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le 12 septembre 2003

Amopie, un projet communautaire

éthique, perspective, communication et organisation appropriées

Note : Deux ans et demi après la première publication dans passerelle éco, le projet Amopie ne demande plus qu’à se concrétiser ! Une réunion des personnes intéressées est prévue le 11 novembre 2003. Voir un premier bilan début 2004

Les projets communautaires se heurtent généralement à des difficultés d’origine humaine. Il ne suffit pas de chérir la terre et la diversité. Tout le monde aspire à l’harmonie, à la liberté etc. mais comment s’en donner les moyens ? Par le replis vers plus d’individualisme ou la qualité de la relation ? Le projet Amopie est une réponse à cette problématique.

L’idée est de rassembler des personnes sur une base suffisamment précise et ouverte, étudiée pour donner au projet plus de chances de succès. Ainsi, le projet Amopie repose sur une éthique, des perspectives communes, un mode de communication, et une organisation appropriée.

Mais quel est l’intérêt d’une éthique, si on ne la pratique pas ?
Quel est l’intérêt d’un idéal, si on ne se donne pas tout en oeuvre pour s’en approcher ?

L’éthique

Le projet Amopie découle naturellement de l’éthique de l’harmonie et s’adresse à des personnes qui souhaitent la pratiquer. Celle-ci repose sur deux piliers : l’amour et la raison., qu’il convient bien entendu de préciser d’avantage.

 Amour
Par amour, il faut essentiellement entendre ici le désir de ne pas agir pour " soi ", mais pour un bien commun. Ce sera typiquement : la paix, la préservation de l’environnement, la justice sociale, mais aussi chaque plaisir individuel dans la mesure où il ne nuit pas à autrui. Il s’agit de privilégier le bien le plus vaste, c’est-à-dire celui qui concerne le plus grand nombre à celui qui ne concerne qu’un petit nombre, le plus durable au plus éphémère etc. En outre, personne ne peut me dire ce qu’est le " bien le plus vaste ", il est ce que me suggère le sentiment d’amour/compassion en moi (ce qui n’empêche pas d’en discuter à plusieurs...) On comprendra aisément que, contrairement à d’autres, cet amour est générateur d’harmonie. Il abolit les conflits d’intérêts (en entraînant, entre autres, une économie de type communautaire).

L’amour agit aussi de façon plus immédiate vis-à-vis des personnes et des objets, sous la forme de respect, d’attention et de tendresse, mais alors, il doit être instantané, sans possessivité... au risque d’engendrer conflits et violence...

Cet amour s’oppose à la peur et à l’égocentrisme. Conformément à ce premier pilier, le projet amopie, bien que radical, ne se veut pas oppositionnel. Il respecte les autres choix.

 Raison
Par raison, il faut entendre ici la pratique du doute, de l’expérimentation et de la rigueur logique. Cette attitude participe également à l’harmonie en permettant d’aboutir librement à une position commune, mais aussi en amenant à des décisions plus efficaces... dans le sens du bien commun.

Pourquoi l’efficacité scientifique ne serviraient-elle qu’une économie et une mentalité destructrices par leur myopie ? Pourquoi les alternatives humanistes s’accompagneraient-elles toujours de crédulité ou de dogmatisme ?

Le manque de rigueur et d’humilité intellectuelle est souvent source de violence, en particulier sous la forme de jugements hâtifs et simplistes (intolérance) et de théories à tendance totalitaires... Amopie ne se réfère à aucune idéologie, ni vérité révélée. Il s’agit de mesurer la distance qu’il y a des mots aux idées, et des idées aux ressentis, afin de ne pas créer de divisions inutiles.

Concrètement, la mise en œuvre de cette éthique implique un travail sur soi afin d’agir aussi consciemment que possible, et d’acquérir des habitudes positives. Ce n’est pas pour autant une exigence de perfection, et encore moins une morale ; simplement un sens à sa vie humainement satisfaisant. D’une certaine façon, nous contrôlons toujours ce que nous faisons. L’idée ici, est de le faire en accord avec ce que l’on est au plus profond de soi. Cette éthique ne s’oppose pas aux émotions et sentiments. Elle les fait évoluer vers plus de cohérence.

