le 19 juin 2014
Contact
La maison des babayagas est un projet qui regroupe des femmes de 65 à 85 ans souhaitant vivre et vieillir ensemble, en autogestion, dans le respect de l’écologie et le maintien de leurs pratiques citoyennes.
Après une dizaine d’années de débats et de combats, cette maison de retraite qui n’en est pas une a finalement vu le jour à Montreuil. Voici les principes qui guident ce lieu.
Un projet de lieu de vie pour des personnes voulant maîtriser leur vieillesse et leur fin de vie doit être porté, soutenu, sans jamais abandonner l’initiative à des tiers, par ceux-là même qui vont en être les premiers habitants.
Un tel projet ne peut non plus être celui d’une seule personne, même si l’initiative est telle. Très, très vite, il faut qu’il soit l’affaire d’un collectif.
Il ne s’agit pas de travailler pour les vieux, mais que vieilles et vieux travaillent pour eux !
Constituer un collectif de départ et dessiner ensemble les grandes lignes du projet.
Collectif assuré de l’accord de ses membres pour œuvrer dans le sens défini ; il se révèlera indispensable à la réflexion et à la diversité des capacités à mettre en œuvre. D’emblée :
Ces premières ébauches évolueront au fil du temps,des contacts, de l’arrivée de nouvelles personnes intéressées ; mais il faut montrer dès le début que l’on sait où l’on veut aller.
Dès qu’il s’agit de contacter des organismes divers, la démarche associative est signe d’une existence juridique collective et d’une pérennité mieux assurée que par des personnes isolées.
Elle est absolument indispensable s’il y a coopération avec des services et a fortiori des financements publics.
CONSEILS :
Les partenaires potentiels peuvent être des acteurs politiques et administratifs ou des acteurs « de la société civile »
Chaque membre du premier noyau de l’association connaît sûrement sa ville, sa commune, ce qui s’y joue, les lignes de forces, les réseaux.
Les politiques semblent parfois lointains, peut-être intouchables. En fait, s’ils sont contactés par des citoyens déterminés, électeurs potentiellement influents, ils ne peuvent les ignorer, d’autant que l’accueil de la population vieillissante est, de plus en plus, pour eux un problème crucial.
Il peut y avoir discordance entre les politiques, sensibles à ce que dessine l’avenir,et les administratifs, qui se doivent d’inscrire leur travail dans les contraintes de la loi et des cadres existants. Il ne faut pas perdre de vue qu’un projet innovant est d’abord politique, les cadres nouveaux n’étant pas encore fixés ; toutefois les administratifs ne sont pas dépourvus de solutions adaptables et légitimes, lorsqu’ils ne s’interdisent pas toute imagination.
Outre les diverses collectivités publiques, il faut étendre les contacts vers des acteurs divers : journalistes, associations, fondations, universitaires … – pour que très vite l’idée diffuse.
En premier lieu le/la Maire de la Commune, puisque c’est là au premier chef que se posent les « problèmes » de la population âgée. Bien connaître les orientations de l’équipe municipale en ce domaine, la réalité du moment : divers établissements, soutien du maintien à domicile, rôle du CCAS, … C’est le niveau essentiel, quel que soit le statut envisagé.
Les autres instances publiques pouvant intervenir sont :
Toutefois, nous rappelons que chacun de ces éventuels partenaires a l’habitude de travailler « pour les vieux » mais non « avec les vieux », ce qui peut être pour eux déstabilisant et amener à des replis frileux : ne pas se décourager ! C’est surtout les politiques du niveau communal qui peuvent contacter ces divers échelons ; mais il faut suivre ces démarches afin que l’association puisse soutenir le projet devant ces diverses instances.
L’innovation peut retenir l’attention, et permettre l’utilisation de lignes budgétaires particulières, de telles démarches n’entrant pas dans une catégorie estampillée d’établissements.
Ces sollicitations croisées par la Ville, éventuellement l’OPHM, et par l’association elle-même, ne sont nullement le fait de chevauchement fâcheux, mais articulent des démarches permettant aux membres du collectif d’apparaître toujours comme le moteur du projet.
Pour bien communiquer, il faut élaborer un matériel de qualité.
Le collectif des prochain-e-s résident-e-s doit se construire au fil du temps. C’est bien sûr une exigence première. Mais un tel groupe ne voit le jour que lentement, surtout au début.
Ce sont les diverses interventions auprès des médias, les articles de journaux tout comme le bouche à oreille, la diffusion des plaquettes, etc … qui amènent des personnes à prendre contact. Il s’agit alors de faire connaissance, d’apprécier réciproquement si l’attirance première peut se confirmer.
Pour cela, il faut varier les rencontres, de travail certes, mais aussi festives : repas, sorties, séjours, participation à plusieurs à des évènements locaux.
Petit à petit l’organisation doit être prise en charge très largement par tous : première étape de la volonté de s’investir, de se découvrir et s’apprécier.
