réagis : promotion de l’éolien industriel en zone peu ventée et vulnérable).

            • L’éolien en France et en Alsace

              Le 29 avril 2014, par Energic

              Manicore ne cache pas ses opinions pro-nucléaires. Les chiffres donnent à penser que l’éolien n’est pas le seul facteur pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, et qu’il faut tenir compte du reste. Les éoliennes ne doivent pas s’implanter n’importe où sans discernement, mais sans l’éolien, il est certain que les choses ne vont pas s’améliorer...

    • L’éolien en France et en Alsace

      Le 26 novembre 2014, par SCHIRMER Raymond

      Salut Spip, Ouvrons les yeux ? Sur les paysages abîmés et consort que mettent en avant l’orientation anti-éolienne ? Les paysages vosgiens sont pourtant marqués par l’industrie du bois. Mais je ne veux pas refaire la même faute de raisonnement que "Paysages d’Alsace" et agiter le chiffon rouge de l’industrie, bouc émissaire bien commode. A défaut d’ouvrir les yeux il faut surtout faire fonctionner ses méninges. Les robustes dualismes fondant notre société que nous souhaitons transformer/transitionner sont trop facilement repris par certains militants naturalistes et du paysage. Ainsi "nature/culture" mais aussi "sujet/objet" reviennent en force pour saquer l’éolien...les mouvements (à mon avis régressifs) de sacralisation de la nature ne viennent pas révolutionner une société mal en point, mais ils la conforte. Réfléchissez y, bon sang. Raymond Schirmer

      • L’éolien en France et en Alsace

        Le 26 novembre 2014, par spip

        Paysages abîmés ?

        si les paysages ont de tout temps été pour partie façonnés par l’homme, les paysages sauvages -ou perçus comme tels- deviennent une denrée rare dans un univers de plus en plus artificialisé.

        Et c’est juste dommage de porter atteinte à ces derniers espaces où l’être humain peut se ressourcer, méditer sur ce qui le relie à la Nature.

        C’est d’autant plus dommage que les dimensions "hors d’échelle" des éoliennes modernes (au sens où elles sortent du champ de référence des éléments naturels : haies, arbres, coteaux) fait que pour quelques machines seulement, on "écrase" tout un paysage.

        Dégât collatéral qu’il faut tout de même mettre en rapport avec l’utilité toute relative de ces équipements ; l’expérience allemande comme danoise montrant que l’option prise d’un fort développement éolien n’a pas permis de faire baisser significativement les émissions de CO2 de ces deux pays (voir les statistiques européennes : http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/8-07052014-AP/EN/8-07052014-AP-EN.PDF ).

        Quand en plus, ces machines sont installées dans des secteurs à la fois peu ventés et jouant ce rôle de "poumon naturel" pour notre société en mal d’espace et de nature, il faut avoir la sagesse de renoncer à cette solution qui n’est est plus une...

        • Le paysage est subjectif mais il est aussi culturellement construit

          Le 28 novembre 2014, par X

          Spip, Le problème avec les paysages est qu’ils possèdent une double caractéristique de subjectivité individuelle mais aussi sont le reflet du collectif. Ton propos « paysages sauvages ou perçus comme tels » reflète bien ce qui peut être considéré comme une ambigüité. La hauteur, qu’Antoine Waechter utilise aussi sur le site de « Paysages d’Alsace » pour disqualifier l’éolien, n’est pas en soit suffisant. Des « étudiants opposés au projet du Bonhomme » (ils se nommaient ainsi sur l’Internet) avaient pris en référence la cathédrale de Strasbourg pensant sans doute avoir trouvé un argument d’autorité contre ces machines exagérément hautes. Or, si l’on reprend justement le monument strasbourgeois, peu de monde évidemment pense aujourd’hui qu’il est trop haut avec des impacts négatifs sur le paysage. Et pour continuer avec les hauteurs, quelques grands bonhommes du début de la découverte des Alpes (de Chateaubriand à Hegel) confessaient leur horreur des paysages alpins. Alors, malgré les paysages urbains et agricoles détériorés, il reste difficile de parler de l’éolien en des termes comparables. En effet, il peut se marier avec de la biodiversité de haut niveau sans que cela pose vraiment des problèmes. Les mortalités chiroptères/oiseaux sont réglées au moins sur le plan technique et dans la réalité concrète de bons progrès ont été réalisés en 10/20 ans (du bridage à l’arrêt commandé par radar). Il n’est pas possible de parler de l’éolien comme entité isolée mais il faut bien le cadrer dans le contexte politique et économique général. En version pop cela donne « les écolos ne veulent pas du nucléaire ni des éoliennes, mais qu’est-ce-qu’ils veulent donc ? ». Si l’homme a eu besoin un jour de construire des cathédrales, ils cherchent aujourd’hui du côté des éoliennes. C’est vrai qu’il reste le paysage, le seul paysage, qui rappelle cette humanité que certains (beaucoup ?) cherchent à oublier dans le ressourcement de la nature. Mais n’est ce pas une fuite ? N’est-ce pas non plus une faute en continuant à opposer nature et humanité ? Raymond Schirmer

  • L’éolien en France et en Alsace

    Le 8 janvier 2014, par sorg

    L’éolien "en forêt" est une aberration. Non pas parce que c’est environnementalement contraignant, ou délicat en terme de chantier, mais simplement parce que le gisement éolien dans ces zones est extrêmement mauvais.