 Esprit Communautaire
En particulier, il s’agit d’adopter l’esprit communautaire :
On ne se préoccupe que du bien commun (le vrai... qui est aussi le sien, puisqu’il est "commun" !) On passe de l’égocentrisme : je cherche "mon" intérêt, et je suis donc tenté d’utiliser les autres à cette fin (exploitation), à l’holocentrisme : je cherche notre intérêt, avec les autres, puisqu’ils ont le même (puisqu’ils partagent l’éthique de l’harmonie) ! La défiance, le mensonge, la tromperie, les rapports de force, la compétition etc. n’ont donc plus lieu d’être... L’autre (amopien) n’est plus perçu comme une entrave à ma liberté, ou une menace, mais comme une aide, pour mieux penser et agir. (On imagine le mieux-être, la sérénité et l’efficacité qui résultent d’une telle ambiance...) On ne prend pas une décision que l’on chercherait à faire passer en discutant, mais on discute pour établir ensemble la meilleure décision. Il y a alors véritablement coopération.

Les perspectives communes

Afin qu’une certaine harmonie soit possible dans le cadre communautaire, les participants auront un certain nombre de visions, centres d’intérêts et d’objectifs communs, auxquels leurs autres idées, passions ou aspirations ne devront pas s’opposer.
Ce sont : l’écologie, la justice sociale, la paix, la non-violence, la sagesse, la communication, l’éducation, la santé, la fraternité, l’enrichissement intellectuel, la simplicité de vie, le calme, la nature, la douceur, le réseau amopie. On remarquera que ces intérêts sont compatibles entre eux, car ils servent tous l’harmonie.

On pourra militer pour certains de ces idéaux de façon directe et immédiate, mais le mode de vie proposé est en lui-même une façon d’agir. Les paragraphes qui suivent expliquent comment, et précisent d’avantage la nature de ces différents points.

Il s’agit d’abord de ne pas participer pas à une logique destructrice. N’y a-t-il pas une certaine incohérence à lutter contre ce que l’on produit par ailleurs ?

  L’écologie
On évitera de participer aux industries polluantes (par nos achats), l’idéal étant de produire sur place ce qui peut l’être (moins de pollution par transports et certitude sur la qualité écologique). On limitera notre consommation de ressources naturelles (matière et énergies), on privilégiera celles qui sont renouvelables. On pratiquera le recyclage, l’agriculture biologique etc. L’objectif ne sera pas d’être immédiatement en harmonie avec l’environnement, mais d’œuvrer pour le mieux dans ce sens, sur le long terme.

  La justice sociale
On évitera de cautionner les industries d’exploitation (par des achats éthiques), mais aussi la logique de compétition (là encore, l’idéal est de tout produire au sein de l’économie communautaire). Au sein d’une communauté, les décisions étant prises de façon consensuelle, privilégieront la compassion à l’égoïsme, ce qui entraîne naturellement l’équité et la justice...

  La paix
La guerre est toujours la conséquence de conflits d’intérêts ou de vérités. Le développement de l’éthique de l’harmonie et d’un mode de vie sans propriété privée ni idéologie arrogante, s’y oppose donc ...

  La non-violence
La "culture" violente dont nous sommes issus a influencé nos habitudes. A quoi servirait de reconstruire, si c’est pour retrouver les mêmes problèmes à cause de ce qui est en nous ? La non-violence implique donc un travail sur soi. Elle se traduira dans le mode de communication (voir "le mode de communication").

 La sagesse (développement personnel)
Nous pensons que le bonheur le plus durable se trouve d’abord en soi-même, dans sa façon d’être, une certaine indépendance affective. Une communauté amopienne serait un lieu pour s’aider dans ce sens, et apprendre à vivre ensemble.

  L’éducation
C’est donner à autrui des outils pour son propre bonheur, (plutôt que le lui proposer en conserves). Le mode de vie proposé permettra une éducation par l’exemple, insérée dans la vie, et dans le sens de valeurs dignes de ce nom.

  La communication
Au sein d’une communauté elle sera particulièrement abondante, afin d’éviter les non-dits, de parvenir au consensus... Elle sera de qualité (voir "mode de communication"). Ce sera une mise en commun (conformément à l’étymologie), une pensée à plusieurs. Elle sera autant que faire se peut, pratiquée avec l’extérieur.

