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Livre

le 16 janvier 2010

Ethique et alimentation - comprendre et expliquer le végétarisme

Le livre du philosophe autrichien Helmut F. Kaplan, « Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne », est paru chez L’Harmattan.

Après avoir défini très précisément le principe d’égalité, l’auteur démontre comment racisme, sexisme et spécisme sont de la même veine. Il montre ensuite tout ce que les humains et les autres animaux ont en commun, analyse les zones de friction et d’entente entre protecteurs de l’environnement et protecteurs des animaux, et s’interroge sur le sens à donner au concept de « dignité humaine ». Il revient en détail sur le débat entre approches réformiste et radicale… et pour finir, il répond avec brio à huit objections couramment faites à l’alimentation végétarienne.

Quelques citations à propos de l’éthique végétarienne

 La question de savoir qui nous devons aider ou bien par qui nous devons commencer est tout aussi superflue que celle de savoir si nous devons aider. Avons-nous le devoir d’aider les étrangers ? Avons-nous aussi le devoir d’aider les animaux ? Avons nous le droit d’aider les étrangers alors qu’il y a tant de misère chez nous ? Avons-nous le droit d’aider les animaux, alors qu’il y a tant d’humains qui souffrent ?

À toutes ces questions, il y a une réponse toute simple. Commence à aider ! Toutes les questions en suspens se résoudront d’elles-mêmes.

 Un jour, Gandhi a demandé à quelqu’un :"Aimerais-tu réduire la masse de violence dans le monde ?" Et comme son interlocuteur répondait par l’affirmative, il a posé cette seconde question : "Que manges-tu ?".

 Chaque fois que les humains et les animaux ont des besoins similaires, les uns comme les autres ont droit à un traitement égal et à une prise en considération égale de ces besoins.

 Du caractère « naturel » de quelque chose ne découle pas sa rectitude morale (pas plus que du caractère « artificiel » de quelque chose ne découle son immoralité). Autrement, il serait parfaitement irrationnel et absurde de s’engager contre la guerre et d’œuvrer pour la paix, car de mémoire d’homme, les humains ont toujours fait la guerre, et de ce fait, elle revêt un caractère « naturel ».

 Tous les grands crimes ne sont rendus possibles que par l’attitude complice des petits suiveurs, qui se soustraient à leur responsabilité individuelle, et dont la ligne de défense est toujours la même : « Que vouliez-vous que je fasse ? Ça ne dépendait pas de moi. »

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Préface de "Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne"

La préface a été rédigée par André Méry, président de l’Association Végétarienne de France.

Helmut Kaplan est un irréductible optimiste. Dans les textes qu’il nous donne ici, il n’a de cesse de bien nous faire sentir que le mouvement pour les droits de l’animal s’inscrit dans une logique qui l’obligera tôt ou tard au succès. De même que les humains – en moyenne et en pensée, du moins – ont reconnu le racisme comme une injustice, de même qu’ils ont reconnu le sexisme comme une injustice, de même finiront-ils par reconnaître que le spécisme est moralement injustifiable.

À base d’exemples, de citations, de réflexions, Helmut revient sur cette frontière si ténue qui sépare l’animal humain de l’animal non humain. Si ténue que l’on doit reconnaître qu’elle n’est que de quantité et non de qualité comme il était admis autrefois. Nous partageons tellement d’émotions et de sensations avec ces animaux, que la majorité de nos contemporains croient encore n’être que des choses, que nous ne pouvons plus nous dire « supérieurs » à eux, mais simplement différents, évolutivement différents, ce qui n’efface certes pas les inégalités « de fait » (tout comme les humains sont, de fait, largement différents entre eux), mais sape à la base toute morale fondée sur une inégalité « de droit » (tout comme les humains, si différents de fait soient-ils entre eux, se reconnaissent néanmoins moralement égaux en droit). Ainsi le courant de pensée que décrit Helmut à plusieurs reprises, et qu’il fait démarrer avec le livre Animal Liberation, de Peter Singer, en 1975, devient-il le socle de la dernière « frontière morale » que les humains ne peuvent que faire tomber – car le sens de leur histoire est dans un dépassement successif de discriminations : esclavagisme, racisme, sexisme – en incluant finalement, dans leur sphère morale, les autres êtres sensibles qui ne diffèrent d’eux que par l’espèce.

Comme à la plupart des penseurs du droit de l’animal, on pourra reprocher à Helmut d’utiliser le terme animal comme s’il recouvrait une catégorie homogène, alors qu’il s’agit en fait de millions d’espèces aux besoins différents. Mais je ne recommanderai à personne de profiter de ce « raccourci » pour pinailler sur le droit à la satisfaction des besoins vitaux des anophèles, des fourmis, ou même d’un mammifère plus proche de nous comme le rat. Ce genre d’argument spécieux (et spéciste !) participe de la même attitude consistant à dire : « Occupez-vous des humains d’abord. » Sauf qu’il est retourné sous une forme plus insidieuse : « Puisqu’il est manifeste que vous ne pouvez donner de droits à tous les animaux, vous voyez bien que cette question de droits à leur accorder n’a pas de sens. »

Oh que si ! Elle a un sens dès que l’on est suffisamment ouvert pour reconnaître dans l’être humain une disposition naturelle à l’action morale « au sens où nous n’orientons pas nos actions exclusivement en fonction de notre intérêt propre, mais aussi par rapport à ce que nous jugeons être bon, au sens de bien, et par rapport à ce que nous pensons devoir faire ».

