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Mémoire de Master d’Ethnologie

le 1er juillet 2008

Organisation des activités

Séjour de deux semaines à Carapa

Ni une véritable communauté, ni une simple association, Carapa m’a été décrit par ses habitants comme un éco-hameau au fonctionnement collectif.

La notion de éco-hameau est large : elle peut désigner tout autant une communauté restreinte qu’un lotissement où le seul lien entre les résidents est le terrain. Ici, il s’agit d’un regroupement de foyers partageant un terrain, quelques activités et des expérimentations avancées d’écologie au quotidien.

L’association Carapa

Carapa a simplement le statut associatif loi 1901. Pour l’instant, c’est Jacques qui possède légalement le terrain, mais à terme, il est possible que Carapa en devienne propriétaire. Le site de Carapa est encadré par le cahier des charges du centre écologique européen de Jacques, qui fixe un certain nombre de règles générales que les membres de Carapa doivent respecter : principalement des normes de respect du site naturel.

La charte de Carapa, elle, pose plus spécifiquement les bases de l’éthique qui relie ses membres et le lieu.
Celle-ci recouvre trois aspects :
 la dimension matérielle concerne les activités ;
 la dimension affective et sociale s’attache à décrire les règles relationnelles des résidents entre eux et vers l’extérieur ;
 enfin une dimension de conscience individuelle et collective, incluant une référence aux 4 éléments.

Alors que chaque foyer vit sa vie de manière autonome au quotidien, la charte stipule que des réunions régulières sont organisés entre les résidents pour entretenir les relations au sein du collectif. Toutes les deux semaines environ, ils se rassemblent pour faire le point sur les évolutions individuelles et le développement commun.

Adaptation des expériences communautaires à la vie en éco-hameau

Le lieu réunit plusieurs foyers autonomes qui partagent certaines valeurs communes. Ce qui relie les membres de Carapa est avant tout la terre qu’ils partagent et dont ils entretiennent une vision commune. Ils ont tous vécu des expériences communautaires plus ou moins marquantes, qui ont parfois constitué, comme nous l’avons vu pour Olivier, une étape décisive de rupture sociale, de "désocialisation positive", et d’apprentissage d’une autre sociabilité.

La constitution d’un écolieu est la concrétisation d’un long parcours initiatique où l’on apprend à construire sa vie matérielle, sociale et spirituelle avec des codes différents de ceux enseignés par les institutions familiale et scolaire.

Olivier se souvient avec nostalgie de certains côtés de la vie en communauté. La vie à 20 est radicalement différente de la vie "moderne", en couple ou en petit foyer. Chaque petite chose du quotidien prend en communauté une ampleur plus importante : le travail accompli, l’imaginaire développé, les émotions partagées.

La nécessité, pour fonder un tel lieu, d’avoir accumulé une grande expérience alternative, explique sans doute le nombre restreints d’écolieux et la relative nouveauté du phénomène, celui-ci apparaissant comme conséquence à la fois positive et négative des communautés : l’écolieu aurait ainsi pour origine la dislocation des structures communautaires aux interrelations trop étroites, mais il s’enrichit aussi de ces expérimentations.

Les habitants de Carapa, s’ils se sont souvent épanouis dans la vie communautaire, entretiennent désormais la volonté de construire avant tout leur propre vie, leur propre quotidien. Pour Olivier qui a vécu en communauté pendant 6 ans, Carapa est synonyme de liberté affective et de réalisation personnelle.

L’indépendance de chacun est la base du collectif de Carapa : chaque habitant possède ses propres activités qui lui permettent de vivre de manière autonome et qui apportent richesse et ouverture au lieu.

Se créer son activité

Il ne s’agit ni de faire de Carapa un gîte touristique où le lien social est essentiellement professionel, ni de constituer un simple lieu de vie où chacun fait ce qu’il veut sans aucun rapport avec les autres.

La référence au terme d’éco-hameau ou éco-village n’est pas sans rappeler un des objectifs du site : recréer une structure sociale "traditionnelle", ou tout au moins s’inspirant de diverses traditions, des camisards aux aborigènes. La nature de l’activité exercée par un membre ne peut être en contradiction avec ces valeurs ; elle doit aussi se dérouler en partie sur le site pour contribuer à son développement.

Olivier est agriculteur-transformateur. Il confectionne divers produits artisanaux principalement à base de châtaignes, principale ressource naturelle du lieu : rochers à la pâte de châtaignes enrobés de chocolat, fougasses à la châtaigne, beignet à la crème de châtaignes, etc... L’autre "spécialité" d’Olivier est le pain aux orties. L’usage de cet ingrédient est très symbolique car il suscite souvent des réactions d’étonnement : "ah, mais ça doit piquer la bouche..." lui dit-on souvent sur les salons où il vend sa production. En effet, l’ortie est une plante sauvage, souvent considérée comme une "mauvaise herbe", mais qui sert traditionnellement dans de nombreuses recettes. Pour Olivier, au-delà de la qualité gustative, la commercialisation de produits à base de plantes sauvages dont on ne connaît pas l’usage comme l’ortie permet de sensibiliser les gens à une autre façon de consommer.

Hugues travaille lui dans le domaine de la construction. Après avoir bâti sa propre maison, il est en cours de réalisation d’un habitat expérimental en bois inspiré des yourtes, dont le coût et le temps de construction seraient diminués par rapport à une construction traditionnelle. Il réalise pour l’instant un prototype dont le coût total de production s’élèverait à 10000€ environ. Si son projet abouti, il pourrait se lancer dans une construction à caractère commercial, ce qui lui amènerait un revenu régulier et permettrait de diffuser cette forme alternative d’éco-construction. [1]

Enfin, Fabienne est femme-médecine, chaman. Elle organise des stages autour du chant et de la relaxation. Ces stages durent plusieurs jours et se déroulent au coeur de la nature. Les participants sont souvent des urbains saturés par le stress de la ville. Le chant revêt pour Fabienne une vertu libératrice qui permet de sortir de soi et de s’accorder avec le monde. Pour ne pas avoir assisté à un de ces stages, je me contenterais de citer ce poème écrit par une participante :

"De là-haut tomba la lumière, bleue, éblouissante
Elle enfanta les mondes qui tournoyèrent et dansèrent au rythme des sons
La lumière pétrit la terre d’or et de feu
Mille et un échos sonores emplirent l’univers, l’animèrent
Dans la valse des notes, les êtres naquirent
Et reste dans leur coeur la mémoire des chants
Musique enfouie au tréfonds de la chair
Symphonies oubliées que découvre le temps
Ondes surgissant dans l’âme des poètes
Larmes haletées que pleure l’inconscient"

Notes

[1Hugues a désormais quitté Carapa pour s’installer dans une vallée voisine.


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Ecolieux, Ecovillages et Alternatives écologiques
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Je nourrissais une aspiration à la vie sauvage et à des pratiques proches de la nature, sans savoir que des concrétisations existaient. Je faisais alors des études de sociologie, sans savoir si j’allais continuer. Suite à un séjour à Carapa, j’ai rencontré un ethnologue qui m’a donné l’idée de lier mes 2 passions et de faire une étude sur les écovillages et les éco-alternatives ! C’est ce que j’ai fait...

Après de nombreuses découvertes, voici le fruit de ces années de recherches.

Mon mémoire s’intitule "Une initiation à l’éco-alternative : expérimentations et constructions de réseaux, des éco-lieux de France au WWOOF de Nouvelle-Zélande".

Plus sobrement, je pourrai l’appeler : "Mon initiation aux éco-alternatives".

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