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le 29 mars 2006

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L’Ordre des architectes quitte l’association HQE : quelques explications

Beaucoup d’écoconstructeurs clament que le HQE, Haute Qualité Environnementale, c’est "du flanc", de la poudre aux yeux, un blahblah complaisant pour faire passer pour écolo un bâtiment portant en fait atteinte à l’environnement, ou juste une manière de raffler un marché.

<< « Pas de liste noire » est le mot d’ordre brandit par les industriels du bâtiment pour que les matériaux les plus malsains ne soient pas exclus de la démarche. Les industriels veillent également au grain pour abaisser le plus possible le seuil minimal de la fameuse future certification et pouvoir ainsi communiquer allègrement sur leur nouvel engagement environnemental ! On voit fleurir dans la presse spécialisée, de magnifiques morceaux de langue de bois nous prouvant que le parpaing de ciment ou que la laine de verre « intègrent parfaitement la démarche HQE ».>> explique Eric AUDOYE, architecte et président de « Bâtir Sain ».

Justement, c’est désormais le Conseil National de l’Ordre des Architectes, qui a officiellement décidé de quitter l’Association HQE dont il était membre actif depuis plusieurs années.

Patrice GENET, Président de la commission « Développement durable » du Conseil National de l¹Ordre des Architectes, explique ce retrait :

Loin d’être un mouvement d’humeur ainsi que l’a interprété le Président de l’Association en question, cette position soutenue par l¹ensemble des conseils régionaux de l¹Ordre des Architectes, s’inscrit dans le sillon de son Livre Vert dédié au développement durable qui témoigne désormais de l¹engagement de la profession dans cette démarche incontournable.

En annonçant son retrait de l¹association, le Conseil National de l’Ordre des Architectes tire ainsi un signal d’alarme contre les dérives prédatrices d¹une démarche initialement conçue comme un support de réflexion et d’action pour développer et promouvoir la qualité environnementale ainsi que le management environnemental de toute opération de construction .

Aujourd’hui, on observe que l’Association HQE confisque et préempte une large partie du débat sur le développement durable en ciblant son action sur le volet environnemental, ignorant ainsi les aspects culturels, sociaux et dans une moindre mesure, économiques, qui conditionnent désormais la fabrication de tout espace à vivre.

La prise de position de l’Ordre des Architectes prend appui sur des constats récents dans la politique menée par l’association HQE : notamment l’absence de prise en compte d’une conception architecturale plus solidaire et plus généreuse en tant que valeur ajoutée à tout projet, et le glissement progressif de l’association vers une interprétation technicienne et technocratique du développement durable, couronnés par l’annonce d’une certification HQE pour les bâtiments tertiaires et bientôt pour les immeubles d’habitations.

Par rapport aux enjeux de développement durable auxquels est confronté l’ensemble des acteurs de la chaîne de construction, la démarche HQE, dans sa conception actuelle, s’avère ainsi être tout à la fois réductrice, minimaliste, technicienne et castratrice.

Réductrice, car elle ne porte que sur l’un des aspects de notre responsabilité sociale, la préservation de l’environnement au sens strict. Or, notre devoir, en tant qu’architectes, est d’imaginer, en partenariat avec l’ensemble des autres acteurs de la filière, des réponses innovantes intégrant les quatre piliers d¹une architecture durable :

 Prendre en compte la valeur ajoutée culturelle de tout projet, porteuse de sens et de bien-être et affirmer les principes de « contemporanéité » et « d’identité » de tout ouvrage, répondant ainsi à la demande du corps social [ Pilier culturel]

 Intégrer la recherche du bien-être et du « digne confort » dans l’habitabilité d¹un ouvrage, pour tous ses usagers qu’il s’agisse de personnes valides, de personnes handicapées, d’enfants, de personnes âgées, mais également inscrire l’utilité sociale de l’ouvrage dans le temps ; promouvoir des actions solidaires au travers de projets fédérateurs ; être à l’écoute des utilisateurs en veillant notamment à comprendre les nouveaux styles de vie qui doivent être intégrés dans le processus de conception [ Pilier social] ;

 Au travers de l’acte architectural, assurer l’éco-efficience (réduction des déchets, promotion des matériaux performants, recours aux énergies alternatives) mais également garantir la prise en charge des impératifs sanitaires et de sécurité des constructions et des chantiers [ Pilier environnemental] ;

 Trouver l’optimum entre les coûts de programmation, de conception, de construction, d’exploitation et de maintenance en développant une approche de tout projet architectural en terme de coût global intégrant aussi les coûts collectifs [ Pilier économique] ;

Minimaliste, car il suffit de satisfaire trois des quatorze cibles pour qu’un ouvrage puisse être identifié comme répondant à la « norme » HQE.

