Dérive consummériste
... Je constate que notre concept s’est transformé à une vitesse vertigineuse en un système de "paniers" intéressants pour le consommateur, depuis que les Amap de Marseille se créent sans l’expertise de la ferme que nous faisions avec Daniel et d’autres "producteurs/acteurs, avant qu’Alliance Provence nous foute dehors de cet outil que nous avons créé.
Je vous rassure, nous assurons toujours cette mission et nous sommes même plusieurs à le faire en France.
Pour un véritable partenariat producteur / consommateur
L’objectif de notre démarche est de poser les bases indispensables à la mise en place du PARTENARIAT producteur/consommateurs.
Partenariat ? Quel partenariat ?
Réponse : Si vous êtes en contrat avec votre agriculteur, vous êtes en partenariat.
Rappel de Passerelle Eco : : Dans une AMAP, le contrat qui lie le consommateur avec le paysan est l’engagement du consommateur à acheter un panier chaque semaine, et qui se concrétise par l’achat à l’avance de ce panier, ce qui permet au paysan de faire en sécurité les investissements nécessaires.
Mais, vos sujets de réflexions sont à mille lieux de représenter ce partenariat AMAP dans sa définition sociale et économique depuis sa mise en place en 2001. Je m’explique : quand vous évoquez la Charte, le C.A. le bio et, que vous préparez des Statuts que vous allez valider en A.G. .... où est votre producteur associé ? à quoi sert votre association si elle n’intègre pas votre associé ?
J’espère que vous ne formaliserez pas demain si vous avez des tensions au sein de votre association... Je vous conseille même [plutôt] d’essayer de fonctionner sans association, de redonner à votre projet les valeurs et le sens de votre engagement personnel dans ce système d’économie solidaire.
Il est important de rappeler que le premier "A" du mot "association" dans A.M.A.P., c’est la définition du mot association, du dictionnaire de la langue française et non, seulement, le décret de la loi 1901 qui aboutit souvent au paradoxe d’exclure le paysan de l’association, puisqu’il n’est pas au Conseil d’Administration. Ce qui est une aberration.
L’association juridique, a fait dériver beaucoup d’AMAP et le système en général dérivera très vite en association de consommateurs.
A ce moment là, je ne donne pas cher de la pérennité du système* et du Maintien de l’Agriculture à travers notre concept d’économie solidaire.
Rémunération de l’agriculteur
Quand le producteur n’est pas impliqué dans la prise de décision ou, sur le fonctionnement de l’Amap et, souvent, hélas, même pas sur le calcul du prix du panier, alors là nous sommes loin d’une éconmie solidaire.
Hier nous avons eu la réunion des producteurs en Amap, je vous mets à la suite, les impressions d’un des participants.
Vous lirez que François parle d’émotion, c’était effectivement assez émouvant et insoutenable d’entendre un producteur de Marseille se plaindre de son prix de panier : ses consommateurs avaient décidé que son revenu mensuel serait de 500 €. Sachant que le seuil de pauvreté se situe en dessous de 800€ on peut dire que ce producteur n’est pas soutenu par ses consommateurs pour maintenir son activité où est l’AMAP ?.
Une autre AMAP de Marseille a refusé d’augmenter le prix du panier d’un jeune agriculteur installé en AMAP, sous prétexte que le panier d’été avait été insuffisant. Ce jeune, très professionnel, avait fait un prix arbitraire la première saison et, attendait de faire son bilan pour pouvoir démontrer qu’il n’avait pas pu tirer un salaire de sa saison AMAP. Résultat : des mauvaises relations : le jeune a arrêté l’AMAP.
Il en est de même pour d’autres régions qui créent des AMAP en imposant un prix maximum de 15 ou 18 € aussi arbitrairement.
Créer une AMAP sur de bonnes bases pour réussir durablement
Ces échecs sont difficile a supporter quand on s’investit comme on s’investit, pour créer des AMAP, pour que les consommateurs mangent bien mais surtout pour que le métier continue ; Ce n’est pas avec des agriculteurs pauvres qu’on motivera d’autres jeunes à s’installer.
Le bilan d’échec de certaines nouvelles AMAP m’incite à vous mettre en garde sur la méthode de création d’AMAP.
Ne sous-estimez pas l’importance du travail d’essaimage, que, seuls des producteurs expérimentés et acteurs de l’essaimage sont à même de faire avec des amapiens experts aussi en pratique d’AMAP et en essaimage.
Sachez que les AMAP nées de cette méthode sont toujours en activité et que leur bon fonctionnement est du à la qualité de la relation entre le producteur et ses consommateurs mais aussi à l’implication du producteur dans ce fonctionnement. Ne pas oublier : c’est un couple de producteurs qui a essaimé à partir de leur 1ère expérience. C’est l’accompagnement de tant de producteurs qui a pérennisé le concept.
C’est la méthode de CREAMAP France pour continuer en équité producteurs/consommateurs.
Désolée d’être obligée de faire ces rappels, mais c’est en réaction à vos préoccupations, pour remettre en valeur LE PARTENARIAT AMAP, pour redonner des bases solides et constructives et essayer de sauver cette Agriculture.
bonjour, je suis tombée sur votre article en surfant sur le net pour chercher des données sur les prix des paniers en amap ; je suis productrice de légumes, installée depuis deux années (j’entame la troisième !)je distribue mes paniers directement à mes clients, à la fréquence de deux distributions par semaine et je fais aussi un marché par semaine ; travaillant seule, je ne peux pas faire plus de "sorties", sinon, qui s’occuperait des terres ?! je ne suis pas en réseau amap et je cherchais à savoir si mes prix de paniers étaient cohérents ; tous mes clients sont ravis de mes légumes, je travaille très dur pour leur proposer de la qualité ; pourtant, je n’arrive pas encore à me sortir un revenu décent ; je pense que c’est normal, les premières années, je dois optimiser et organiser toutes les plantations, repiquages, les fréquences, les variétés de légumes, à quel moment, etc, etc, ... c’est très complexe, les années ne se ressemblent pas au niveau du temps qu’il fait et je pense qu’il va me falloir du temps pour caler tout ça. j’ai pensé, pour peut-être alléger mon fardeau, adhérer à une amap mais je "ne le sens pas" ; je trouve ça encore plus compliqué que de gérer tout par moi même, d’autant plus que mes clients (qui sont ravis) ne proposent pas vraiment leur temps pour me soutenir dans les récoltes ou la distribution des paniers ; nous sommes en milieu rural et les gens ne sont pas en manque de nature, chacun a un métier qui lui prend beaucoup de temps ; néanmoins, je cherche des solutions, des bases, des expériences, des conseils, à partager avec d’autres qui vivent des choses similaires ; donc je serais heureuse de pouvoir discuter de tout ça... au plaisir Christine