  La santé
On mènera une vie saine, en évitant les substances nocives (pollution, drogues...), en pratiquant un exercice physique adapté, en bénéficiant d’une alimentation adéquate, d’un repos suffisant, de relations harmonieuses etc.

Le corps est l’outil dont on dispose pour agir efficacement...

  La fraternité
Nous cherchons une relation d’égal à égal, solidaire.

  L’enrichissement intellectuel
On accordera une place privilégiée à des activités formatrices et épanouissantes (lecture, écriture, discussion, utilisation intelligente des médias.)

 La simplicité de vie
Le confort aura pour objet d’assurer une bonne santé pour tous, de limiter les peines inutiles. Le souci d’esthétique est pris en compte mais son coût en travail et en moyens matériels doit rester modéré. L’essentiel est dans le regard, et la nature pourvoit à l’essentiel... Le calme, la nature, la douceur... Telle sont les luxes auxquels nous aspirons.

  Le réseau Amopie
Le réseau amopie, serait un ensemble de petites communautés solidaires entre elles et participant le moins possible à la logique capitaliste (qui à notre avis, favorise les conflits, les injustices et la destruction de l’environnement). Il s’agit de proposer, en l’expérimentant, une autre économie, dont l’amour serait le moteur en lieu et place de l’égoïsme. Il s’agit de construire concrètement, en commençant à petite échelle, une économie cohérente reposant sur des bases saines plutôt que se contenter de rafistolages hasardeux. Plus étendu sera le réseau Amopie, moindres seront la destruction et la misère.

Le mode de communication

Mettre en œuvre un mode de communication non-violent et efficace nous semble particulièrement important pour un mode de vie communautaire. Nous sommes ouvert aux techniques les plus prometteuses dans ce domaine (méthode ESPERE de J Salomé, CNV de M. Rosenberg, l’assertivité etc.)
Plus précisément, nous souhaitons appliquer les points suivants :

 L’écoute :
Ecouter avec attention, neutralité et désire de comprendre. Le cas échéant demander au locuteur le sens qu’il met sous certains mots, reformuler ce que l’on croit avoir compris pour lui demander confirmation.

 L’humilité intellectuelle
Accorder son assurance à la mesure de son expérience (ce qui exclut la certitude absolue, et nombres d’affirmations péremptoires...)

  Le subjectivisme (autocentration)
Oser exposer clairement ses besoins et désirs. Ne présenter les choses que relativement à notre perception (et non pas comme "la vérité", la normalité, le bien etc.) Par exemple, ne pas dire "je perçois que c’est bien", mais expliquer en quoi la chose nous satisfait. Cela exclut en particulier toute forme de jugement.

  L’explication
Dans la mesure du possible, expliquer de façon que l’autre partage pour avoir compris par lui-même. Cela exclut évidemment l’ordre, le chantage...

  La logique
Mettre en œuvre une logique rigoureuse et ne pas se contenter d’apparences, de simples associations d’idées et autres amalgames.

Egalement, la pertinence, l’exactitude, l’univocité, le calme etc. (pour plus de détails, voir la CRNV sur site "Amopie")

L’organisation

L’homme influence son environnement, mais l’inverse est vrai également. Il s’agit ici de créer un environnement conforme à notre façon d’être, afin de la soutenir en nous-même, et de lui donner une chance d’influencer sensiblement la face du monde...

  L’orientation communautaire
Ainsi, nous souhaitons réduire l’omniprésence de l’argent et de la propriété privée, qui maintiennent l’individu dans une perspective égocentrique, et constituent en eux-mêmes, des sources de conflits. Nous souhaitons, plus précisément, passer d’une logique d’échange : "tu fais ça pour moi, je fais ça pour toi", à une logique de partage :"nous faisons ça pour nous". Il y a ainsi plus de liberté individuelle car chacun fait quelque chose dont il comprend l’utilité pour le bien commun.

L’organisation en un réseau de petites communautés, avec prise de décision au consensus, permet l’absence de hiérarchie formelle, donc : pas de luttes et autres dérives liées au "pouvoir" .La communauté, de part son effectif plus important, est plus efficace économiquement qu’une famille qui voudrait tendre à l’autonomie.