Or, nous savons tous que l’optimum global recherché n’est pas la simple somme des optima partiels, que sa définition ne peut être que le résultat d¹un dialogue approfondi entre les différentes parties prenantes concernées étonnamment absente de la démarche HQE, et donc que l’analyse de la performance sociale, environnementale, économique et culturelle d’un ouvrage ne peut être que globale.

De nombreux ouvrages revendiquant aujourd’hui la marque « HQE », affichent des résultats très peu probants sur leur efficacité environnementale, et ne se sont pas par ailleurs des démonstrations significatives de grande qualité architecturale.

Technicienne, car elle entretient l’illusion du tout mesurable et du tout normatif. La promotion en cours de la certification de la démarche HQE, dont l’AFNOR sera le maître d’oeuvre, est présentée comme inéluctable et l’une des principales voies du développement de la qualité environnementale.

Il ne s’agit pas d’être naïf ; derrière la prétendue ingénuité d’une association revendiquant son statut d’utilité publique se cachent les appétences d’acteurs qui ont compris les enjeux financiers énormes liés au développement du marché de la certification : méthodes, grilles de calcul, formations, etc

Nous ne sommes pas les seuls, ni les premiers, à nous opposer à cette démarche de certification tous azimuts et à ses dérives technocratiques ; un nombre croissant d’entreprises préfère aujourd’hui développer elles-même leur démarche de progrès. Les ingénieurs-conseils réunis au sein de la Chambre de l’Ingénierie et du Conseil de France (CICF) ont eux-mêmes exprimé leurs réserves à tout processus binaire du type bon/mauvais susceptible d’évaluer une qualité environnementale, laquelle ne pourra jamais être «  modélisée », n’adhérant pas ainsi au principe de la certification tel qu’il est proposé.

Technicienne encore, car l’association HQE ignore l’architecture en tant que discipline contribuant au développement durable, assimilant pêle-mêle sous le vocable maître d’oeuvre à connotation technique tous ceux qui agissent en tant que simples prestataires de services, y compris donc les architectes, ignorant ainsi l¹apport culturel de toute une profession formée dans cette direction.

Castratrice enfin, car elle ne voit d’avenir que dans le développement de la norme. Or, dans ce domaine encore émergent qu’est le développement durable, où les représentations et les approches ne sont pas encore stabilisées, il existe une autre voie de développement de l’architecture durable, celle du progrès collectif volontaire dans lequel chacun prendrait sa part, par le dialogue, l¹incitation et la diffusion des connaissances et dans lequel l’innovation, la créativité et les réponses adaptées seraient sollicitées.

La démarche des architectes, à la croisée des chemins dans la chaîne de la construction, s¹inscrit dans une logique d¹innovation et d’apport créatif continus. Ils entendent, dans ce cadre, affirmer quatre pratiques fondamentales :

 Une vision de long terme dans le respect des générations futures

— en envisageant le devenir de tout ouvrage, au regard des générations futures et également de son utilité sociale,

— en évaluant, dès la phase de conception, les capacités de flexibilité et d¹adaptabilité de tout ouvrage projeté.

 Une prise en compte de la gouvernance

— en rendant transparent et accessible le processus de prise de décision pour l¹élaboration du projet, depuis sa programmation jusqu¹à sa livraison,

— en encourageant les bonnes pratiques et notamment celles des professionnels, comme les architectes dans le cadre de leur devoir de conseil, qui ont la capacité à alerter leur maître d¹ouvrage sur tout risque encouru par leur programme,

 Un développement de la concertation et du dialogue

— en favorisant l¹institutionnalisation du dialogue avec les populations et toutes les parties intéressées dans le cadre de l¹élaboration de tout projet.

— en dispensant l¹effort pédagogique nécessaire à la compréhension des projets

 Une promotion de la recherche et de l¹innovation

— en offrant les moyens aux professionnels d¹accroître leur capacité à répondre aux défis économiques, environnementaux, sociaux et culturels actuels et à venir.

— en répondant d¹abord à des objectifs plutôt qu¹à des normes, quitte à adopter des pratiques qui vont au-delà des exigences légales ou réglementaires.

S’appuyer sur des valeurs et des bonnes pratiques plutôt que sur des critères techniques est ce qui nous singularise et nous légitime en tant qu’architectes du développement durable. C’est le sens de notre retrait de l¹association HQE.

