le 14 août 2011
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Actuellement, il est officiellement reconnu que les ressources en eau sont globalement dégradées, et que çà ne va pas en s’améliorant : les 2/3 des rivières et eaux souterraines sont polluées, les nitrates et pesticides arrivant en tête des pollutions endémiques persistantes [1].
Mais la qualité des eaux souterraines et superficielles serait encore plus dégradée que ne l’admettent les pouvoirs publics.
Au moment où le gouvernement veut bâillonner les « lanceurs d’alerte » [2], plusieurs d’entre eux [3] tentent d’alerter l’opinion sur une réalité dérangeante : la qualité des eaux souterraines et superficielles serait encore plus dégradée que ne l’admettent les pouvoirs publics.
Actuellement, il est officiellement reconnu que les ressources en eau sont globalement dégradées, et que çà ne va pas en s’améliorant : les 2/3 des rivières et eaux souterraines sont polluées, les nitrates et pesticides arrivant en tête des pollutions endémiques persistantes [4].
Or, la réglementation et les protocoles de mesure de la qualité de l’eau ont été profondément modifiés depuis une dizaine d’années. Mais ils sont entachés de biais multiples qui conduisent à minorer gravement l’ampleur de la pollution des rivières et des nappes phréatiques françaises.
Trois problèmes majeurs sont à l’origine d’une surveillance douteuse de la qualité de l’eau :
– la dramatique insuffisance du nombre de substances toxiques recherchées dans l’eau
– la faiblesse des protocoles de mesure, notamment pour les micropolluants chimiques émergents, pour l’impact inconnu des faibles doses des substances dangereuses et celui des « cocktails » polluants.
– des méthodes d’évaluation impropres à décrire l’état réel des eaux superficielles et souterraines
Si les programmes des Agences en charge de la gestion de l’eau, de l’état de la ressource et des mesures à engager en Bourgogne [5] ont mis en place une surveillance réglementaire « a minima », force est de constater qu’elle ne permet plus de connaître l’état réel – patrimonial - de la ressource, malgré une timide et récente prise en compte des milieux.
Faute de vouloir s’attaquer aux causes des pollutions et aux pollueurs, les Agences courent après des solutions curatives de plus en plus coûteuses, avec des budgets de plus en plus contraints. D’après un rapport sur « le financement de la gestion de l’eau en France », publié en janvier 2011 [6], le chiffre d’affaire annuel des activités liées aux ressources en eau s’évalue à 10 milliards d’euros ( pêche, eaux en bouteilles,…), et les bénéfices indirects ( tourisme, protection inondations…) à environ 5 milliards.
Les intérêts en jeu sont énormes, à ce jour mal cernés : toutes les activités agro-industrielles, agricoles, industrielles ( chimie, pharmacie,…) Ce rapport, après d’autres, montre combien la politique du curatif menée depuis des décennies est incroyablement dispendieuse, à la charge des seuls contribuables et consommateurs, alors qu’une politique axée réellement sur le préventif ( réduction à la source, protection de l’environnement naturel, zéro pesticide, …) serait une salutaire économie en cette période de disette et crise économique, en réduisant les gaspillages financiers.. L’agriculture intensive, principale responsable, aurait tout à gagner à une reconversion à l’agriculture biologique .
C’est pourtant le contraire qui est ces derniers mois encouragé par le gouvernement : l’agro-industrie marchande de poisons dont on ne connaît pas les effets à terme sur la santé est encouragée par l’Europe et la France ; baisse des contraintes environnementales ; des projets destructeurs de la ressource et de la biodiversité comme celui du canal Saône Moselle/Saône Rhin ( coût estimé : 11 milliards d’euros ).
