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Mémoire de Master d’Ethnologie

le 7 septembre 2010

Lieux de vie alternatifs (début)

6 mois de WWOOF en Nouvelle-Zélande

La catégorie qui rassemble le plus d’hôtes est celle des individus appartenant à la génération des années 70, dont la culture et les pratiques sont directement issues des mouvements alternatifs et contre-culturels de l’époque.

Beaucoup ont vécu dans un habitat temporaire pendant la construction de leur propre maison (housebus, housetruck, caravane). Ils font aussi souvent preuve d’une forte conscience écologique, voire d’une certaine spiritualité, et mettent en place des activités d’autosuffisance.

Te Miko

Te miko est situé à quelques kilomètres de Punakaiki, un village de 60 habitants, réputé dans tout le pays pour les "Pancake Rocks", des rochers plats aux stratifications remarquables. "Te miko" désigne les "petites pousses de palmiers" que l’on trouve ici en abondance. De la terrasse, mon regard se perd dans la contemplation de la forêt tropicale millénaire qui m’entoure, où les coiffes vertes des palmiers et des fougères offrent une infinité de bouquets sauvage au bleu profond et immense de la mer Tasman. Pendant l’été, la population de la région est au moins triplée par le passage d’une masse de bus, de voiture et de camping car de touristes.

Les habitantes

Carolyn, propriétaire de Te Miko, y tient un atelier de perles de verre. Elle achète le verre et le transforme elle-même puis le vend de chez elle. Ses principaux clients sont les touristes qui n’ont d’autre choix que d’emprunter la seule route qui existe pour se rendre au Pancake Rocks. La West Coast est une région très sauvage, peu propice à l’installation de l’homme.

Une route longe la puissante mer Tasman, entourée d’un côté par les falaises abruptes et de l’autre par les montagnes couvertes d’une dense forêt tropicale. Le long de cette route se situent les quelques maisons qui ont pu s’implanter malgré les cyclones et les inondations à répétition.

Dans les profondeurs de la forêt s’enfoncent quelques chemins tracés par les convois de pionniers, que les touristes empruntent aujourd’hui pour redécouvrir une nature sauvage oubliée, et qui malgré tous les efforts des hommes, leur a résisté. Carolyn, si elle sait que son activité dépend essentiellement du tourisme, déplore les ravages occasionnés par cette "masse inconsciente" qui envahit chaque été ce petit paradis. Parott vit à Te Miko en compagnie de Carolyn dans une toute petite maison bleue verte et jaune. C’est une artiste exubérante et inénarrable. Avec Carolyn, elle aime disperser des objets artistiques qui viennent égayer le lieu, tels des sculptures ou des branches peintes de toutes les couleurs.

Parott a vécu 6 ans dans une communauté : ses membres partageaient simplement une terre sans avoir d’éthique ni d’activités en commun. Elle en garde un très mauvais souvenir. Après sa dissolution, Parott a rencontré Carolyn qui partage depuis 5 ans son terrain. Elle l’aide désormais à l’accueil de temps à autres mais son principal métier est comptable.

Carolyn, elle, vit depuis 25 ans à Punakaiki. Elle a grandi à Greymouth, la ville la plus proche, à une vingtaine de kilomètres. Elle y a ouvert un magasin dans les années 70, qu’elle a appelé le "weta", du nom d’un insecte à l’apparence repoussante, mais complètement inoffensif pour l’homme. Elle a choisi ce nom car les habitants du coin, très conservateurs, voyaient d’un mauvais oeil l’ouverture de ce qui était vu comme un quartier général de hippies, tenu en plus par une femme seule. Carolyn aimait le fait de bouleverser les mentalités et la bonne morale. Elle vendait à l’époque des vêtements indiens, des encens, des feuilles à rouler, des livres et journaux alternatifs, et faisait passer sous le comptoir des magasines pornographiques, alors prohibés. Le comble était pour elle de voir arriver, parmi les hommes venant lui acheter ces magasines, les tenants de la morale conservatrice. En 1981, elle décide de vendre son commerce pour acheter un terrain et construire sa maison. Elle s’installe alors à Te Miko. Carolyn a auto-construit la maison en bois avec l’aide de son ex-mari. Elle a aussi construit des toilettes sèches, qui constitue pour elle le point de départ d’un changement de relation avec la nature : on ne peut pas que prendre à la nature, il faut aussi donner, et les déchets sont un don de première importance.