Créer un habitat accessible et viable dans une démarche culturelle partagée qui favorise les solidarités, qui soit économe en ressources tout au long de son cycle de vie et qui s¹intègre dans l¹environnement tout en étant « dans son temps », voilà le défi ambitieux auquel nous devons répondre et auquel nous nous attelons activement.

Nous invitons tous ceux qui partagent cette ambition et cette approche à nous rejoindre au sein de notre forum « Les architectes au coeur du développement durable »

Patrice GENET __ Président de la commission « Développement durable » Conseil National de l¹Ordre des Architectes


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7 messages

  • L’Ordre des architectes quitte l’association HQE : quelques explications

    Le 14 octobre 2007, par Alain Fabrega ancien secrétaire National du CNOA

    La définition de lArchitecture n’est pas uniquement : une construction répondant à des normes, fussent elles édictées par une association dite HQE, qui par ce biais se donnerait le pouvoir d’édicter les critères de "l’ARCHITECTURE". Que deviendrait le palais de Versailles s’il devait répondre aux critères DPE ? Si les normes HQE s’imposaient à l’Etat pour sa réhabilitation ? L’Architecture n’est pas vérité d’aujourd’hui, erreur du passé. L’avenir risque de demander des comptes quand aujourd’hui sera devenu le passé de demain. Que restera-t-il d’un art édicté par des sensibilités vides et par des normes technocratiques ?... Quel avenir pour la création architecturale ?...

  • L’Ordre des architectes quitte l’association HQE : quelques explications

    Le 23 mai 2007, par MOA

    Bonjour, J’ai le regret de constater que la situation des architectes ne va pas en s’améliorant. Etudiante en maîtrise d’ouvrage, et oui en maîtrise d’ouvrage, n’en déplaise aux archi, la maîtrise d’ouvrage est un vrai métier, la première chose que l’on m’a apprise est que pour faire du développement durable, il fallait impliquer et faire participer l’ensemble des acteurs : de l’urbaniste à l’exploitant du bâtiment, vers un intérêt commun et partagé (certes ceci est de la théorie)... En vous retirant de cette association, vous n’allez pas dans le sens d’une démarche de développement durable. Pourquoi pas essayer de construire une démarche globale, fondée sur la discussion et les différents avis, faire progreser la HQE quoi ? Au lieu de cela, les archi ont préféré fuire, car la HQE et j’ose le dire, représente une menace de plus pour eux. En effet, le développement des paysagistes, des urbanistes, des ingénieurs, des AMO ont déjà réduit leur champ d’actions, voilà que désormais arrive la HQE !! cela remet encore plus en cause leur ex-rôle central dans l’acte de construire, parce que dans une démache HQE, il faut admettre le rôle de chacun, ce que les archi ne sont pas prêts à faire. J’ai trouvé un site intéressant d’un sociologue, Florent Champy, qui fait l’état de cette belle profession aujourd’hui : http://www.cnrs.fr/Cnrspresse/n373a5.htm

    • L’Ordre des architectes quitte l’association HQE : quelques explications

      Le 12 mars 2008, par mimileica

      Je ne suis ni architecte, ni professionnel du bâtiment, mais habitant de notre planète et d’une maison. Je regrète à mon tour la démission de l’Ordre des architectes devant les exigences opportunes et les acteurs de la HQE. Mais cette défaite ne m’étonne pas. Devant les attitudes de fond, les vraies raisons sont rarement intellectuelles ou morales, mais elles sont soit sexuelles, soit vénales, soit de pouvoir.

      Ceci dit, je mène une étude de marché sur l’intérêt de la thermographie appliquée au bâtiment. Et à ce sujet, je recherche l’avis d’acteurs de la construction pour me permettre d’évaluer la pertinence de la thermographie (but : réduire les consommations énergétiques et l’effet de serre, améliorer le confort et la condition sanitaire) : 1. dans l’amélioration thermique avant le Diagnostique de Performance Energétique ; 2. dans l’amélioration thermique après le Diagnostique de Performance Energétique ; 3. dans l’amélioration de la performance thermique du projet d’architecture à la suite des projets construits.

      Merci d’avance pour les réponses. Cordialement. Michel Mansuy mimileica@free.fr

  • > L’Ordre des architectes quitte l’association HQE : quelques explications

    Le 18 août 2006, par piermari un privé lambda

    Pauvres architectes, leur seule ambition c’est d’essayer d’etre calife à la place du calife , mais surtout en restant dans une position de notabilité, individuelle , à tel point qu’ils ont reussi à se faire souffler le marché de la maison individuelle et depuis qu’ont ils proposé de nouveau ? Rien ! Continuez donc votre démarche individualiste !