L’accueil des nouvelles personnes est au départ le fait du collectif premier. Mais au fur et à mesure de l’approfondissement de la réflexion et de l’extension du groupe, les modalités propres à cet accueil vont évoluer et se préciser.
Ne pas perdre de vue que l’une des tâches de ce collectif est de réunir un petit pécule, pour faire fonctionner l’Association ; un minimum d’engagement financier, bien sûr au niveau des possibilités de chacun pour n’exclure personne, est aussi un gage de sérieux de la démarche.
CONSEIL :
Pour qu’un collectif soit efficace, il doit réunir des personnes disponibles pour des rencontres fréquentes, et pas trop éloignées du lieu de regroupement. Sinon, les tâches reposeront sur 2/3 personnes, les autres restant spectatrices … bienveillantes … ou exigeantes ! Tout à l’inverse d’une démarche solidaire et autogestionnaire.
Penser également que de telles exigences de solidarité et d’autogestion nécessitent un groupe pas trop restreint, de 15 à 20 personnes, et dont une bonne part des participants soient vaillants ; d’où l’intérêt d’une palette d’âges assez étendue.
Le fonctionnement de l’Association nécessite des fonds que les cotisations et les apports d’un petit cercle d’« Amis » ne permettent pas, seuls, de réunir. Il est utile de solliciter l’appui d’autres financeurs possibles pour l’activité propre de l’Association. Il peut être possible d’obtenir une subvention d’aide à projet de la Fondation de France, de la Fondation Caisse d’Épargne et d’autres fondations qui sur des points particuliers du projet, peuvent intervenir.
La complexité de la tâche, et surtout les démarches auprès des divers partenaires, rendent précieux un accompagnement par des personnes rompues à ces problématiques. Des « conseils » en phase avec les valeurs du projet et respectueux des personnes qui en sont à l’initiative ont leur rôle à jouer.
Grâce à une subvention d’aide à projet de la Fondation de France, Les Babayagas de Montreuil ont bénéficié d’un tel appui avec l’association ADRESSE [1], spécialisée dans de telles démarches : participation à des réunions du groupe, aux rencontres avec les partenaires : ceci permet d’éclairer telle ou telle question, et de faire avancer la réflexion générale.
Bien marquer la volonté de piloter le projet : rencontres de l’association elle-même avec l’architecte, les divers financeurs, etc … . Même l’attention et les encouragements qui peuvent se manifester, l’intérêt des politiques pour un projet susceptible de conforter leur propre dynamique locale, la prise en charge des dossiers par des « spécialistes » ne doivent pas amener le collectif à laisser aller les choses. Chacun doit participer toujours activement aux diverses instances d’élaboration du projet et savoir s’imposer
Cette pugnacité est d’ailleurs tout à fait appréciée des partenaires qui se louent de ne pas être pour une fois, uniquement sollicités, mais bien interpellés.
Il peut être difficile, quand on est dans une logique de responsabilité personnelle et collective, de comprendre l’intérêt des médias, d’autant que le matraquage et l’air ambiant sont plutôt antinomiques de notre démarche.
Se faire connaître des divers médias et spécialistes par le biais d’rticles de la presse généraliste comme des journaux spécialisés, d’émissions de radios, de télévision, donne pourtant une impulsion formidable à cette démarche.
Il faut parfois ne pas hésiter à « faire bouger les choses » : par exemple, une Table Ronde donnant un caractère festif à la présentation du projet, du travail déjà accompli, faisant intervenir une personnalité connue en ce domaine, etc …
Là encore, les médias, sollicitées pour une conférence de presse deux semaines auparavant, seront un écho précieux.
Travail +++, espoir et conviction chevillés au corps pour traverser les calmes plats, les moments difficiles (il y en a ; il y en aura) de cette formidable aventure.
Savoir que c’est un projet à long terme, et qu’il ne faut pas attendre d’être bien fatigué pour s’y mettre.
Ce qui réussit là peut se réaliser ailleurs. Les échanges avec les autres projets en cours d’élaboration sont précieux. La mise en œuvre de réseaux pourrait être un puissant moteur pour impulser une dynamique politique de lieux autogérés, solidaires et citoyens.
LES BABAYAGAS DE MONTREUIL souhaitent concourir à l’impulsion d’une telle dynamique : contactez-nous.
[1] Association ADRESSE contacter : Dominique Binzenbach06 87 36 56 50 – dombinzadresse@free.fr
Nota bene :
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3 messages
il existe un habitat groupé sous forme de co-location à Loriol sur Drôme le site à consulter est www.jacynthes-des-bois.fr renseignements par mail : association.lesjacynthesdesbois@laposte.net A bientôt.
bonjour est-ce un habitat en location ou en propriété ?ou les 2 existe-t-il des expériences en région lyonnaise ? lesquelles ?
le site de l'écovillage global des lecteurs et annonceurs de la revue Passerelle Éco
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Des lieux de vie de ce type existent-ils déjà ? Dans quels coins du Sud-est ? Isére ? Drôme ? Ardèche ? Des contacts sont possibles ? comment ? Vivre ensemble....Quel chance