L’essentiel des besoins seront pourvus par la "communauté" (c’est à dire tous ses membres, voir "mode de prise de décision"). La gestion commune n’implique pas qu’il faille convoquer une réunion générale pour user de chaque bien, ni que chacun puisse en faire n’importe quoi sans communiquer. Pour une bonne gestion des biens, les responsabilités sont réparties en prenant en compte l’usage, l’activité etc. Il s’agit de faire preuve de bon sens. Cependant, le cas échéant, la décision commune est souveraine. Ce mode de gestion favorise la règle, " à chacun selon ses besoins ", mais les besoins accessibles à l’empathie et au bon sens. Cela entraîne naturellement une harmonisation des niveaux de vie (pas de risque d’exploitation).

  Mode de prise de décision : le " consensus argumenté "
Chacun peut proposer ce qu’il veut à la décision commune. En fonction de leur importance, les propositions sont portées à la connaissance de tous avec suffisamment d’avance, chacun est invité à s’exprimer à leur sujet. La solution adoptée ne correspond pas forcément à la formulation initiale : elle est éventuellement élaborée au cours du débat de façon à apporter un maximum de satisfaction à tous.

Pour qu’une décision soit prise, chaque personne qu’elle concerne doit, selon son degré d’implication, soit ne pas s’y opposer, soit l’approuver explicitement.

Une opposition persistante à une décision (veto), n’est acceptée que si elle est argumentée sur la base des perspectives du projet Amopie, du bien commun. De plus, cette argumentation devra être d’une qualité comparable (logique, expérience...) à celle avancée en faveur de la décision. En cas d’urgence et à défaut d’un consensus plus large, la majorité des membres fait autorité pour estimer la valeur de l’argumentation (on peut reconnaître la pertinence d’une argumentation sans partager la thèse correspondante). Par contre, on s’efforcera de prendre en compte toute opposition, même "mal" argumentée, par exemple, en ajournant la prise de décision. Les réunions n’ont pas nécessairement un caractère formel. Elles ont lieu régulièrement (par exemple : à l’occasion des repas), et chaque fois que c’est nécessaire. Il s’agit d’être souples et efficaces. Elles peuvent être générales, ou ne concerner qu’un groupe de travail (dans ce cas, les autres sont informés des décisions prises).

Les délégations de "pouvoir" sont évitées autant que possible, et, si nécessaire, tournantes et révocables à chaque instant.

Contrairement à une certaine " démocratie ", ce système privilégie le bien commun, le raisonnable et la conciliation, à l’ambition personnelle, l’opinion immédiate et l’esprit de parti...

 Autonomie individuelle
Nous pensons que l’essentiel des "inconvénients" de la vie commune sont liés, outre l’égoïsme, à une communication déficiente et violente... Cependant, afin de mieux assurer le bien-être et l’épanouissement de l’individu, nous voulons mettre en œuvre les points suivants : _-Chacun bénéficiera d’un lieu où il peut rester à l’abri des regards (chambre), de quelques biens... _-Chacun disposera d’un minimum de temps et de moyens (si possible : revenu individuel) laissés à son entière discrétion. _-L’intimité de chacun est respectée. _-Chacun sera libre de dire et de faire ce qu’il veut dans la limite où il ne gêne pas objectivement autrui. On veillera à éviter toute forme de pression sociale, toute contrainte injustifiée. _-La liberté individuelle sera privilégiée sur d’éventuelles institutions : famille, communauté... _-La mise en commun des biens sera aussi réversible que possible (voir Entrées/ sorties). _-Le mode de vie sera sain : alimentation, exercice physique, sommeil, repos, détente suffisants, (et préserve également l’individu des tentations jugées nuisibles par lui-même). _-Les modes de prise de décision et de communication (voir paragraphes correspondants) s’opposent à toute hiérarchie qu’elle soit formelle ou informelle (le seul pouvoir est celui de la compétence). Ils permettent à chacun d’avoir son mot à dire et d’être souverain.