  • > L’Ordre des architectes quitte l’association HQE : quelques explications

    Le 30 mars 2006, par jess windels

    Bonjour,

    Je viens de lire le plaidoyer qui justifie le retrait de l’ordre des architectes de l’association HQE,.... et amèrement...

    Je constate, une nouvelle fois, que la si belle profession d’architecte joue l’individualisme en criant haut et fort que seul leur savoir et probité va assurer un développement durable de l’architecture et de l’urbanisme. Je ne pense pas qu’une seule profession détienne les solutions. Les enjeux sont considérables, nous risquons de pleurer à l’avenir si l’on ne procède pas à un virage à 179° (ou moins) en matière de construction.

    Que proposez-vous à la place de la démarche HQE ? rien,...si ce n’est "S’appuyer sur des valeurs et des bonnes pratiques plutôt que sur des critères techniques est ce qui nous singularise et nous légitime en tant qu’architectes du développement durable. C’est le sens de notre retrait de l¹association HQE", je connais des archi que s’assoieront sur ses valeurs et bonnes pratiques et revendiqueront quand même qu’ils ont fait du développement durable.

    En tant qu’Architecte-Paysagiste et pratiquant comme maître d’oeuve et AMO dans les domaines de l’environnement et de la HQE, j’ai de nombreux exemples à raconter où le maître d’ouvrage et l’archi assuraient à ceux que les écoutaient de leur profonde conscience et intégration du développement durable, mon oeil...

    Je trouve bien sûr que la démarche HQE n’est pas parfaite et que la certification doit trouver ses marques, mais elle a le mérite d’exister et d’offrir des répères pour tendre vers la qualité environnementale... vous connaissez certainement le label Minergie, la passiv haus, le greenbuilding,... ils ne s’obtiennent que moyennant le respect de règles et de performances chiffrées à atteindre et bien sur cela ne les empêche pas d’offrir de la qualité architecturale, sociale, culturelle,... bien au contraire... la qualité environnementale a donné une identité au lieu qui permet aux maîtres d’usage de se reconnaître dans une culture qui prend conscience des enjeux environnementaux et préserve un tout petit peu les générations futures.

    La créativité de l’architecte doit intégrer ses performances à atteindre comme elle doit déjà intégrer les normes techniques, le SPS, le bureau de contrôle, les réglements sanitaires, les règles urbanistiques, la RT2005,.... c’est peut être malheureusement un règle HQE complémentaire, mais c’est un mal nécessaire. Je ne crois pas que la probité, les valeurs, les bonnes pratiques,... de tous les architectes auraient naturellement tenu compte des règles précédentes si elles n’étaient pas imposées. qui me contredira ? et qui dira que ses règles sont inutiles ?

    Je pense donc qu’il ne faut pas jeter la pierre, mais au contraire débattre pour faire évoluer la qualtié environnementale dans la construction, l’architecte n’est pas le seul sachant dans l’art de bâtir, il s’agit aussi dans ce cas de parler de démocratie. Si la HQE est si mauvaise, elle aussi ne sera pas élue au prochain tour.

    Je suis pour le débat et l’évolution des bonnes pratiques dans la construction en tenant compte du développment durable. Je suis donc déçu de ce retrait de l’ordre des architectes.

    Merci m’avoir offert cet espace d’expression.

    A plus

    L.ar WINDELS Jess


    OPUS ENVIRONNEMENT Ingénierie Paysagère et Environnementale 8 Rue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 8 à 59000 Lille (F) tél : 00.33.3.20.74.27.99 fax : 00.33.3.20.74.33.83 e-mail : info@opusenvironnement.com site : www.opusenvironnement.com

    • > L’Ordre des architectes quitte l’association HQE : quelques explications

      Le 1er septembre 2008, par Rémi

      Bonjour.

      Je suis un jeune architecte, et je travail en agence (je ne travail pas en mon nom propre). Je constaste avec dépit que la pratique de la généralisation à tout va fait encore des dégats... Je sors de l’école d’archi, et je suis formé à la pratique architecturale HQE. Je ne crois pas que l’architecte soit le seul à devoir maitriser la HQE cette dernière concernant énormément de donmaine. Cependant, l’architecte est le seul à voir l’intégralité des phases de construction (de la conception à la construction), aussi tenir compte de son avis n’est peut-être pas la plus mauvaise idée qui soit.

      Le mépris jetté sur "les architectes" que l’on lire dans les messages précédents, est souvent le fait de technocrates qui à la fois méconnaissent les problémes réels, et qui ont l’ambition de prendre leur place. (ça au moins c’est dis !)