C’est cette disposition naturelle, intrinsèque à nous-mêmes, qui, si nous faisions l’effort de la porter à notre conscience, de la reconnaître et de la cultiver, nous ouvrirait la voie à la mise en pratique d’un impératif moral très simple : « quand on a le pouvoir d’aider, on a aussi le devoir d’aider ».

Fabuleuse contraction de la pensée qui relègue aux oubliettes les arguties sur les types de droits exactement que nous devrions accorder aux animaux ! À toutes ces questions, nous dit Helmut, « il y a une réponse très simple : commence à aider ! Toutes les questions en suspens se résoudront d’elles-mêmes. » Foncièrement optimiste, je vous l’avais dit…

Et, pour commencer à aider, il n’est nul besoin de s’angoisser indéfiniment sur la meilleure façon de commencer, souvent le prétexte à ne rien faire. C’est très simple, au contraire : il suffit de devenir végétarien.

À plusieurs reprises Helmut insiste sur ce point : toute action en faveur des animaux devrait se compléter par un passage au végétarisme. Mieux, ce devrait être un préalable. Et, mieux encore, c’est certainement le seul moyen de résoudre le débat fondamental dans lequel s’opposent divers courants animalistes : faut-il d’abord soulager le sort des animaux tel qu’il se présente à nos yeux (élevages intensifs, transports indignes, abattages inhumains), au risque d’humaniser suffisamment les conditions de vie de ces animaux pour en arriver à rendre de ce fait leur exploitation acceptable par le public ? Ou bien faut-il refuser de dépenser de l’énergie dans des améliorations illusoires pour se consacrer uniquement à l’éradication de toute exploitation de l’animal par l’homme, au risque de laisser souffrir ceux qui n’auront pas eu la chance de voir l’éradication réalisée ? Être militant animaliste végétarien (et ce que Helmut veut dire par là, c’est avoir une alimentation végétale…) permet d’agir sur les deux tableaux. Être végétarien est un symbole fort de ce que l’on veut en réalité supprimer toute violence à l’égard des animaux : faire en sorte – ce n’est qu’un exemple – qu’il n’y ait plus de poules tuées pour l’alimentation humaine, et non pas se satisfaire que la taille de leur cage ait doublé. Une fois ce symbole exposé, expliqué, propagé, toute action ponctuelle en faveur des animaux gagne en puissance : s’il s’agit de donner à boire à ceux qui souffrent de la soif dans les camions qui les transportent, il sera clair que rendre de ce fait leur mort plus « humaine » n’est pas la fin en soi de l’acte ; c’est simplement que l’on a le devoir d’aider ceux qu’on a le pouvoir d’aider. Mais la fin en soi de l’acte, c’est le refus de la mort animale au profit d’intérêts humains futiles et égoïstes. La fin en soi de l’acte, elle ne peut être mieux mise en évidence que par le fait d’être végétarien.

La mort animale… la mort que nous infligeons à tous ces êtres qui sont plus faibles que nous, confortés en cela parce que nous savons qu’ils ne pourront jamais se révolter, c’est la lâcheté par excellence, c’est le droit du plus fort dans toute son abjection. L’horreur de cette mort, multipliée des milliards de fois sans autre justification qu’un « mmm » de satisfaction gustative exprimé à table, imprègne les textes de Helmut Kaplan. On sent qu’il l’éprouve au plus profond de ses fibres. Cette mort, les non-végétariens l’invitent à leur table chaque jour. Elle finit par leur porter préjudice en détériorant leur santé. Mais elle ne se contente malheureusement pas de dégrader la santé des non-végétariens ; en banalisant dans les sociétés humaines le fait de tuer des vies qui veulent vivre, en amoindrissant la réactivité morale d’une masse immense de personnes, elle gangrène la propension à l’empathie que nous avons en nous, elle étouffe son expression, elle rend infiniment plus difficile la manifestation du bien. La mort à table, nous dit Helmut Kaplan, c’est la négation de tout ce qu’il y a de bon dans l’être humain et qui ne demande qu’à s’exprimer.

C’est quelque chose qu’il faut dire, dire et redire sans cesse, manifester aussi bien par la parole que par l’action, jusqu’aux jours où le spécisme aura été rejeté, comme tant d’autres formes de discrimination, parmi les vieilles lunes des catégories primitives et incomplètes de l’esprit humain.

Helmut Kaplan y travaille sans ménager sa peine ; les textes que nous offre son livre en sont la preuve, et son ouvrage doit nous aider à cette prise de conscience.

André Méry, août 2007

Le livre peut être commandé :
 chez votre libraire,
 directement à L’Harmattan, 7, rue de l’École Polytechnique, 75005 Paris - www.editions-harmattan.fr


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