Contradictoirement, l’intérêt collectif à atteindre le « bon état des eaux » exigé par la DCE d’ici 2015 ( directive cadre européenne – oct 2000 ) demande que tout projet ayant un impact sur les milieux aquatiques ne soit engagé que sur la base d’une étude sérieuse coût/bénéfices. Elle existe rarement. Chaque responsable politique ou économique devrait être conscient que la qualité des milieux, donc de la ressource, c’est l’assurance d’une bonne gestion des fonds publics, d’économies sur la santé. ..comme sur les factures des citoyens payant l’eau moins cher, d’autant qu’ils se seront libérés des « majors » en revenant à une gestion publique. Il va de surcroît falloir prendre le virage du changement climatique et de la santé environnementale, qui auront d’autres conséquences sur notre vie quotidienne : rareté accrue de l’eau, événements climatiques plus fréquents, effets sanitaires des nouveaux polluants etc…,
Les lanceurs d’alerte nous préviennent que le système d’assainissement et d’alimentation en eau potable mis en place par les multinationales, soutenu et financé par les Agences, est une ineptie sur les plans technique, écologique, énergétique. Il est inconséquent au plan scientifique, du fait de recherches anémiques. Il est pourtant exporté dans les pays pauvres où l’on envoie nos déchets, pour faire payer l’eau à des gens qui n’ont pas d’argent !.
C’est d’autant plus scandaleux que ce système de plus en plus sophistiqué n’offre plus de garantie de protection de la ressource et de moins en moins de sécurité sanitaire. Ce « modèle » repose sur 2 piliers obsolètes : le traitement chimique et l’eau potable tous usages au robinet. Les écologistes et scientifiques indépendants proposent 2 principes directeurs : traiter les pollutions à la source ( tout ce que l’on produit, ce que l’on jette, se retrouve dans l’eau) ; optimiser l’épuration naturelle, gratuite, par la qualité des milieux naturels et des réserves d’eaux souterraines.
L’état de l’environnement est un bon indicateur de l’état des administrations qui en ont la charge, et vice-versa.
On est actuellement en droit de s’interroger sur l’état actuel, réel, de l’eau de nombre de captages, baignades en Bourgogne comme ailleurs, Seules quelques têtes de bassin sont encore préservées. Il faudrait pour le connaître des recherches et informations indépendantes des pressions lobbyistes, économiques ou politiques. C’est ce qui se met en place.
[1] Cf « REPERES N°57 » sur la qualité de l’eau - périodique d’ALTERRE – www.alterre-bourgogne.fr
[2] Arrêté du 12 juillet 2011, modifiant le Code de l’Environnement, concernant les associations et fondations quant à leur agrément et particulièrement celles jouant un rôle de lanceurs d’alerte.
[3] Anne SPITERI et Marc LAIME, notamment – cf site « Eau Evolution »
[4] Cf « REPERES N°57 » sur la qualité de l’eau - périodique d’ALTERRE – www.alterre-bourgogne.fr
[5] La Bourgogne relève de 3 agences : Loire Bretagne – Rhône Méditerranée – Seine Normandie, qui ont mis en œuvre, dans le 9e programme ( 2009/2013 ) un nouveau système d’évaluation de l’état des eaux dont les résultats sont disponibles sur leurs sites.
[6] Document commandé par l’OCDE ( Organisation de Coopération et de Développement Economique) et réalisé par le Commissariat Général au Développement Durable, ( www.developpement-durable.gouv.fr ) – Consulter aussi les rapports de la Cour des Comptes sur la gestion de l’eau.
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3 messages
Très intéressant ! J’ai vu un reportage diffusé à la télé qui dénonçait aussi la gabegie des pouvoirs publics, à ce sujet : DU POISON DANS L’EAU DU ROBINET, film de Sophie Le Gall, en 2010 (beurre breton du même nom). Notez la faute de frappe : Faute de vouloir s’attaquer aux causes des pollutions et aux pollueurs, les Agences courent après des solutions curatives de plus en plus coûteuses, avec des budges de plus en plus contraints. budgets, évidemment !
Merci. La faute a été corrigée.
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