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Le maïs est l’une des 3 soeurs associées dans la culture du Milpa

le 14 avril 2013

Agricultiver

Faire revivre le maïs blanc de Bresse

Extraits d’un article paru dans "La Racontotte"

Le Milpa est la culture traditionnelle de 3 plantes associées : Maïs, haricot, courge. L’initiative Milpa que nous relayons dans la revue Passerelle Eco n°48 de ce site invite à s’intéresser au Maïs blanc de Bresse... En voici une présentation et mise en contexte.

Le maïs de Bresse

L’arrivée du maïs en Franche-Comté et en Bresse se situe au début du 17° siècle, en provenance d’Italie, ramené en Espagne (Séville) par Christophe Colomb en 1493. La date la plus ancienne repérée actuellement chez nous par les historiens est 1611 à Flacey-en-Bresse en Saône-et-Loire. Le maïs provient d’Amérique Centrale. Le plus vieil épi retrouvé est daté de 7000 ans et mesure 3 cm. Par culture et sélections, il est devenu la base de l’économie des Incas, Aztèques et Mayas. Celui de Bresse est une variété ancienne, appelée « maïs blanc » et en fait jaune très clair. En choisissant les plus beaux épis, les paysans bressans continuèrent eux aussi cette sélection, année après année, pour en faire une plante bien adaptée à leur sol argilo-calcaire sans arrosage. Ce maïs est donc un maïs spécifique. Il servait à la confection des fameuses gaudes et fit la renommée de la volaille de Bresse.

Les Hybrides

Les premiers maïs hybrides sont américains. Ils arrivent en France en 1948. Comment créer un hybride ? Le sélectionneur cherche deux individus (ou deux populations) A & B, présentant chacun un intérêt que l’autre n’a pas, pour les réunir dans une nouvelle variété. A et B sont autofécondées pendant plusieurs générations pour obtenir 2 lignées pures. Puis A et B, plantes rendues chétives par ces autofécondations, sont croisées. On récolte sur A la semence AB de première génération, dite F1 (1° fécondation). C’est un hybride très vigoureux mais parfaitement instable. Si l’agriculteur le ressemait, il perdrait les avantages de productivité et d’homogénéité. Il doit donc racheter la semence chaque année.

Hybrides / populations : avantages et inconvénients

Lorsque les hybrides arrivent en France dans les années 1950, quasiment tous les paysans abandonnent très vite leurs semences traditionnelles. En effet les avantages des semences hybrides sont nombreux : D’abord elles germent plus vite et se développent avec plus de vigueur, même en conditions difficiles (temps frais, couvert), à condition qu’elles trouvent ce dont elles ont besoin. L’eau et les matières nutritives normalement dans le sol ne suffisent plus. Irrigation et engrais immédiatement solubles deviennent nécessaires pour une meilleure productivité. En outre, les plantes se caractérisent par leur grande homogénéité. Donc même précocité et même taille, ce qui facilite la mécanisation de la récolte.

Du côté quantitativement mesurable, tout semble aller très bien… Madame la Marquise. La phase de croissance et de développement dans l’espace est comme dopée (eau, terre), permettant de grandes performances, du moins dans la première phase de la vie. Car il y en a une seconde, beaucoup plus discrète et qui nécessite du temps : celle de la maturation qui fait appel à la lumière et à la chaleur. Tout se passe lentement et mystérieusement dans le transfert des substances des racines et des feuilles, vers les fruits et les graines. Transformation de substances simples (nitrates…) en substances complexes (protéines, huiles, vitamines…) qui donnera la texture, l’arôme, la saveur, c’est à dire la valeur alimentaire et la qualité gustative. En Bresse, on a noté que s’il y avait deux champs voisins de maïs, l’un hybride et l’autre non, les senteurs n’étaient pas les mêmes et les oiseaux s’en prenaient d’abord au non hybride, comme s’ils choisissaient le meilleur.

Dans l’hybride, l’exagération du processus de croissance se réalise au détriment du processus de maturation. Il donne des produits en quelque sorte immatures, avec une plus grande teneur en eau, moins de consistance, une moins bonne conservation, un goût peut-être plus sucré mais moins savoureux, une plus faible teneur en molécules complexes et en sucres lents.