 Travail
L’activité économique sera respectueuse des perspectives du projet (voir "perspectives"). Elle aura lieu de préférence au sein de la communauté. Les tâches et responsabilités seront clairement réparties. Les spécialisations excessives sont évitées. En particulier, il est souhaitable que les diverses tâches d’intérêt collectif (gestion, ménage etc.) soient occupées par tous, de façon tournante. Mais les spécificités personnelles peuvent être prises en compte. Afin d’augmenter l’efficacité économique globale, certaines communautés pourront avoir une activité spécifique au service des autres, mais une part d’autonomie communautaire est souhaitable (limitation des transports, vie plus équilibrée...)

 Relations extérieurs
Vis-à-vis de l’extérieur, la communauté se comporte de façon éthique et ouverte : transparence, libre circulation de l’information, participation constructive à la vie de la cité, hospitalité, respect de chaque être humain, liens amicaux et familiaux entretenus, attitude coopérative, courtoise et conciliante. On évitera la paranoïa, la rigidité et l’esprit partisan. En particulier, on limitera les relations d’ordre commercial et on conduira celles qui existent de façon honnête et généreuse : pas de dissimulation, pas de marchandage (ou alors à l’envers !) Solidarité particulière avec les personnes ou mouvements dont les objectifs se rapprochent de ceux d’Amopie.

 Entrées/sorties
Dans la mesure du possible, les nouveaux venus sont convenablement accueillis : information, communication, intégration rapide au fonctionnement de la communauté, souplesse... Un certain nombre de places est prévu à cet effet dans chaque lieu existant et la création de nouvelles communautés est favorisée. Les candidats doivent avoir compris et approuvé l’éthique, les perspectives et l’organisation du projet, puis avoir participé à la vie de la communauté (mais sans mise en commun des biens) pendant un mois. Les problèmes éventuels qu’entraînerait leur acceptation leur sont communiqués dès que possible. Au bout d’un mois, leur intégration est acceptée ou non par la communauté, le motif de refus éventuel leur étant communiqué. S’il est d’ordre économique (manque de places), tout est fait pour les accueillir dès que possible.

L’exclusion d’un membre ne peut avoir lieu qu’en cas de nuisance manifeste au bon fonctionnement de la communauté (en particulier, découlant d’un non-respect flagrant de ses principes) lorsque d’autres solutions ont été essayées sans succès. Elle est décidée par l’ensemble de la communauté (au consensus argumenté). Il s’agira de trouver la meilleure solution pour tout le monde.

Chacun doit être aussi libre que possible de quitter la communauté : En cas de départ, si la communauté ou la personne le souhaite, cette dernière est créditée d’un solde correspondant à ce qu’elle a apporté (biens mis en commun, revenus, travail...) moins ce qu’elle a consommé. Ce système répond à un souci de justice et de confiance. Certes, il risque de conduire à des difficultés d’évaluation. Cependant ce type est difficultés existe déjà dans la société marchande, avec laquelle il s’agit ici de faire la jonction...

Par conséquent, dans les limites du raisonnables, ce que chacun prend et apporte est répertorié. Toutefois, ces mesures ne doivent pas favoriser une motivation de type "individualiste", ce qui s’opposerait à l’objectif de l’économie communautaire. En particulier, il n’est pas souhaitable que des personnes prévoient de partir dès leur rentrée, ou s’inscrivent dans une perspective égocentrique de type " salarié ". Ce solde ne sera donc évalué qu’en cas de nécessité.

Pour éviter que les personnes ayant effectué un apport important au départ n’aient trop de pouvoir (risque de chantage), ainsi que pour favoriser le développement du réseau, les biens importants pour la communauté seront achetés par cette dernière, et seule leur valeur monétaire initiale pourra être réclamée...

De plus le solde ne sera versé rapidement que dans les cas suivants : a) non-respect avéré de ses principes (répertoriés par écrits) par la communauté. b) arrivée d’un nouveau membre apportant la somme équivalente c) possibilité pour la communauté de libérer la somme sans que cela n’affecte la subsistance d’autres membres. Il pourra l’être également à tout moment dans les autres cas, mais de façon éventuellement progressive par un montant mensuel fixe. Ainsi, il pourra alors être prélevé sur un revenu plutôt que sur le capital, et la personne aura de quoi vivre à l’extérieur, sans nuire abusivement au développement du projet...

  Autres garanties
La communauté s’efforce d’être solvable... et cela est vérifiable en temps réel grâce à une politique de grande transparence. En cas de non-respect manifeste de ses principes, elle peut être poursuivie en vertu du droit des contrats ou pour cause de non-respect de ses statuts en tant qu’association...