      La HQE est devenue un machine techocratique étouffante, bardé de normes. Si il est vrai que les industriels ont du s’adapter grace à ces normes(et encore je m’avance), la conception des bâtiments (de manière générale), elle s’est extraordinairement compliquée, et les prix ont grimpés en flèche.

      En effet, il n’y a pas que la manière d’apréhender l’écologie qui à changer, les questions d’accéssibilités, elles aussi alourdissent la note, mais le salaire du citoyen moyen n’a pas changer. Le saut qualitatif que l’on exige dans le bâtiment à un coût !

      Le problème des architectes, (et c’est ce qui leur vaut une si mauvaise image) c’est que leur travail les places entre toutes les contraintes (conception,économie,techniques...) et que leur role est aussi de dire "non ce n’est pas possible". Nous ne sommes pas des hommes politiques, et notre parole nous engage.

      Alors lorqu’on voit aujourd’hui l’envolée des prix de la construction, les problèmes de pouvoir d’achat, et les lois auxquelles la construction est soumise, on voit immédiatement où est le problème...

      Nous voudrions tous voir des bâtiments HQE, confortables(spacieux et de bonne qualité), et pas cher, mais ce n’est pas possible ! lorsqu’un bât est confortable et HQUE, il est très cher. Lorsqu’un bât est confortable et peu cher, il n’est pas HQE et lorsqu’un bât est HQE et peu cher, il n’est pas confortable.

      Ce que je dis là est aujoud’hui une évidence, une triste évidence !!! (il existe des exeptions me direz vous, mais analysez bien, si ces bâtiments répondent vraiment aux trois exigences (ils sont souvent très loin des villes donc beaucoup de trajet))

      Je travail actuellement sur un "écoquartier", je sors de l’école d’archi et je ne suis pas encore complétement désabuser, donc je dessine des logements les plus économiques possibles (je suis dans une région dites défavorisées), les plus spacieux possibles (ils se situe dans le nord), et j’y intégre la démarche HQE (récupérations des eaux de pluies, infiltrations, surisolation, panneau-solaire, pompe à chaleur...), et le tout dans une typologie de quartier, qui revalorise le petit collectif, et sépare l’automobile du piéton.

      Jusque là pas de problème, sauf que au final c’est trop cher, donc on dimininue les surfaces, l’équipement HQE cède de la place(on garde les dispositif de récupération d’eau, mais le reste est "en option").

      Changer les mentalité était un travail très dur que vous avez réussi, mais pour ce qui est de changer les entreprises, et les énormes bénéfices qu’elles se font sur le dos de l’écologie, là je suis désolé, mais c’est complétement raté !

      Les Normes s’imposent, et les entreprises, arguants qu’il faut s’y adapter double leur prix. Faire une révolution écologique dans le bâtiment, bravo bel exploit,(je ne me moque pas !)mais qui peut se la payer ...

      Tout ca pour dire que faire une révolution dans un domaine où l’entreprise domine, ce n’est pas possible sans en payer le prix fort,

      Ce problème est évidement d’ordre politique, et je ne veut pas rentrer dans ce débat, mais croire que les normes (que seul quelques bureaux d’études maitrisent réellement) vont régler les problèmes d’une construction de qualité, c’est à mon avis se fourrer le doigt dans l’oeil.

      En clair, jouer la carte du HQE, et aller au grenelle de l’environnement faire des ronds de jambes à SARKO, ce n’est pas très compatible ( j’espère que vous voyez la contradiction).

      Aujourd’hui les seuls qui bénéficient véritablement du HQE, ce ne sont pas les rares habitants qui bénéficient d’un logement HQE,ni la planète ,mais ce sont bouygues, eiffage, lapeyres, leroy-merlin et les boites de pub qui organisent leur campagne de marketting !

      La HQE (tel qu’elle est aujourd’hui) n’est qu’un nouveau marché, un nouvel el dorado, de la consommation de masse, et du gaspillage qui va avec !

      Alors c’est surement minable de la part de l’ordre des architectes de s’être enfuit, mais le combat ne se trouvait pas sur le bon terrain à la base, ça c’est sur.

      • > L’Ordre des architectes quitte l’association HQE : quelques explications

        Le 26 mai 2009, par Romain

        Je crois que voila une autre bonne raison pour que L’Ordre des Architectes quittent l’association HQE.. Bouygues®, Leroy-Merlin®...,HQE®... ca ressemble plus au nom d’entreprise que d’association reconnue d’utlité publique.

        Bravo Rémi.

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