De l’INRA au LAMS
Tous deux ingénieurs agronomes, ils se sont rencontrés à l’INRA dans les années soixante-dix. Lydia éveille Claude à une autre sensibilité. Ils se décident à faire des recherches en microbiologie des sols. "Tu es fou, ce n’est pas un plan de carrière !" dit-on à Claude alors, ils s’accrochent. Mis à l’écart au sein de l’INRA, ils quittent cet institut et fondent leur propre laboratoire de recherche, le LAMS (Laboratoire d’analyses microbiologiques des sols).
Des travaux dans le monde entier
Des années dures, très dures suivent... Ils voyagent beaucoup en Amérique Latine, essaimant, apprenant. Aujourd’hui, le professeur Claude Bourguignon est demandé partout en France. Son agenda déborde. Des grands vins lui font confiance (Taittinger, Vosne Rosmanée entre autres). Des articles sont écrits sur lui dans Cultivar, la revue agricole high tech française, c’est dire si son savoir-faire a fait le tour de nos campagnes ! Jusqu’à la Banque Mondiale, qu’il conseille depuis quelques années. Professeur es-Humus, aux allures d’Indiana Jones, il fut l’élève du Professeur Jean Keilling (l’ingénieur agronome, qui innocenta Marie Bénard et qui distillait aux quatre coins de la planète dans les années 50, ses "Conférences économiques de l’Humus"...
Médecins de la terre
Lydia et Claude Bourguignon sont aujourd’hui rejoints par un de leur fils qui les aide à diriger le laboratoire. L’Humus est et reste la clef de la santé des peuples. La microbiologie, science des sols tant méprisée par les "tout hig tech", reprend son droit de cité. Il y urgence, une urgence qui se mesure au nombre d’hectares perdus chaque année, 225 000 hectares par an. Elle se mesure encore plus à l’aune de ce chiffre qui laisse à méditer : un millard d’hectares de terres fertiles ont été stérilisés en un siècle par l’agro-chimie, soit 25 % des terres cultivables planétaires. Aux Etats-Unis, ce chiffre monte à 28 %. Le professeur Bourguignon déclare : "Les sols lâchent. Ils sont en train de lâcher. PARTOUT. Il faut s’en occuper ! Où nous risquons de voir resurgir les famines à une échelle jamais vue auparavant dans l’histoire de l’humanité".
Lydia et Claude Bourguignon emploient une expression qui parle aujourd’hui encore plus qu’hier, face aux drames et pandémies d’origine agricole : "Nous sommes en quelque sorte des Médecins de la Terre". C’est Vrai. Et la Terre en a bien besoin.
Catherine Célimène & Guy Deffeyes
Bonjour, je trouve très intéressant plusieurs articles de leurs parts sur la technique de restaurer des sols dégradés par la permaculture. Puis-je avoir leur contact SVP ??