En cas de dissolution d’une communauté, les biens restant, après remboursement des soldes et autres prêts, sont attribués à d’autres communautés amopiennes, ou, à défaut, une organisation philanthropique d’esprit voisin. Cette décision est prise par l’ensemble des membres ou les autorités à l’origine de la dissolution.

Deux ans et demi après sa publication dans passerelle éco, le projet amopie ne demande plus qu’à se concrétiser ! Une réunion des personnes intéressées est prévue le 11 novembre 2003. Peut-être à bientôt !

Denis Peter , le 11 septembre 2003


11 votes

14 messages

  • Amopie, un projet communautaire

    Le 16 juin 2014, par Ludovic LESDOS

    J’aimerai savoir où çà en est actuellement,le projet d’Amopie

  • Amopie, un projet communautaire

    Le 1er décembre 2012, par filétoilé

    Bonjour, suite à votre article fort intéressant,je souhaiterais depuis connaître, je vous prie, l’évolution de votre projet sachant que mon optique est celle là dans le désir de fonder avec d’autres une enrichissante initiative (projet dans ce sens),vous rencontrer et ou échanger,me permettre de mettre en relation avec d’autres personnes désireuses de créer dans cette mouvance serait un plus, cordialement

  • Amopie, un projet communautaire

    Le 6 janvier 2008, par alex y

    si vous vouler changer les modes de voir la vie ou alord au moin faire evoluer la conscience des gens commencer par interpreter votre savoir sur une autre forme de presentation parce que.........

  • > Amopie, un projet communautaire

    Le 17 août 2006, par X

    Sur le présent site Internet, le(s) webmaster(s) a ajouté : « Propositions théoriques pour une communauté » Qu’est-ce que cela peut bien signifier ?

    Est proposé ici un projet concret de vivre autrement, sur des bases précises et non-démagogiques. Une théorie est un ensemble de concepts servant à décrire la réalité. Proposer, c’est inviter à une action. Une proposition peut être complexe, novatrice, originale, exigeante etc. mais pas « théorique » ; ou alors ce n’est pas une proposition...

    Au figuré (péjoratif), « théorique » peut s’entendre comme « opposé au vécu ». Mais une proposition novatrice ne peut par définition être préalablement vécue… surtout si elle concerne un projet collectif ! Faudrait-il s’interdire toute évolution ? Qu’est-ce que l’expression « proposition théorique » peut bien traduire ? De la difficulté à comprendre les textes, un désaccord idéologique… ?

    Le terme « communauté » ou « communautaire » est également délicat en ce qu’il pourrait laisser entendre qu’il s’agit de manger ensemble tous les jours (ce qui n’est pas forcément le cas ici).

    Nous trouvons que la phrase suivante serait plus correcte et représentative du projet Amopie : « Proposition d’expérimenter une économie et des rapports humains plus harmonieux ».

    Voir en ligne : Amopie

  • > Amopie, un projet communautaire

    Le 3 avril 2006, par doudin patrick

    bonjour ! nous voilà déjà en 2006 ! question simple :ou en est votre projet ? boite réponse : padoudin@laposte.net

    • > Amopie, un projet communautaire

      Le 15 août 2006, par X

      Bonjour,

      Le projet Amopie est toujours très actif et en permanente évolution.

      Une réunion par mois en moyenne depuis le début de cette année. Afin d’avancer plus rapidement, ces rencontres sont généralement réservées aux personnes manifestant un réel intérêt pour ce projet et ne sont donc pas annoncées sur le web.

      Pour des textes plus récents, voir le site ci-dessous

      Denis 06 31 60 31 15

      Voir en ligne : http://amopie.free.fr

      • > Amopie, un projet communautaire

        Le 10 mai 2011, par guyleb

        En Guadeloupe, le projet est en cours ISOPE & SEL va expérimenter un concept de terroirs solidaires, initiateur du projet, en lisant le socialisme utopique je suis tombé sur ce mot " amopie" que je ne connaissais pas. Je trouve que la philosophie que je propose dans le projet ressemble beaucoup à vos principes de société. J’adhère. Guy LE BLANC lesglaneurs.terroir@orange.fr 0590988117

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