Bio-dynamique

Carolyn jardine selon les principes de la biodynamie, en effectuant régulièrement des préparations fertilisantes pour son jardin. L’une d’elle que j’aurai l’occasion d’observer consiste à mélanger diverses herbes et plantes, en les mixant en forme de spirale dans de l’eau de pluie, préalablement chauffée au soleil.

Elle pense qu’il ne suffit pas d’analyser scientifiquement les processus naturels, notre esprit est autant que notre corps un vecteur de communion avec la nature. Elle oppose la biodynamique à la permaculture car, pour elle, cette dernière porte un regard scientifique sur toutes choses, en occultant la dimension spirituelle du rapport au vivant.

Elle évoque à ce titre un désaccord avec un ami "permaculturiste" à propos d’un arbre malade. Son ami considérait que s’il était malade, c’est que la nature était ainsi, et qu’il fallait le laisser mourir. Elle, au contraire, pensait que la loi de la nature n’était pas celle du plus fort, que l’on pouvait agir bénéfiquement pour aider, coopérer avec les autres éléments de l’éco-système.

Pour elle, les préparations biodynamique vont en ce sens plus loin que les principes permaculturels en donnant à l’homme un rôle de guérisseur des autres êtres vivants. L’opposition entre permaculture et biodynamique est cependant à relativiser au vue des diverses interprétations de ces principes, car leur application réclame souvent une adaptation à une philosophie de vie, personnelle.

Wwoofing

A Te Miko, nous travaillons de 4 à 5 heures par jour et effectuons comme à chaque fois des activités diverses, dont le désherbage constitue néanmoins l’essentiel... J’ai la mission d’"éradiquer" une herbe envahissante, le "wandering jew", qui se répand à une vitesse phénoménale aux dépends de la flore indigène. Je parcours le sol noir couvert de minuscules pousses de palmiers pour traquer ces minuscules herbes et détacher délicatement leur racine.

Nous creusons et désherbons un fossé qui parcours de long en large la propriété. Il se remplira à la première pluie, qui dans cette région au micro-climat sub-tropical sont diluviennes. La circulation de l’eau sur le terrain est essentielle pour Carolyn, car elle participe de la construction d’une synergie naturelle entre les différents éléments au sein du jardin.

Le travail est plus ou moins organisé au jour le jour. Carolyn écrit comme à Tira Ora les tâches sur un tableau noir et choisi le travail à accomplir selon le temps, et son envie. L’organisation diffère évidemment de celle de producteurs biologiques.

Elle évoque un ami pratiquant la biodynamique à des fins commerciales qui travaille 10 à 12 heures par jour, et demande aux wwoofers une participation de 8 heures par jours. Elle l’admire pour le travail qu’il accomplit, car il arrive à fournir une grande quantité de produit pour toute la région, et constitue un véritable exemple de production biodynamique, mais ne serait pas prête à adopter ce mode de vie. Elle passe à peu près la moitié de sa journée à son atelier à confectionner ou vendre ses perles de verre, et l’autre dans son jardin.


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Ecolieux, Ecovillages et Alternatives écologiques
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Je nourrissais une aspiration à la vie sauvage et à des pratiques proches de la nature, sans savoir que des concrétisations existaient. Je faisais alors des études de sociologie, sans savoir si j’allais continuer. Suite à un séjour à Carapa, j’ai rencontré un ethnologue qui m’a donné l’idée de lier mes 2 passions et de faire une étude sur les écovillages et les éco-alternatives ! C’est ce que j’ai fait...

Après de nombreuses découvertes, voici le fruit de ces années de recherches.

Mon mémoire s’intitule "Une initiation à l’éco-alternative : expérimentations et constructions de réseaux, des éco-lieux de France au WWOOF de Nouvelle-Zélande".

Plus sobrement, je pourrai l’appeler : "Mon initiation aux éco-alternatives".

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