Les semences anciennes

Revenons à notre maïs bressan. Au début du 21° siècle, on prend conscience de la valeur de l’attitude d’un certain Henri Bernard, paysan à Saint Usuge près de Louhans, aujourd’hui âgé de 78 ans. Il a toujours refusé les hybrides pour garder le maïs blanc de son terroir. Alors on va pouvoir replanter librement ces vieilles semences paysannes et goûter les gaudes et le poulet comme autrefois ? Eh bien, non. Trop beau pour être vrai. Vous ne connaissez pas la loi. Le maïs blanc de Bresse n’est pas inscrit au catalogue officiel des espèces et variétés, institué en 1932 et précisé en 1981. Mais qu’à cela ne tienne, il suffit de l’inscrire ! Pour cela, vous savez qu’il faut certifier la Distinction, l’Homogénéité et la Stabilité (DHS) de votre variété. Or, notre maïs blanc manque d’homogénéité. Quant au coût de l’inscription, il est tout simplement inabordable pour une variété en voie de disparition.

Un désastre annoncé

Tout le monde sait qu’à force de produire des plantes de plus en plus spécialisées, à durée de vie raccourcie et incapables de s’adapter à l’environnement, on a intérêt à conserver les vieilles variétés pour puiser à tout moment dans l’ancien matériel génétique et ainsi renouveler les variétés. Nul ne connaît l’avenir. Quelles seront les plantes capables de s’adapter aux changements climatiques de demain ? C’est pourquoi les Etats ont inventé des banques de gènes. Mais les gouvernements s’en retirent massivement pour laisser la place aux multinationales. La banque de Gasterleben en Saxe fait prendre des risques incontrôlés de pollution génétique aux vieilles variétés. Celle de Saint Petersbourg, la plus grande du monde, n’a plus de quoi payer les factures d’électricité des chambres froides. Celle de France vient d’éliminer 700 variétés d’avoine, jugées sans intérêt. Celle de Hongrie met aux déchets 1000 variétés de poires.

Semer l’avenir

La biodiversité est l’aboutissement de centaines de millions d’années d’évolution. Comment laisser perdre un tel trésor, base même de notre alimentation future ? A travers le monde, les paysans se regroupent pour conserver leurs variétés traditionnelles. Au Bengladesh, des communautés de villages se déclarent « villages sans poison ». En Inde, des centaines de paysans créent leur banques de gènes locales. En Europe des initiatives sont lancées pour conserver d’anciennes variétés régionales : Dreschflegel, Arche Noah, Paysans Boulangers, Red de Semillas, Pro Specie Rara, ou Kokopelli. En 2003 le « Réseau Semences Paysannes » est fondé à Auzeville, près de Toulouse. En 2007, la 3éme rencontre Libérons la diversité à Halle en Allemagne, représentant 25 pays et 4 continents et se confronte avec la situation des banques de gènes. Les sélections s’appuient sur l’organisation des échanges. Des initiatives très concrètes peuvent également se prendre, pour permettre à beaucoup de conserver les variétés menacées. Des paysans, des jardiniers, des amateurs se déclarent prêts à conserver eux-mêmes les variétés menacées. Il suffit de mettre à leur disposition quelques grammes de semences pour semer 1 ou 2 m².

Vive le maïs Bressan

En octobre 2005, des bressans de la région de Louhans se regroupent pour sauver leur vieux maïs qu’ils viennent de retrouver d’extrême justesse. Ce patrimoine local adapté au pays et cultivé depuis des générations doit revivre. Face au rouleau compresseur de la mondialisation, une association créée 20 ans auparavant, s’y intéresse, "HARMONIE, ENVIRONNEMENT, PROGRES".

Mais le problème en Bresse est que le maïs blanc est pratiquement en voie de disparition. Il faut d’abord reconstituer le stock pour penser à le planter. Vous pouvez devenir semeur volontaire en plantant vous-mêmes des graines dans votre jardin.

Contacts

 La Racontote : ce texte est extrait d’un article initialement publié par la Racontote, magazine du terroir comtois, entre patois, légendes, traditions et histoire édité par l’Atelier du Grand Tetras.

 Réseau Semences Paysannes 3, av. de la Gare 47190 AIGUILLON Tel. 05 53 84 44 05 • Fax. 05 53 84 69 48


7 votes

2 messages

  • Faire revivre le maïs blanc de Bresse

    Le 4 octobre 2020, par ingrand

    bonjour je tombe sur cet article , je cherche un maïs blanc je vous contact , je verrais bien la suite cordialement

  • Faire revivre le maïs blanc de Bresse

    Le 15 avril 2013, par Jeanie

    Bonjour,

    Je fais de la spiruline en Ariège et souhaite participer à l’initiative Milpa. On partage un jardin avec 3 personnes, dont 2 travaillent la terre en traction animale. On habite sur la commune de Camarade, près de Mas d’Azil (entre Foix et Saint-Girons). On a un jardin de 1/2 ha disponible (terres assez argileux).

    Je serai très reconnaissante de pouvoir participer à faire revivre le maïs blanc de Bresse : quels sont les démarches à prendre ?

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