    Les zones de forêt sont des zones qui présentent une forte "rugosité" qui perturbe l’écoulement du vent. Même si on est situé dans des zones en altitude avec des vitesses de vent élevé, le taux de turbulence élevé (due à l’environnement forestier) diminue de façon drastique le rendement des éoliennes. Le raisonnement qui consiste à dire qu’une éolienne est rentable à partir de 5,2m/s de vent à 100m de haut est globalement vrai dans les zones de faibles turbulences, mais ce n’est plus du tout le cas en environnement forestier.

    C’est la raison pour laquelle jamais un industriel sérieux n’installera une éolienne en zone de forêt.

    Entendons nous bien : Je suis fondamentalement pro-éolien, mais vous ne rendez pas service à cette technologie en promouvant son déploiement dans des zones ou elle n’aura jamais une productivité satisfaisante.

    • L’éolien en France et en Alsace

      Le 10 janvier 2014, par Schlienger

      Bonjour sorg,

      Je viens de prendre connaissance de votre message, je me permets d’y répondre et d’y apporter quelques précisions.

      Votre raisonnement théorique dans la première partie de votre message est tout à fait exact. Des paramètres comme la rugosité ou la turbulence influencent la productivité des éoliennes. En forêt, on comprend facilement que le vent est « perturbé », on parle de rugosité. On peut aussi parler de flux laminaire ou de flux turbulent. Ce n’est pas pour autant que les gisements de vent dans ces zones sont mauvais et qu’ils donnent lieu à des projets non rentables.

      En pratique, nous allons devoir augmenter la taille des mâts d’éoliennes pour obtenir des gisements de qualité. Chaque site a également ses particularités, des éoliennes peuvent se retrouver en-dehors des turbulences de par le relief et le positionnement adapté des machines. Dans d’autres cas, si le gisement est bon (vitesse moyenne élevée), les pertes engendrées par les turbulences peuvent s’avérer être minimes au regard du productible.

      Il y a énormément de paramètres à prendre en compte, qui sont spécifiques à chaque site, et seule une étude de productible menée par un cabinet d’expertise compétent peut conclure à la viabilité d’un projet.

      C’est pour cette raison qu’il existe de nombreux sites avec de très bons gisements éoliens en forêt car il suffit d’augmenter la distance entre le rotor et la canopée, ou de profiter des opportunités naturelles amenées par un relief favorable.

      Les constructeurs d’éoliennes proposent aujourd’hui des machines compatibles avec de tels sites, ce qui permet de ne pas exclure de nombreux sites favorables d’un point de vue du gisement éolien.

      Il ne s’agit donc pas d’arrêter tout développement de projets éoliens en forêt sous prétexte que quelques sites ne seraient pas adaptés, mais bien de mener des études sérieuses permettant de déterminer si le projet est rentable sur la base de mesures réalisées à des hauteurs proches de la hauteur de moyeu des éoliennes.

      • L’éolien en France et en Alsace

        Le 15 janvier 2014, par Carré Jean

        Oui, sur une hauteur boisée l’énergie éolienne peut être exploitée. En général, sur le sommet la forêt est moins haute, moins de terre. Mais, il faut un pylône de cinquante mètres plus haut pour compenser la rugosité du sommet et des flans. C’est possible économiquement si le matériel maitrise la dynamique du vent sans sacrifier la performance. Avant de faire des études de site très couteuses, il serai préférable de faire d’abord de bonnes et rationnelles machines. Or elles ne le sont pas. Je connais très bien la question vivant, avec le vent depuis bien longtemps.

    • L’éolien en France et en Alsace

      Le 26 novembre 2014, par SCHIRMER Raymond

      Cher Sorg, Comment peux-tu avancer des choses que tu maîtrises mal ? 1) Des ingénieurs du vent reconnaissent en effet qu’une crête comme le Bonhomme pose des problèmes mais ils ne sont pas suffisants pour disqualifier le site ; 2) la productivité c’est à dire aussi l’économie seraient non satisfaisantes ? Je suis prêts à parier la moustache du Dr Schweitzer qu’il s’agit là d’un mauvais argument qui ne tient pas dès qu’on prend les bilans des machines en forêt en Forêt Noire et qui doivent exister. Il suffirait de demander à Schlienger qui fait ce blog. Raymond Schirmer

      • L’éolien en France et en Alsace

        Le 28 novembre 2014, par Carré Jean (spécialiste éolien)

        J’ai reçu un mail personnel reproduisant cet article. Il y a erreur, je n’ai jamais tenus ces propos.

        D’ailleurs, je me situe sur un tout autre plan sur lequel je planche depuis 60 ans. Je considère que la première exigence requise pour l’exploitation du vent était la qualité et performance du matériel d’exploitation.

        Avec comme exigences :

        1) une hélice conçue sans concessions, pour bien exploiter le vent, non pour utiliser des technologies comme il est fait aujourd’hui.

        2) la possibilité de pylônes élevés, par un contrôle rigoureux des contraintes subies par le matériel.

        Le vent est comme il est, ni Vous ni moi y pourront y changer. Faire que le matériel par possibilité d’élévation puisse s’adapter aux sites est dans les possibilités humaines.

        La pratique m’a confirmé cette possibilité.

        • L’éolien en France et en Alsace

          Le 22 décembre 2022, par CAROLI Marcel

          Bonjour monsieur, mes excuses si je sors un peu de l’éolien de grande production. Moi j’ai déjà des panneaux solaires photovoltaïque qui a ses limites de production et l’éolien serait un complément intéressant à partir du moment où l’installation serait rentabilisée. J’ai une maison au bord du Rhin à RHINAU. J’ai 77 ans et je m’intéresse toujours à réfléchir à des économies d’énergie et donc à l’empreinte Carbonne. Je cherche des données fiables pour une production domestique directement branchée sur mon tableau avec évidemment l’adaptation incontournable du courant électrique. D’avance merci pour votre réponse.

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