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le 22 septembre 2014

DOSSIER :
Permaculture et Écovillages - un mémoire (1)

Mémoire de thèse de Stéphane Groleau.

Émergence de la permaculture

La permaculture est née dans les années quatre-vingt, pour tenter de répondre aux problèmes apportés par le modèle productiviste et capitaliste en place.

Introduction

On peut partir de constats généraux : les forêts sont ravagées, brûlées, surexploitées, et parfois reboisées en monoculture.

La pollution de l’air, de l’eau et du sol provoquent les pluies acides, effet de serre, la réduction de la couche d’ozone, les problèmes de santé, l’eutrophisation des cours d’eau, l’extinction de milliers d’espèces d’organismes vivants et est même une menace pour l’intelligence [1].

De plus en plus, le climat change : on prévoit que « la température moyenne à la surface de la Terre devrait augmenter de 1 °C à 3,5 °C au cours du prochain siècle [2] ». On constate davantage de catastrophes naturelles : des inondations, ouragans, tempêtes de verglas…

Il y a aussi les inégalités sociales, le monopole des multinationales, l’exploitation du Tiers-Monde, l’épuisement des ressources, et la liste peut continuer encore très longtemps.

Face à un constat aussi peu reluisant, il est permis de se questionner : Comment notre mode de vie nous a-t-il amené là ? Y a-t-il des alternatives ?

J’ai découvert la permaculture en cette fin de millénaire alors que je m’informais sur l’existence de communautés vivant plus près de la nature. Elle a immédiatement attiré mon attention, car elle semble une solution très viable aux problèmes environnementaux et sociaux sans cesse grandissants.

En effet, la permaculture est tout une façon de penser et d’aménager un environnement afin de rendre harmonieuses les relations entre les humains, les animaux, les plantes et la Terre. Pour cette recherche, je me suis concentré sur la période récente, soit depuis les années quatre-vingt. De plus, même si la permaculture est aujourd’hui pratiquée et enseignée sur l’ensemble de la planète, la forme actuelle est originaire d’Australie, alors je m’y attarderai davantage.

Étant donné la nature même de la permaculture, il sera nécessaire pour débuter de replacer le contexte historique et social de l’émergence de cette pratique. À vrai dire, elle déborde de loin les simples principes d’agronomie. Cela permettra aussi de comprendre la société que je présenterai, ainsi que les pratiques concrètes au sein de celle-ci. Enfin, tout le contexte social, politique, économique et idéologique pourra être observé.

Contexte global

Depuis les années 50, avec l’industrialisation et la mondialisation, l’agriculture paysanne traditionnelle fut complètement dévalorisée au profit des fermes productivistes et capitalistes. On veut produire plus, on veut exporter, on veut de la technologie, et bien sûr faire davantage d’argent. Rapidement, on a valorisé la monoculture, l’utilisation des engrais chimiques, puis l’application de pesticides.

Beaucoup de problèmes furent mis en lumière depuis de nombreuses années : bioaccumulation et concentration des résidus le long de la chaîne alimentaire, induction d’une sélection d’insectes résistant aux traitements nécessitants des épandages toujours plus fréquents, dégradation et la perte de sols, pollution de l’eau et de l’air, risques de cancers, d’empoisonnement, sans compter les autres problèmes non encore détectés (ou non dévoilés). De plus, toute cette concentration des multinationales a amené une grande dépendance des producteurs face aux divers intrants agricoles (semences, engrais, pesticides, machinerie).

L’agriculture est devenue malade. En se contentant souvent d’apporter uniquement les composants majeurs ou considérés importants (ex. NPK), on néglige les éléments secondaires (oligo-éléments) qui sont pourtant nécessaires à la plante. Au niveau des animaux, voilà qu’on les bourre d’antibiotiques, qu’on nourrit des herbivores avec de la farine carnée, qu’on les emprisonne dans des cages minuscules. Ensuite, on commercialise tous ces produits dénaturés et/ou transformés et/ou assaisonnés de conservateurs et/ou irradiés et/ou suremballés. C’est dans ce contexte qu’a vu le jour l’actuelle permaculture.

Historique

Le terme "permaculture" est apparu entre 1972 et 1974 suite au contexte négatif des années soixante (bombe nucléaire, exploitation de la terre, arrogances des pollueurs, insensibilité générale face aux humains et à l’environnement). Il fut inventé par l’auteur, environnementaliste, zoologiste et designer Bill Mollison. Il visait le développement d’une science de la terre interdisciplinaire ayant un potentiel positiviste, intégré et global. Ce mot vient de l’expression anglaise "permanent agriculture", soit une agriculture qui se veut permanente et durable. En anglais, on réfère constamment à la notion de "sustainability", véhiculant l’idée d’être soutenue, durable, écologique, etc.

En 1981, la permaculture fut enseignée pour la première fois à 26 étudiants . En 1984, les systèmes proposés constituaient des systèmes viables et prenant soin de la terre. Certains arrivaient même à vivre de leur environnement. Aujourd’hui, il y a des milliers de personnes qui participent aux cours, ateliers, lectures et séminaires. Les diplômés ont formé un réseau qui s’étend dans de nombreux pays.

Évidemment, Bill Mollison n’a pas tout inventé, loin de là ! Il s’est entre autre énormément inspiré de l’agriculture sauvage développée par le Japonais Masanobu Fukuoka. Pendant près d’un demi-siècle, ce chercheur-paysan a expérimenté et développé sa méthode visant à ne pas labourer ou retourner la terre, n’utiliser aucun fertilisant chimique ou compost, ne dépendre d’aucun produit chimique [3]. La permaculture renoue également avec le savoir traditionnel et ancestral. Elle fait une sorte de synthèse de l’ensemble des connaissances millénaires particulières à chacun des peuples de la Terre. Tout comme chaque région possède son climat, son type de sol, sa topologie ainsi qu’une faune et une flore particulière, de nombreuses pratiques agricoles se développèrent au cours de l’histoire. Ainsi, on s’aperçoit à quel point nous pouvons apprendre des autres. Par l’emphase que la permaculture met sur l’aménagement d’un territoire alliant arbres et plantes, elle se rapproche beaucoup de l’agroforesterie.

Notes

[1Philippe Gauthier, « La pollution menacerait l’intelligence », Cybersciences, 25/04/1999, http://www.cybersciences.com/Cyber/3.0/N1793.asp

[2Emmanuelle Bergeron, « La météo en 2050 : chaud et orageux en fin de journée », QuébecScience, mai 2000, http://www.cybersciences.com/cyber/4.0/2000/05/climat.asp

[3Masanobu Fukuoka, La révolution d’un seul brin de paille, p. 59-61.


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